Ű·Ű±ÙŠÙ‚Ű©ŰȘÙ†ŰžÙŠÙ Ű§Ù„Űčين من Ű§Ù„Ű±Ù…Ù„; nyexaminerad lönespecialist lön; kallades en flygare webbkryss; lud zbunjen normalan 9; bands with moon in the name Dans le diocĂšse d’Angers, il existe diffĂ©rents lieux oĂč vous pourrez trouver un accueil spirituel adaptĂ© Ă  vos attentes... Des propositions spirituelles retraites, sessions, journĂ©e, sĂ©jours, randonnĂ©e, ... sont aussi faites toutes l’annĂ©e. Elles sont Ă  retrouver sur l’ Agenda des retraites et des lieux spirituels Centres et maisons d’accueil Maison diocĂ©saine de BĂ©huard Le Bon Pasteur - Angers Abbayes et monastĂšres proposant un accueil spirituel MonastĂšre Notre-Dame de compassion - BĂ©nĂ©dictines de Sainte Bathilde Le Carmel d’Angers Abbaye Notre-Dame de Bellefontaine - MonastĂšre cistercien Abbaye Notre-Dame des Gardes - MonastĂšre de cisterciennesCentres et maisons d’accueilMaison diocĂ©saine de BĂ©huard Sur une Ăźle au milieu de la Loire, Ă  20 km au sud-ouest d’Angers, le sanctuaire de BĂ©huard est dĂ©diĂ© Ă  la Vierge Marie. BĂąti sur un rocher volcanique, il fut construit au XVIe siĂšcle par le roi Louis XI, neveu du Roi RenĂ© d’Anjou. La maison diocĂ©saine de ce sanctuaire met Ă  disposition des chambres, salles de rĂ©unions et lieux pour cĂ©lĂ©brer ou prier. Contact 02 41 72 21 15 Site Web chez Le Bon Pasteur - Angers La congrĂ©gation du Bon Pasteur propose un accueil via son hostellerie mais Ă©galement des retraites, formations, pĂšlerinages via son centre spirituel. Pour en savoir plus, visitez leur site internet. La communautĂ© des contemplatives Notre Dame de CharitĂ© du Bon-Pasteur - La Garenne, 2 rue Ambroise ParĂ© Ă  Angers, propose MĂ©ditation Shibashi exercices de mouvements mĂ©ditatifs le mercredi Ă  15h, la priĂ©re silencieuse le jeudi de 20h15 Ă  21h et une halte spirituelle et retraite pour une journĂ©e ou un week-end de priĂšres. Prendre contact par tĂ©lĂ©phone 09 53 89 86 25 du lundi au vendredi 9h Ă  10h30 - 14h Ă  17h ou par mail de CharitĂ© du Bon Pasteur - La Garenne ANGERS site internet Contemplatives de la Garenne Abbayes et monastĂšres proposant un accueil spirituelMonastĂšre Notre-Dame de compassion - BĂ©nĂ©dictines de Sainte Bathilde Les sƓurs proposent un accueil spirituel dans un cadre reposant et ressourçant. Pour en savoir plus, visitez leur site internet. Le Carmel d’Angers Le carmel d’Angers est un monastĂšre au cƓur de la ville, dans la doutre, quartier historique d’Angers. Pour en savoir plus, visitez leur site internet. Abbaye Notre-Dame de Bellefontaine - MonastĂšre cistercien Vous pouvez vous joindre Ă  la vie de priĂšre des frĂšres cisterciens dans ce monastĂšre au cƓur des Mauges. Dans l’esprit cistercien, l’abbaye offre Ă  chacun et Ă  l’Église un espace de silence ou rĂ©sonne la Parole de Dieu, un lieu de paix et de priĂšre favorisant une authentique recherche de Dieu. Pour en savoir plus, visitez leur site internet. Abbaye Notre-Dame des Gardes - MonastĂšre de cisterciennes Les sƓurs des Gardes vous accueillent, individuellement ou en groupe pour des retraites. Pour en savoir plus, visitez leur site internet. Faireun don; SĂ©lectionner une page. L’hĂŽtellerie monastique « Tous les hĂŽtes qui arrivent au monastĂšre seront reçus comme le Christ. » RĂšgle de Saint BenoĂźt 53,1. La communautĂ© est heureuse d’accueillir toutes les personnes dĂ©sireuses de vivre un temps de ressourcement spirituel dans un cadre monastique de priĂšre et de silence. Une retraite monastique : un temps
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LemonastĂšre subviendra Ă  ses propres besoins grĂące au travail manuel des religieuses qui produiront des hosties, que personne ne fabriquait jusqu’ici, confectionneront des uniformes pour les Ă©coles et feront de la broderie. L’autre possibilitĂ© sera la culture d’un potager. A tout cela s’ajouteront les dons ponctuels de la part de bienfaiteurs.
1Ce dossier propose d’étudier le rĂŽle des congrĂ©gations catholiques fĂ©minines dans l’entreprise missionnaire en Afrique et de poursuivre la rĂ©flexion sur la place de celles-ci dans des sociĂ©tĂ©s africaines modernes. L’exemple des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique servira Ă  analyser les aspects gĂ©nĂ©raux des dynamiques missionnaires le partage des rĂŽles entre les sexes lors de l’évangĂ©lisation de l’Afrique, l’extension du pouvoir entre les missionnaires Ă©trangers et les religieuses africaines, le changement des stratĂ©gies missionnaires ainsi que l’évolution des aspects Ă©conomiques de la mission. Les articles qui suivent montrent l’intĂ©rĂȘt de faire des femmes missionnaires un sujet de recherche Ă  part entiĂšre autant pour comprendre les enjeux des sociĂ©tĂ©s coloniales, les rapports des sexes et des races, les politiques coloniales sanitaires et Ă©ducatives, la professionnalisation des femmes que pour saisir les transformations des sociĂ©tĂ©s contemporaines et les aspects de la globalisation. Quatre contributions fournissent des Ă©clairages complĂ©mentaires. 2L’article d’Anne Cornet aborde une activitĂ© typique des congrĂ©gations missionnaires la santĂ©. Elle analyse l’activitĂ© sanitaire des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique pendant l’entre-deux-guerres au Rwanda et ses influences sur la situation de la congrĂ©gation elle-mĂȘme. Jean-Marie Bouron Ă©tudie les hiĂ©rarchies entre missionnaires hommes et femmes ainsi qu’entre religieuses Ă©trangĂšres et africaines en Haute Volta et en Gold Coast entre 1917 et 1960. Katrin Langewiesche complĂšte ces recherches historiques par une approche anthropologique des relations entre les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et les congrĂ©gations africaines qu’elles ont formĂ©es jusqu’à l’époque postcoloniale. Les trois textes abordent l’histoire particuliĂšre des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et leur situation contemporaine en Afrique au sud du Sahara, en dĂ©gageant continuitĂ©s et ruptures entre le xxe et le xxie siĂšcle. Ces analyses trouvent leurs sources dans les archives de la congrĂ©gation. Celles-ci sont prĂ©sentĂ©es par Hildegunde Schmidt. 3Depuis la publication de Claude Langlois en 1984 intitulĂ©e Le catholicisme au fĂ©minin, les historiennes ont pris conscience de l’importance des congrĂ©gations religieuses fĂ©minines en Europe et en Afrique. De plus en plus de travaux scientifiques Ă©tudient les activitĂ©s des femmes missionnaires et leurs influences dans les sociĂ©tĂ©s locales. Un travail pionnier dans cette direction fut l’ouvrage collectif de Fiona Bowie, Deborah Kirkwood et Shirley Ardener, Women and Missions Past and Present publiĂ© en 1993. Elles s’intĂ©ressent Ă  la fois aux femmes missionnaires et aux africaines, et Ă  leurs rĂ©actions face au christianisme [1]. Le travail d’Elisabeth Dufourcq, Les aventuriĂšres de Dieu. Trois siĂšcles d’histoire missionnaire française, paru la mĂȘme annĂ©e, propose une approche historiographique menĂ©e par tranches chronologiques sur l’ensemble du parcours des congrĂ©gations fĂ©minines françaises du xviie au xxe siĂšcle [2]. À cĂŽtĂ© de ces travaux, de nombreuses recherches – concernant la biographie de femmes missionnaires, leur rĂŽle dans la sociĂ©tĂ© coloniale, les tĂąches qu’on leur confiait ou leur intĂ©gration dans le paysage religieux local – ont dĂ©sormais montrĂ© que la question du genre offre un accĂšs privilĂ©giĂ© aux contradictions et aux paradoxes de l’entreprise missionnaire [3]. 4MalgrĂ© une prĂ©sentation plus dĂ©veloppĂ©e des femmes missionnaires [4] ces derniĂšres annĂ©es dans la littĂ©rature scientifique, la constitution de ce dossier part du constat que les publications qui se consacrent Ă  une congrĂ©gation fĂ©minine dans son contexte local et international, en tenant compte de l’interaction des facteurs politiques, juridiques, socio-Ă©conomiques et religieux restent clairsemĂ©es. La plupart des monographies dĂ©diĂ©es Ă  une congrĂ©gation particuliĂšre ont Ă©tĂ© Ă©crites par les membres elles-mĂȘmes dans un but souvent hagiographique, par piĂ©tĂ© filiale ou dans un style plus descriptif qu’analytique, ou lors des jubilĂ©s par souci d’édification ou de justification. D’autres, et aussi les deux principales publications qui existent sur l’histoire des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, ont Ă©tĂ© longtemps rĂ©servĂ©es Ă  l’usage interne des membres [5]. 5Comme pour d’autres sociĂ©tĂ©s de vie apostolique [6], on constate pour les Missionnaires d’Afrique un dĂ©sĂ©quilibre important entre les Ă©tudes consacrĂ©es aux missionnaires hommes et celles qui analysent leurs homologues fĂ©minines. Plusieurs livres ou thĂšses de doctorat sont consacrĂ©s aux PĂšres Blancs, dans lesquels les auteurs abordent accessoirement quelques aspects concernant les SƓurs Blanches. Les analyses qui traitent exclusivement des religieuses concernent en premier lieu des personnalitĂ©s importantes de l’Institut et beaucoup moins des constellations institutionnelles ou sociales [7]. Cette disproportion est due, entre autres, au fait que les PĂšres Blancs accueillent depuis longtemps dans leurs rangs des historiens et sociologues diplĂŽmĂ©s, Ă  qui nous devons une bonne partie des excellentes analyses de leur Institut, tandis que les SƓurs Blanches titulaires d’un doctorat en sciences sociales faisaient figures d’exception. 6Cette disparitĂ© est aussi due aux difficultĂ©s d’accĂšs aux sources. Les congrĂ©gations fĂ©minines ont ouvert leurs archives aux chercheurs plus tard que les sociĂ©tĂ©s masculines. Il s’agit dans ce dossier de combler cette lacune en proposant quatre articles sur diffĂ©rents aspects des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et de dĂ©gager des pistes de recherches. D’autre part, nous voulons attirer l’attention sur le fait que les sƓurs catholiques – que l’on prĂ©sente parfois comme des communautĂ©s attachĂ©es Ă  la tradition et au maintien du statu quo – sont tout autant intĂ©grĂ©es dans la modernitĂ© en participant Ă  la transformation du religieux et de la sociĂ©tĂ© civile que des mouvements pentecĂŽtistes, des prophĂštes musulmans ou des catholiques charismatiques qui reçoivent plus d’attention. Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique sont un excellent exemple pour souligner le rĂŽle important que les religieuses catholiques jouent dans la revitalisation des sociĂ©tĂ©s civiles locales et dans l’émergence d’une sociĂ©tĂ© civile globale. Nous combinons donc un regard historique et contemporain sur ces religieuses en les plaçant dans l’histoire globale ainsi que dans l’émergence d’une sociĂ©tĂ© Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique – SƓurs Blanches7Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique sont plus connues sous le nom de SƓurs Blanches. Ce surnom populaire s’est imposĂ© depuis les dĂ©buts de la congrĂ©gation. Il est toujours utilisĂ© aujourd’hui, autant par les intĂ©ressĂ©es elles-mĂȘmes que par les populations locales en Afrique. Cette appellation fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’habit blanc et parfois aussi Ă  la peau blanche des premiĂšres missionnaires. En revanche, actuellement, on peut rencontrer des religieuses appartenant aux SƓurs Blanches qui ont effectivement la peau noire. C’est pourquoi elles prĂ©fĂšrent alors qu’on les appelle par leur nom complet SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique » Smnda. Elles font partie des premiers instituts missionnaires fĂ©minins installĂ©s dans l’intĂ©rieur de l’Afrique [8]. En 1894 les premiĂšres sƓurs quittent Marseille en bateau pour se rendre en Afrique Orientale ; en 1895 elles partent pour l’Afrique Centrale et en 1897 au Soudan Français [9]. D’immenses territoires d’Afrique Occidentale et Équatoriale Ă©taient sous la tutelle des PĂšres Blancs et des SƓurs ecclĂ©siastiques en 1901, Afrique OccidentaleTerritoires ecclĂ©siastiques en 1901, Afrique OccidentalePB = PĂšres Blancs, Sma = SociĂ©tĂ© des Missions Africaines, CSSP = PĂšres du 1938, les territoires Ă©vangĂ©lisĂ©s par les PĂšres Blancs et SƓurs Blanches s’étendaient sur une superficie de 2 150 000 km2 en Afrique Occidentale et de 1 110 000 km2 en Afrique Équatoriale [10]. Les SƓurs Blanches sont restĂ©es jusqu’à la Seconde Guerre mondiale – quant Ă  l’évangĂ©lisation en Afrique subsaharienne – une des plus importantes congrĂ©gations fĂ©minines contribuant Ă  Ă©vangĂ©liser l’Afrique. En Haute-Volta, par exemple, ce n’est qu’en 1939, Ă  la veille de la Seconde Guerre mondiale, que les religieuses d’autres congrĂ©gations arrivĂšrent dans les missions des PĂšres Blancs [11]. Au Rwanda, les SƓurs Blanches furent majoritaires parmi les missionnaires catholiques, anglicanes et protestantes prĂ©sentes dans cette colonie belge jusqu’en 1940 [12]. 9Les tĂąches des SƓurs Missionnaires d’Afrique Ă©taient axĂ©es prioritairement sur l’évangĂ©lisation des femmes et des enfants, les orphelinats, les Ă©coles et ouvroirs, les dispensaires et hĂŽpitaux et sur la formation des religieuses africaines. Cette derniĂšre occupait de nombreuses SƓurs Blanches et constituait une des caractĂ©ristiques de leur Institut religieux [13]. DĂšs leur arrivĂ©e en Afrique, les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique soutenaient activement la constitution de congrĂ©gations africaines. Vingt-et-une congrĂ©gations africaines et un institut sĂ©culier furent formĂ©es par elles dont la premiĂšre en 1903 en Tanzanie et la derniĂšre en 1985 en Zambie. En Ouganda, la congrĂ©gation des Banabikira a Ă©lu sa premiĂšre supĂ©rieure africaine en 1925. Elle accĂ©da au droit pontifical en 1958 [14]. Les liens ainsi Ă©tablis entre les sƓurs Ă©trangĂšres et les congrĂ©gations locales font perdurer l’influence des missionnaires en Afrique jusqu’à aujourd’hui. 10Le type du travail missionnaire Ă©tait trĂšs variable en fonction du pays. En consĂ©quence, les religieuses ne recevaient pas une formation trĂšs poussĂ©e dans l’un ou l’autre domaine. Toutes devaient ĂȘtre capables d’assumer des responsabilitĂ©s pĂ©dagogiques, sanitaires ou pastorales selon les besoins de la mission. Une formation spĂ©cialisĂ©e fut, en gĂ©nĂ©ral, acquise en cours de route. Les premiĂšres religieuses Ă©taient issues d’un milieu rural dont le niveau d’instruction Ă©tait Ă©lĂ©mentaire. Cela changea Ă  partir de la fin des annĂ©es 1930 lorsque les administrations coloniales des diffĂ©rentes colonies exigĂšrent des diplĂŽmes pour les enseignantes et infirmiĂšres employĂ©es par la colonie. Le personnel missionnaire sans diplĂŽmes reconnus fut moins bien rĂ©munĂ©rĂ© et la mission ne touchait aucune subvention pour ses Ɠuvres, faute de personnel qualifiĂ© [15]. Jusqu’au moment des premiers mouvements d’indĂ©pendance, des femmes instruites s’impliquant activement dans des affaires politiques et sociales, en dĂ©passant le cadre de la congrĂ©gation comme Sr. Marie-AndrĂ©e du SacrĂ© CƓur, furent des exceptions parmi les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame Afrique. Sr. Marie-AndrĂ©e du SacrĂ©-CƓur, docteur en droit, fut l’auteur de plusieurs livres sur la condition des femmes africaines. Elle plaida pour l’abolition du travail forcĂ© dans les colonies et le libre consentement des futurs Ă©poux. Elle revendiqua la promotion de la femme africaine avec un paternalisme propre Ă  son Ă©poque en s’appuyant sur des rĂ©seaux catholiques et laĂŻcs [16].La formation des sƓurs11À partir de la fin des annĂ©es 1950, la formation des sƓurs professes et novices fut de plus en plus adaptĂ©e aux rĂ©flexions thĂ©ologiques, pastorales et pĂ©dagogiques du temps. AprĂšs le chapitre de 1947, on prĂ©conisa un retour de mission pour les sƓurs qui y avaient passĂ© une dizaine d’annĂ©es. Elles effectuaient Ă  cette occasion un second noviciat de six mois, que l’on appela d’abord probation » et ensuite le TroisiĂšme An ». Alors qu’autrefois les religieuses n’avaient pas forcĂ©ment accĂšs Ă  la Bible, dont la lecture leur Ă©tait mĂȘme plutĂŽt dĂ©conseillĂ©e, elles suivirent dĂ©sormais des cours bibliques [17]. En mĂȘme temps que l’instruction thĂ©ologique Ă©volua, la formation professionnelle des jeunes sƓurs Ă  la sortie du noviciat fut de plus en plus poussĂ©e. Elles obtinrent dĂšs lors des diplĂŽmes d’État d’infirmiĂšre, de sages-femmes ou d’institutrices. Quelques-unes Ă©tudiĂšrent les sciences religieuses Ă  l’institut pontifical Regina Mundi Ă  Rome [18] ou s’inscrivirent dans des facultĂ©s de droit ou de sciences sociales. La majoritĂ© des religieuses qui entrĂšrent dans la congrĂ©gation entre 1950 et 1970 avaient, au moment de leur engagement, une formation scolaire brevet Ă©lĂ©mentaire supĂ©rieur, CAP divers, baccalaurĂ©at qui fut complĂ©tĂ©e par des diplĂŽmes professionnels et une formation continue durant toute leur vie de missionnaire. Seule une minoritĂ© possĂ©dait dĂ©jĂ  une formation universitaire avant de s’engager dans la vie religieuse comme Sr. Marie-JosĂ©e Dor, Ă©lue supĂ©rieure gĂ©nĂ©rale en 1969. Elle avait terminĂ© des Ă©tudes de mĂ©decine Ă  l’UniversitĂ© de Nancy avant d’entrer au noviciat [19]. Aujourd’hui les futures sƓurs entrent au noviciat avec le baccalaurĂ©at et souvent une formation professionnelle accomplie. L’ñge moyen d’entrĂ©e au noviciat est aujourd’hui de 28 SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique dans le monde missionnaire français12Afin de comprendre la trajectoire des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, il semble indispensable de les situer dans le contexte plus large du mouvement missionnaire du xixe siĂšcle et de ses mobilitĂ©s transnationales. Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique se destinent Ă  une vie religieuse missionnaire vĂ©cue en communautĂ© internationale ainsi qu’à un apostolat en Afrique. Cette orientation vers les missions en Afrique caractĂ©rise les Smnda jusqu’à aujourd’hui et les diffĂ©rencie d’autres instituts missionnaires fondĂ©s vers la fin du xixe siĂšcle [20]. La congrĂ©gation de Marie-RĂ©paratrice 1857, celles de Notre-Dame des Missions Ă  Lyon 1861 ou les Franciscaines missionnaires de Marie 1877 envoyaient leurs membres dans le monde entier, mais pas forcĂ©ment en Afrique [21]. Par contre, toutes les jeunes femmes qui s’engageaient pour une vie religieuse au sein des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique savaient qu’elles partiraient dans un pays en Afrique. Celui-ci n’était pas choisi selon les goĂ»ts personnels mais en fonction des besoins de la mission et selon les aptitudes de chacune. Pour de nombreuses SƓurs Blanches l’attrait d’une vie de missionnaire en Afrique fut la motivation principale de leur engagement. Les tĂ©moignages suivants en donnent un aperçu 13 Pour moi, c’était d’abord un appel Ă  ĂȘtre missionnaire, pas forcĂ©ment religieuse. Missionnaire ! J’ai cherchĂ© une congrĂ©gation uniquement missionnaire ». 14 Ce que je voulais, c’est une vie active, partir en Afrique et ne pas prier en latin ! ». 15 J’avais vu des images d’enfants africains et je voulais leur apporter la bonne nouvelle. Dans cette perspective, ĂȘtre missionnaire et ĂȘtre religieuse Ă©tait insĂ©parable pour moi ». 16L’évangĂ©lisation de l’Afrique reste toujours une prioritĂ© de la congrĂ©gation 17 Aujourd’hui encore, des millions d’Africains ne connaissent pas JĂ©sus Christ ou ont perdu leurs repĂšres chrĂ©tiens. La premiĂšre Ă©vangĂ©lisation demeure pour nous une prioritĂ©. Tout en collaborant avec les Églises locales, nous veillons Ă  privilĂ©gier les milieux oĂč les valeurs de l’Évangile sont absentes » [23]. 18Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique furent, dĂšs leur fondation en 1869, un institut missionnaire international, ce qui les diffĂ©renciait d’autres congrĂ©gations implantĂ©es en France qui suivaient l’élan missionnaire des annĂ©es 1860. Chantal Paisant rappelle que globalement, jusqu’en 1880, l’ouverture vers l’extĂ©rieur ne concerne que 20 % des congrĂ©gations fĂ©minines en France [24]. Celles-ci recrutaient souvent leurs membres dans le mĂȘme pays, voire la mĂȘme rĂ©gion gĂ©ographique [25]. En revanche, les SƓurs Blanches attiraient dĂšs les dĂ©buts des jeunes femmes françaises, canadiennes, allemandes, hollandaises, belges et dans une moindre mesure amĂ©ricaines et espagnoles [26]. Cependant, la plupart des sƓurs missionnaires venaient de France [27]. Les premiers envois en mission suivirent le partage colonial les sƓurs belges furent envoyĂ©es dans les colonies belges, les religieuses françaises prioritairement dans les territoires sous domination française, ce qui leur valut d’ĂȘtre soupçonnĂ©es d’agir pour le compte du pouvoir colonial. À partir de la Seconde Guerre mondiale, les SƓurs Blanches ont essayĂ© d’augmenter l’internationalisation europĂ©enne de tous leurs postes de mission mais aussi de leurs cadres dirigeants pour Ă©viter des reproches de nationalisme. Le chapitre de 1947 a expressĂ©ment souhaitĂ© le mĂ©lange de SƓurs de diverses nationalitĂ©s europĂ©ennes [28]. La codirection de la congrĂ©gation par diffĂ©rentes nationalitĂ©s est devenue Ă  cette Ă©poque une stratĂ©gie pour se prĂ©munir, autant que possible, du reproche de la poursuite d’intĂ©rĂȘts nationaux exprimĂ© par les pouvoirs coloniaux. Tandis que la mixitĂ© de nationalitĂ©s au sein des communautĂ©s locales s’est effectuĂ©e rapidement aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, le mĂ©lange des nationalitĂ©s europĂ©ennes, canadiennes et amĂ©ricaines au sein des responsables de la congrĂ©gation se fit seulement Ă  partir du chapitre 1959, avec l’élection d’une allemande comme premiĂšre SupĂ©rieure gĂ©nĂ©rale non française. L’entrĂ©e d’Africaines parmi les responsables de la congrĂ©gation s’est faite encore plus tardivement c’est en 1999 que l’on trouve la premiĂšre africaine au Conseil broussardMissionnaire broussardEntrĂ©e de postulantes africaines19Bien que les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique acceptent en principe depuis la fin des annĂ©es 1950 des postulantes africaines, l’insistance des Ă©vĂȘques pour diriger les aspirantes vers les congrĂ©gations autochtones a eu comme consĂ©quence un recrutement tardif parmi les Africaines qui s’est gĂ©nĂ©ralisĂ© dans les annĂ©es 1980 [29]. D’autres congrĂ©gations internationales, par exemple les SƓurs Missionnaires Notre-Dame des ApĂŽtres Smnda, ont connu une Ă©volution similaire avec un accueil officiel de vocations africaines depuis 1930, mais une entrĂ©e effective d’Africaines seulement vers les annĂ©es 1980. D’autres encore, comme les SƓurs de Notre-Dame du PerpĂ©tuel Secours Sndps, ont ouvert leurs portes aux aspirantes africaines bien plus tard en 1983 pour la premiĂšre et 1989 pour les secondes, en constatant le manque de vocations en Europe ou au Canada et le vieillissement des sƓurs [30]. Aujourd’hui, la grande majoritĂ© des novices des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique viennent des anciens pays de mission ». En janvier 2013, sur les 37 novices et postulantes de la congrĂ©gation, 34 sont de diffĂ©rentes nationalitĂ©s africaines, une est française, une suisse et une polonaise. Ce phĂ©nomĂšne n’est pas exceptionnel. Ne survivent actuellement que les congrĂ©gations qui ont un recrutement extra-europĂ©en [31]. Aujourd’hui, toutes les communautĂ©s locales de SƓurs Blanches en Afrique vivent une vie quotidienne multinationale oĂč les diffĂ©rentes nationalitĂ©s africaine, europĂ©enne, amĂ©ricaine et canadienne se cĂŽtoient. L’initiation des candidates et la formation continue des sƓurs sont aujourd’hui axĂ©es sur l’apprentissage de l’interculturalitĂ© des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique20FondĂ©es par Mgr Lavigerie, les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique suivaient une spiritualitĂ© missionnaire qui fut dĂ©crite par Elisabeth Dufourcq comme un esprit souvent plus moderne que celui du milieu catholique de leur temps », notamment en ce qui concerne la place de la femme dans la sociĂ©tĂ© [32]. Ce constat nĂ©cessite quelques prĂ©cisions. En 1886, Lavigerie juge effectivement l’apostolat des sƓurs plus important que celui des hommes pour Ă©vangĂ©liser les Africains [33]. Dans cet esprit, il souligne Ă  plusieurs reprises l’impossibilitĂ© pour les PĂšres d’entrer dans l’intimitĂ© des familles musulmanes afin d’atteindre les femmes et les filles. Il offre ainsi aux SƓurs Blanches un domaine dans lequel elles s’avĂšrent irremplaçables elles seules peuvent les approcher. D’autres congrĂ©gations fĂ©minines missionnaires, fondĂ©es Ă  l’initiative d’instituts masculins, se retrouvent Ă©galement dans cette position de collaboratrices des pĂšres en ce qui concerne l’évangĂ©lisation des femmes et des filles [34]. Ce travail de premiĂšre importance que Lavigerie confie aux religieuses n’empĂȘcha pourtant pas qu’elles soient soumises elles-mĂȘmes aux vicaires apostoliques, aux Ă©vĂȘques et Ă  leurs homologues masculins. Jusqu’aux annĂ©es 1930 en Afrique Ă©quatoriale et jusqu’aux annĂ©es 1950 en Afrique occidentale, les SƓurs Blanches furent sous la tutelle des PĂšres Blancs. Ils gĂ©raient leurs finances, les Ɠuvres et leurs dĂ©placements personnels. Ils avaient Ă©galement une certaine influence sur la vie spirituelle des sƓurs en tant qu’aumĂŽniers, directeurs spirituels et professeurs de thĂ©ologie. L’affranchissement de cette dĂ©pendance fut une Ă©tape importante dans l’histoire de la congrĂ©gation. Les deux textes de Jean-Marie Bouron et d’Anne Cornet dans ce dossier analysent en dĂ©tail ce cumul d’une sujĂ©tion Ă©conomique et d’une domination liĂ©e au statut de la femme [35]. Les supĂ©rieures qui se mobilisĂšrent pour l’autonomie des religieuses vis-Ă -vis des PĂšres, MĂšre Helena, MĂšre Jacqueline, MĂšre Louise-Marie et d’autres, avaient une haute idĂ©e de leurs responsabilitĂ©s, Ă  savoir dĂ©fendre le charisme initial du Fondateur quitte Ă  s’opposer aux hommes de leur propre congrĂ©gation et au clergĂ© de l’église. La fidĂ©litĂ© Ă  Lavigerie et son souhait de se consacrer aux femmes et aux filles africaines ont permis aux religieuses de dĂ©passer leur retenue et l’acceptation gĂ©nĂ©rale du patriarcat de l’Église. Elles Ă©voluent des auxiliaires de la mission » aux collaboratrices. À la suite de cette lutte, les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique disposent d’une structure institutionnelle puissante, qui procure des espaces d’autonomie Ă  des femmes catholiques Ă  l’intĂ©rieur d’une Église qui n’a guĂšre changĂ© son fonctionnement patriarcal [36]. Ce lent et parfois houleux processus qui s’étire sur une vingtaine d’annĂ©es [37] confirme l’hypothĂšse que les congrĂ©gations ont sans doute jouĂ© un rĂŽle important pour prendre en compte le besoin d’émancipation des femmes et le maintenir Ă  l’intĂ©rieur de leur Angers 1894-1985, nĂ© au QuĂ©bec, pĂšre blanc, missionnaire au TananyikaAurĂ©lien Angers 1894-1985, nĂ© au QuĂ©bec, pĂšre blanc, missionnaire au Tananyika21Comme pour toutes les sociĂ©tĂ©s missionnaires, la question du financement des Ɠuvres, des dĂ©placements de leurs membres et du quotidien des religieuses est de premiĂšre importance pour les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique. Paradoxalement, bien que la mission dĂ©pende Ă©troitement des moyens mis Ă  sa disposition, les informations concernant les aspects Ă©conomiques et financiers des congrĂ©gations sont rares. Si on trouve des dĂ©tails dans les archives sur les conditions matĂ©rielles des missions du xixe ou du xxe siĂšcle [38], les donnĂ©es sur les financements actuels des congrĂ©gations restent en gĂ©nĂ©ral soigneusement gardĂ©es par les institutions. En consĂ©quence, l’aspect Ă©conomique de la vie consacrĂ©e et de ses rĂ©seaux contemporains est un domaine peu Ă©tudiĂ© [39], qui se heurte surtout Ă  l’indisponibilitĂ© des sources pour la pĂ©riode contemporaine. Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique constituent une exception notable Ă  cette et collecte de fonds22AprĂšs la sĂ©paration financiĂšre des deux instituts de Lavigerie en 1953, les religieuses furent responsables de tous les aspects Ă©conomiques de leur congrĂ©gation. Les traitements versĂ©s aux sƓurs pour leur travail, les subventions des gouvernements coloniaux ou nationaux et les dons provenant de l’Europe appartenaient dĂ©sormais de droit Ă  la congrĂ©gation. Suite Ă  la Seconde Guerre mondiale, puis Ă  la nationalisation des Ɠuvres dans certains pays ou Ă  la transmission de leurs entreprises par exemple, les dispensaires et les Ă©coles aux religieuses locales, les ressources de la congrĂ©gation diminuĂšrent. Pour faire face Ă  ces nouvelles exigences, les sƓurs mirent en place un service de Procureuse de la CongrĂ©gation » Ă  partir de 1966. Celui-ci devait assurer la recherche d’aides auprĂšs d’organisations caritatives ou des confĂ©rences Ă©piscopales autant pour assurer leurs rĂ©alisations que pour prendre en charge les frais grandissants des soins des sƓurs malades et ĂągĂ©es, les Ă©tudes des jeunes sƓurs ainsi que l’achat ou l’entretien des biens immobiliers. Par exemple, un financement consĂ©quent de la confĂ©rence Ă©piscopale allemande a permis d’amĂ©liorer les maisons pour les sƓurs ĂągĂ©es en France afin que celles-ci soient ensuite reconnues et subventionnĂ©es comme maisons de retraite conformes aux exigences françaises. TrĂšs vite, la procureuse de la congrĂ©gation a entrepris un important travail de fundraising non seulement pour les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique mais Ă©galement pour les congrĂ©gations locales qu’elles avaient formĂ©es et d’autres instituts africains qui en faisaient la demande [40]. Ces sollicitations des sociĂ©tĂ©s apostoliques africaines nous rappellent que, bien que le nombre de religieuses augmente constamment en Afrique, l’argent vient toujours de l’Europe. Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame l’Afrique s’adaptent Ă  cette situation, en partageant aujourd’hui un certain pourcentage de leur excĂ©dent annuel avec les congrĂ©gations africaines qu’elles ont formĂ©es et en les aidant dans l’organisation de leur Cardinal Charles Martial Lavigerie 1825-1882Le Cardinal Charles Martial Lavigerie 1825-188223Le vƓu de pauvretĂ© est un acte personnel de dĂ©sappropriation en faveur de la congrĂ©gation. Il inclut dĂ©sormais non pas seulement l’humilitĂ© de vivre de dons et du fruit du travail manuel comme au xixe siĂšcle, mais aussi la recherche active et permanente de subventions. Dans cet Ă©cart entre une vie en communautĂ© qui se veut simple et la recherche de moyens importants pour la vie de la congrĂ©gation, c’est bien l’utopie d’une Église pauvre », celle d’un appareil ecclĂ©sial rendu Ă  la modestie des premiĂšres communautĂ©s chrĂ©tiennes que l’on retrouve dans les Ă©crits de la congrĂ©gation. La faiblesse des moyens face Ă  l’ampleur du bien Ă  accomplir fait partie des leitmotivs de la littĂ©rature missionnaire des xixe et xxe siĂšcles comme le souligne Chantal Paisant [41]. À la lecture du bulletin de liaison actuel des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, Partage / Sharing Trentaprile, on constate que cela n’a guĂšre changĂ©. Bien que les maniĂšres de le dire ne soient Ă©videmment plus pareilles, les sƓurs rendent constamment grĂące Ă  Dieu de les soutenir dans leurs efforts avec le peu de ressources dont elles disposent. L’écart entre les immenses besoins et le manque des moyens est considĂ©rĂ© comme le signe de la Providence. Cependant l’efficacitĂ© et le professionnalisme des religieuses dans la recherche des subventions trahissent en quelque sorte ce langage de la Providence et rĂ©vĂšlent leur capacitĂ© d’adaptation aux sociĂ©tĂ©s modernes et Ă  l’économie du marchĂ© en fonction des valeurs qui leurs sont propres. Les pratiques de la charitĂ© ayant considĂ©rablement changĂ© entre le xxe siĂšcle et aujourd’hui, les demandes de dons se font discrĂštes [42]. Sur le site des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, une page Bienfaiteurs » indique aux potentiels donateurs la dĂ©marche Ă  suivre [43]. La diminution des dons est une tendance rĂ©currente pour toutes les institutions qui comptent sur une charitĂ© individuelle des fidĂšles. En 2007, les dons et legs ne constituent plus que 6,82 % du revenu total des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique [44]. Tandis que les subventions accordĂ©es par les diffĂ©rents organismes caritatifs Misereor, Missio, ConfĂ©rences Ă©piscopales, etc. reprĂ©sentent moins que 0,5 % des revenus de la congrĂ©gation. 0,98 % viennent des salaires des sƓurs actives, 21,35 % des retraites, 52,19 % des revenus rentiers et placements en bourse et 18,66 % d’autres sources. Dans leurs dĂ©marches Ă©conomiques, les SƓurs Blanches ont su s’adapter Ă  leur temps pour assurer la survie de la congrĂ©gation et de ses Ɠuvres. Le succĂšs d’une congrĂ©gation particuliĂšre, parmi l’ensemble des institutions de la vie consacrĂ©e, dĂ©pend notamment de sa capacitĂ© Ă  mobiliser des ressources fondamentales le soutien de la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique, les sources de la vie matĂ©rielle, un recrutement continu des jeunes et une collaboration fructueuse avec d’autres congrĂ©gations et des mouvements Blanches et femmes autochtones durant un atelier de tissage, Bobandana, vers 1930SƓurs Blanches et femmes autochtones durant un atelier de tissage, Bobandana, vers 1930Écrire pour la mission – Les Ă©crits de la mission24Les articles de ce dossier sont tous basĂ©s sur l’analyse des archives des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique. Hildegunde Schmidt, archiviste de la congrĂ©gation, prĂ©sente dans sa contribution leurs spĂ©cificitĂ©s. Elle nous fait sentir toutes les perspectives d’analyse que la richesse de ces archives permet d’aborder. Les diaires et rapports annuels, Ă©crit-elle, sont les sources les plus riches. Sans doute parce que les religieuses font entrer les lecteurs dans leur rĂ©alitĂ© quotidienne. C’est dans ces documents que l’on est probablement le plus Ă  mĂȘme de lire les rapports entre les sƓurs en mission et la sociĂ©tĂ© mĂ©tropolitaine, ou les rapports de pouvoir en sociĂ©tĂ© coloniale dans leur banalitĂ© et exemplaritĂ©. Les religieuses racontent comment elles Ɠuvrent au jour le jour, mĂȘlant la louange au Seigneur, les dĂ©tails pratiques et les considĂ©rations sur les populations locales. Les diaires, Ă  l’origine rĂ©servĂ©s Ă  l’usage interne de la congrĂ©gation, furent en partie utilisĂ©s pour fournir des rĂ©cits aux publications destinĂ©es Ă  un grand public, comme les Annales de la Propagation de la Foi ou Les Missions catholiques. Les meilleures histoires et photographies furent envoyĂ©es pour servir Ă  la propagande missionnaire. Qu’il s’agisse d’écrits adressĂ©s aux supĂ©rieures ou de textes destinĂ©s Ă  circuler, les religieuses doivent s’adapter au public. Il faut savoir dire vrai sans dĂ©courager personne, ni les supĂ©rieures restĂ©es en France, ni les donateurs, ni les vocations naissantes. Ainsi, les descriptions rĂ©pondent aux attentes des lecteurs informer en ce qui concerne les lettres et diaires, distraire en ce qui concerne les revues pour grand public et Ă©difier pour le bulletin de liaison [45]. Si les diaires, comme tout journal de bord, informent sur le dĂ©roulement quotidien du travail, les dĂ©tails curieux que les auteurs y mentionnent sont exploitĂ©s dans Les Missions catholiques afin de dĂ©payser, amuser et justifier la mission. Le regard des sƓurs sur la population, largement empreint de prĂ©jugĂ©s, s’exprime avec plus de condescendance dans les revues missionnaires que dans les diaires. Les touches d’exotisme proposĂ©es aux lecteurs, le regard amusĂ© sur la naĂŻvetĂ© des autochtones doivent stimuler les donateurs. 25On trouvera rarement dans les diaires une vue d’ensemble sur la mission Ă  l’échelle d’un pays ou des descriptions d’évĂ©nements politiques auxquels les sƓurs assistent. La vision politique relĂšve de la maison mĂšre ou des PĂšres [46]. D’autant plus intĂ©ressant est le matĂ©riel qui compose la documentation » mise en place Ă  partir de 1947. Ce systĂšme de documentation, source d’information pour les sƓurs de l’époque sur des courants thĂ©ologiques, sociaux et politiques, nous renseigne aujourd’hui sur les donnĂ©es scientifiques dont elles disposaient, sur les journaux qu’elles lisaient ou les courants de pensĂ©es qu’elles apprĂ©ciaient. 26L’implication ou la non-implication des religieuses dans les combats sociaux ou politiques de leur temps, les Ă©volutions des liens communautaires, de l’identitĂ© missionnaire et des reprĂ©sentations de l’Autre peuvent ĂȘtre analysĂ©s grĂące au bulletin de liaison qui existe sous diffĂ©rents noms depuis 1895 jusqu’à nos jours [47]. L’exploration du corpus photographique qui se trouve Ă  Rome reste Ă©galement Ă  faire. Il peut ĂȘtre trĂšs riche pour apprĂ©hender diffĂ©rents questionnements de l’anthropologie visuelle. Les photographies qui accompagnent l’article de Jean-Marie Bouron donnent un aperçu de la construction des identitĂ©s missionnaires l’image du missionnaire broussard », aventurier et solitaire incarne une certaine virilitĂ©, tandis que la reprĂ©sentation typique des religieuses les montre entourĂ©es des femmes ou de filles au sein de la station missionnaire, de l’école ou du dispensaire. 27Les archives des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame permettent aussi, Hildegunde Schmidt le souligne, une approche quantitative des Ɠuvres de la congrĂ©gation et de ses membres de 1895 jusqu’à nos jours. Les statistiques et registres permettent une analyse prĂ©cise des dynamiques de recrutement gĂ©ographiques et sociales et des dĂ©parts en mission. Nous sommes donc en prĂ©sence d’une documentation abondante qui permet Ă  la fois d’étudier les significations d’une entreprise singuliĂšre grĂące aux diaires, rapports annuels, bulletins de liaison et diffĂ©rents Ă©crits des sƓurs et de mesurer son importance numĂ©rique grĂące aux statistiques et missionnaires en Afrique de l’Est et de l’Ouest28Dans son texte, Anne Cornet s’appuie amplement sur les registres des archives afin de dĂ©terminer le nombre de SƓurs Blanches en service entre 1920 et 1940 au Rwanda et d’analyser scrupuleusement leur action sanitaire. Une lecture attentive des statistiques des consultations lui permet de souligner l’importance du personnel local qui intervenait en amont et en aval du travail prestĂ© par les religieuses europĂ©ennes. À cĂŽtĂ© des SƓurs Blanches, Ɠuvraient des auxiliaires locaux et des sƓurs africaines dans les hĂŽpitaux et dispensaires. Les donnĂ©es chiffrĂ©es laissent transparaĂźtre la somme considĂ©rable de travail effectuĂ© par ces personnes dont on ne trouve guĂšre d’autres traces dans les archives. Ainsi, l’interprĂ©tation des statistiques et la lecture des registres permettent d’étayer l’hypothĂšse de cet article selon laquelle le rĂŽle des femmes missionnaires dĂ©pend du paysage religieux qu’elles trouvent sur place la prĂ©sence d’autres sociĂ©tĂ©s missionnaires, de religieuses africaines etc. ainsi que du cadre juridique mis en place par les pouvoirs politiques coloniaux. En Afrique de l’Est, particuliĂšrement au Rwanda Ă©tudiĂ© par Anne Cornet, les SƓurs Blanches se retrouvent dĂšs leur arrivĂ©e parmi d’autres religieuses catholiques et protestantes. 29Les colonies belges ont eu la particularitĂ© de nommer des missions nationales » dont faisaient parti les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et d’autres congrĂ©gations catholiques, mais non pas les protestants. Les SƓurs Blanches Ă©taient ainsi liĂ©es par un contrat au gouvernement colonial et recevaient des subsides pour leurs services rendus dans le domaine de la santĂ©. Ces rapports privilĂ©giĂ©s avec l’État et les concurrences qui en rĂ©sultaient autour de la captation des subventions entre les deux branches missionnaires amenĂšrent Ă  la sĂ©paration entre PĂšres Blancs et SƓurs Blanches plus vite qu’en Afrique de l’Ouest oĂč les constellations de pouvoirs se prĂ©sentaient diffĂ©remment. Anne Cornet met en Ă©vidence comment l’utilitĂ© sociale des religieuses dans le domaine sanitaire et leur intĂ©gration dans les politiques de santĂ© coloniales leur ont permis de nĂ©gocier l’autonomie vis-Ă -vis des PĂšres. Elles se vouaient Ă  la protection maternelle et infantile, un secteur dĂ©laissĂ© Ă  la fois par les PĂšres Blancs et par l’État. Leur capacitĂ© d’adaptation leur permit ainsi de marquer de leur empreinte ce pan non nĂ©gligeable du secteur de la santĂ©, abandonnĂ© par les instances officielles. Bien qu’elles se soient situĂ©es Ă  l’écart des dĂ©cisions stratĂ©giques, elles n’hĂ©sitĂšrent pas Ă  faire intervenir le ministre des Colonies pour dĂ©fendre leur position afin de jouir d’une certaine autonomie. Si leurs marges de manƓuvre furent limitĂ©es, elles surent pourtant les exploiter avec habiletĂ© et sens diplomatique pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts de leur congrĂ©gation. 30Les religieuses structuraient l’offre de soins au Rwanda en ce qui concerne les mĂ©tiers de la santĂ©, l’implantation gĂ©ographique des Ă©tablissements et l’orientation des activitĂ©s mĂ©dicales. Il paraĂźt alors Ă©vident, conclut Cornet, que l’on ne peut nĂ©gliger les activitĂ©s sanitaires des religieuses ni dans l’analyse contemporaine du secteur de la santĂ©, ni mĂȘme dans l’apprĂ©hension des phĂ©nomĂšnes dĂ©mographiques actuels. 31Le texte de Jean-Marie Bouron prĂ©sente la situation des SƓurs Blanches dans un contexte religieux trĂšs diffĂ©rent de celui du Rwanda. Il analyse les constellations missionnaires en Afrique de l’Ouest, notamment en Haute-Volta et au nord de la Gold Coast, oĂč les SƓurs Blanches restent jusqu’à la Seconde Guerre mondiale la seule congrĂ©gation fĂ©minine. La premiĂšre congrĂ©gation locale y est fondĂ©e seulement en 1924 contrairement au Rwanda oĂč les premiĂšres religieuses africaines s’organisent dĂ©jĂ  Ă  partir de 1919. L’analyse d’une pĂ©riode relativement longue de 1912 Ă  1960 permet de souligner les changements intervenus et leurs influences sur l’institution. Durant cette pĂ©riode, les stratĂ©gies d’évangĂ©lisation changent. Les missionnaires ne se focalisent plus uniquement sur la conversion des chefs et des Ă©lites locaux, mais de plus en plus sur l’évangĂ©lisation des femmes et des jeunes. En consĂ©quence, l’apostolat parmi les femmes par les SƓurs Blanches bĂ©nĂ©ficie de la considĂ©ration dĂ©cisive des deux instituts de Lavigerie [48]. C’est aussi durant cette pĂ©riode que, pour la premiĂšre fois, une personnalitĂ© fĂ©minine affirmĂ©e, avec un rĂ©seau de connaissances important dans le monde catholique, scientifique et politique, se dĂ©gage de l’image collective des SƓurs Blanches. SƓur Marie-AndrĂ© du SacrĂ© CƓur intĂšgre sa congrĂ©gation dans le tissu de relations transnationales entre l’Afrique et l’Europe. 32Quant Ă  la relation entre PĂšres Blancs et SƓurs Blanches, Jean-Marie Bouron met en Ă©vidence l’importance du contexte local. Les espaces de nĂ©gociation susceptibles d’introduire au niveau gĂ©nĂ©ral de nouvelles relations se tractent localement selon des modalitĂ©s diffĂ©rentes. Au Rwanda, nous l’avons vu Ă  travers l’analyse d’Anne Cornet, les religieuses nĂ©gocient leur autonomie grĂące Ă  leur implication dans le domaine sanitaire tandis qu’en Haute-Volta et au nord Ghana les SƓurs Blanches vont trouver dans leur travail apostolique les fruits de leur Ă©mancipation. Parce qu’elles prĂ©tendent contribuer Ă  la libĂ©ration » des femmes africaines, elles vont pouvoir revendiquer davantage d’initiatives auprĂšs des PĂšres Blancs. 33Jean-Marie Bouron attire notre attention sur les relations triangulaires, peu Ă©tudiĂ©es dans la littĂ©rature scientifique, qui dĂ©passent la frontiĂšre du genre les rapports entre diffĂ©rentes congrĂ©gations fĂ©minines et les PĂšres Blancs ainsi que ceux entre les SƓurs Blanches, les sƓurs africaines et les PĂšres Blancs. La rivalitĂ© entre les Franciscaines missionnaires de Marie et les SƓurs Blanches encourage les PĂšres Blancs Ă  prendre position. Quant Ă  la relation avec les religieuses autochtones, elle permet aux SƓurs Blanches de se dĂ©charger du poids de la domination des PĂšres en exerçant Ă  leur tour une forme d’hĂ©gĂ©monie sur les sƓurs africaines. Auxiliaires des pĂšres, les membres de la SociĂ©tĂ© de Notre-Dame d’Afrique trouvent dans les religieuses autochtones de nouvelles subordonnĂ©es. En prenant en compte l’ensemble de la situation missionnaire et non pas seulement la relation entre les PĂšres et les SƓurs, on dĂ©couvre des religieuses capables de s’approprier une forme d’autoritĂ© prompte Ă  les inscrire dans un rapport de pouvoir qui leur est favorable. 34Un Ă©lĂ©ment important, qui a poussĂ© les religieuses Ă  Ɠuvrer pour l’autonomie, est l’aspect Ă©conomique. Le texte de Cornet le souligne pour le Rwanda, celui de Bouron pour la Haute Volta et le nord du Ghana. Dans ces derniers territoires, l’Institut fĂ©minin exige en 1950 la gestion des revenus captĂ©s en Occident et une rĂ©tribution pour des services pastoraux. Les religieuses revendiquent le droit de se suffire Ă  elles-mĂȘmes. De la sujĂ©tion Ă  l’émancipation, la question des rapports entre SƓurs Blanches et PĂšres Blancs dĂ©pend des constellations missionnaires, des aspects Ă©conomiques et Ă©videmment des Ă©poques historiques. La professionnalisation progressive des religieuses et le contexte de la dĂ©colonisation ont jouĂ© en faveur d’une plus grande autonomie de la congrĂ©gation de Notre-Dame d’Afrique Ă  partir des annĂ©es de religieuses catholiques35L’article de Katrin Langewiesche suit les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique de la dĂ©colonisation jusqu’à l’époque postcoloniale. Au premier plan de l’argumentation de cet article, se trouvent le processus historique de l’affranchissement des hiĂ©rarchies coloniales, puis le maintien des rĂ©seaux catholiques transnationaux depuis l’époque coloniale, auxquels s’ajoutent les rĂ©seaux ouest-africains laĂŻcs, et enfin la place des congrĂ©gations fĂ©minines catholiques dans la sociĂ©tĂ© civile transnationale contemporaine. Bien qu’il y ait de plus en plus de travaux scientifiques sur des femmes missionnaires, les publications sur les congrĂ©gations africaines et leur travail restent rares [49]. Katrin Langewiesche attire l’attention sur cet aspect en Ă©tudiant les rapports entre les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et les religieuses africaines qu’elles ont formĂ©es. L’article examine une relation particuliĂšre, celle entre les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et les SƓurs de l’ImmaculĂ©e Conception de Ouagadougou au Burkina Faso. Ce cas est reprĂ©sentatif de nombreuses autres situations comparables telles qu’on peut les observer depuis la pĂ©riode coloniale jusqu’à l’époque postcoloniale. La parentĂ© symbolique est un Ă©lĂ©ment constitutif de la soliditĂ© et de la longĂ©vitĂ© des relations entre les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et les nouvelles congrĂ©gations africaines. La parentĂ© fictive peut ĂȘtre interprĂ©tĂ©e dans cette optique comme un tremplin pour penser et pratiquer des formes de solidaritĂ© entre instituts autonomes qui s’engagent autant pour la charitĂ© que pour le dĂ©veloppement. Les missionnaires s’investissent de plus en plus dans des rĂ©seaux transnationaux pour dĂ©fendre leur position ou pour dĂ©noncer une situation politique. En s’appuyant sur les religieuses africaines et leurs rĂ©seaux missionnaires, elles assurent l’efficacitĂ© de leurs actions. La dimension rĂ©ticulaire de la mission est trĂšs importante, Ă  la fois au niveau local, comme on le voit pour l’évangĂ©lisation proprement dite, mais aussi au niveau global, comme on le voit Ă  travers l’exemple de l’engagement des religieuses contre le trafic sexuel. Un rĂ©seau de 252 congrĂ©gations fĂ©minines lutte dans 36 pays contre la traite des ĂȘtres humains. Ian Linden qualifiait la rĂ©ponse des religieuses au trafic sexuel comme une histoire mĂ©connue de la mondialisation » [50]. Les catĂ©gories du secours religieux et de l’humanitaire s’interpĂ©nĂštrent dans ces rĂ©seaux. Les missionnaires s’intĂšgrent ainsi dans la sociĂ©tĂ© civile transnationale et dĂ©passent le cadre strictement Ă  la lecture des articles de ce dossier, on peut se demander si un regard historique et contemporain sur les activitĂ©s des congrĂ©gations catholiques dans les sociĂ©tĂ©s africaines modernes n’amĂšnerait pas Ă  une réévaluation du dynamisme catholique, que l’on identifie souvent du cĂŽtĂ© des charismatiques et moins du cĂŽtĂ© du catholicisme classique » issu de la mission. Par leurs modes de vie, les religieuses catholiques introduisent une idĂ©e fondamentalement nouvelle en Afrique une vie communautaire entre femmes cĂ©libataires dĂ©diĂ©e aux pauvres. Ceci constitue certainement une des ruptures majeures rĂ©pandue en Afrique par la christianisation, mais qui est – malgrĂ© sa radicalitĂ© – relativement peu Ă©tudiĂ©e par les sciences sociales. 37Les SƓurs Blanches ont sans doute prĂ©parĂ© l’opinion publique africaine Ă  voir intervenir des femmes dans un certain nombre d’activitĂ©s et dans la sphĂšre publique. En mĂȘme temps, elles ont contribuĂ© Ă  propager l’idĂ©e tenace qu’il y aurait des mĂ©tiers spĂ©cifiquement fĂ©minins, dans l’éducation et surtout dans les diffĂ©rents secteurs de la santĂ© et de la protection sociale et qu’en dehors de ces mĂ©tiers, la place de l’épouse serait auprĂšs des enfants et du mari. Dans leurs pratiques quotidiennes, elles montraient et propageaient les normes culturelles europĂ©ennes de leur Ă©poque. Quelques SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique ont rĂ©flĂ©chi Ă  des mĂ©thodes d’enseignement ou de soins alternatives relativement tĂŽt. SƓur M. Claver 1890-1985 a Ă©tabli un herbier qui contient 150 fiches de plantes avec leurs descriptions et l’utilisation locale [51]. Mais c’est surtout aprĂšs les annĂ©es 1970 qu’elles ont pris en compte les pratiques mĂ©dicales ou Ă©ducatives autochtones [52]. On ne peut guĂšre les caractĂ©riser comme avant-gardistes dans ces domaines. Cependant, au-delĂ  de formulations paternalistes, banales jusqu’aux annĂ©es 1960, qui agacent nos sensibilitĂ©s contemporaines, au-delĂ  des clichĂ©s ethnocentristes, la vision des Africains que les religieuses affichent dans leurs Ă©crits exprime la conviction profonde d’une Ă©galitĂ© de classes, de races et de sexes devant Dieu. Sr. AndrĂ©e-Marie du SacrĂ©-CƓur est une figure emblĂ©matique de cette attitude. Elle dĂ©fend les droits des femmes africaines et l’abolition des travaux forcĂ©s avec un paternalisme et une prĂ©tention de supĂ©rioritĂ© propres Ă  l’époque coloniale. 38La part d’autonomie dont disposaient les religieuses face aux autoritĂ©s masculines demeure matiĂšre Ă  dĂ©bat. Les trois articles de ce dossier ont apportĂ© des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse en ce qui concerne les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique. Mais pour pouvoir rĂ©pondre de maniĂšre diffĂ©renciĂ©e et gĂ©nĂ©ralisĂ©e, la multiplication des monographies critiques de congrĂ©gations missionnaires fĂ©minines reste indispensable [53]. Dans un contexte contemporain, la question est de savoir si des congrĂ©gations fĂ©minines peuvent ĂȘtre les centres d’un pouvoir alternatif au sein de l’Église catholique. Cette derniĂšre question reste Ă©galement Ă  Ă©tudier en dĂ©tail par des Ă©tudes de cas dans diffĂ©rentes aires gĂ©ographiques [54]. En examinant les diffĂ©rences entre les missions protestantes et catholiques, certains auteurs soutiennent l’idĂ©e que l’existence d’institutions de femmes, virtuoses du religieux mais non ordonnĂ©es, serait plus profitable Ă  une situation auto-dĂ©terminĂ©e des femmes qu’une admission des femmes parmi le clergĂ© ordonnĂ© ou comme accompagnatrices de leurs Ă©poux [55]. 39Les Ă©tudes prĂ©sentĂ©es dans ce dossier mettent en Ă©vidence que l’histoire des femmes missionnaires ne peut pas ĂȘtre comprise uniquement dans le contexte de l’histoire religieuse ou de l’histoire coloniale africaine. Les actions et le rayonnement des religieuses - missionnaires furent influencĂ©s par des multiples courants politiques, sociaux et spirituels autant au niveau local qu’international. La constitution de rĂ©seaux transnationaux entre l’Europe et l’Afrique est une caractĂ©ristique des missionnaires que Rebekka Habermas qualifie comme un des most entangled groups » du xixe siĂšcle [56]. Rebekka Habermas souligne, dans un article sur les missions protestantes allemandes, que la perspective transnationale permet d’attirer l’attention sur l’importance de la prĂ©sence missionnaire et son rĂŽle pour la sociĂ©tĂ© allemande elle-mĂȘme. Elle dĂ©crit les missionnaires non pas seulement comme des acteurs en Afrique, mais aussi comme des protagonistes qui influencent en mĂȘme temps leur sociĂ©tĂ© d’origine. Elle met en lumiĂšre les interconnexions en utilisant la notion d’ espaces de communication transnationales ». Ces rĂ©percussions sur les sociĂ©tĂ©s d’origines des missionnaires, notamment dans le transfert des savoirs, ont Ă©tĂ© montrĂ©es Ă©galement dans un contexte britannique, norvĂ©gien et suisse, essentiellement pour des missionnaires-hommes [57]. Depuis la deuxiĂšme moitiĂ© du xxe siĂšcle, le dĂ©veloppement des sociĂ©tĂ©s civiles affiche des dimensions de plus en plus transnationales. Les travaux rĂ©cents, qui analysent la constitution d’une sociĂ©tĂ© civile [58] dans diffĂ©rents pays africains, se limitent souvent Ă  une discussion sur le rĂŽle des Ong dans cet espace entre l’État et les populations, tout en reconnaissant qu’il y a d’autres acteurs collectifs qui s’insĂšrent dans cet espace, notamment les mouvements islamiques, les Églises chrĂ©tiennes et les congrĂ©gations religieuses. Ce dossier contribue, avec les diffĂ©rents articles, au champ d’études qui Ă©merge autour de la sociĂ©tĂ© civile transnationale » que les missionnaires du xixe siĂšcle ont prĂ©parĂ©e et dont font partie les religieuses contemporaines. Aujourd’hui, les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique se situent elles-mĂȘmes explicitement dans cette globalisation qu’elles veulent façonner selon leur charisme 40 L’Afrique fait partie d’un monde de plus en plus interconnectĂ©. OĂč que nous soyons, nous soutenons les efforts faits pour que l’Afrique soit reconnue et devienne partenaire, Ă  part Ă©gale, Ă  l’échelle mondiale » [59]. Notes [1] Fiona Bowie, Deborah Kirkwood, Shirley Ardener eds., Women and Missions Past and Present, Oxford, Berg, 1993. [2] Ce livre est la version allĂ©gĂ©e de sa thĂšse Une forme d’expansion française les congrĂ©gations religieuses fĂ©minines hors d’Europe, de Richelieu Ă  nos jours. Histoire d’une diaspora, IEP, Paris, 1992. [3] Entre autres M. T. Huber, N. Lutkehaus eds., Gendered Missions. Women and Men in Missionary Discourse and Practice, University of Michigan Press, 1999 ; GeneviĂšve Lecuir-Nemo, Anne-Marie Javouhey, Fondatrice de la congrĂ©gation des SƓurs de Saint-Joseph de Cluny 1779-1851, Paris, Karthala, 2001 ; Brouwer, Modern Women Modernizing Men The Changing Missions of three Professional Women in Asia and Africa, 1902-69, Vancouver, Ubc Press, 2002 ; Phyllis M. Martin, Catholic Women of Congo-Brazzaville, Bloomington, Indiana University Press, 2009 ; Sarah A. Curtis, Civilizing Habits Women Missionnaries and the Revival of French Empire, Oxford, Oxford University Press, 2010 ; les dossiers thĂ©matiques de Social Sciences § Missions, 2005, n° 16 Women and Missions et de la revue Histoire et Missions ChrĂ©tiennes, 2010, n° 16 L’autre visage de la mission les femmes ». [4] Sarah Curtis, À la dĂ©couverte de la femme missionnaire », Histoire et Missions ChrĂ©tiennes, 2010, n° 16 5-18. [5] Ceci est le cas pour l’ouvrage de Sr. Marie-AndrĂ©e du SacrĂ©-CƓur, Histoire des origines de la congrĂ©gation des SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique 1869-1892 publiĂ© en 1946 Ă  Alger et la polycopie de Sr. Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines de la congrĂ©gation 1910-1974, publiĂ©e en 2000. [6] Par exemple les SƓurs de Notre-Dame des ApĂŽtres et la SociĂ©tĂ© des Missions Africaines Sma. [7] Sans ĂȘtre exhaustif, on peut nommer les Ă©tudes suivantes sur les PĂšres Blancs J. Dean O’Donnell, Jr., Lavigerie in Tunisia The Interplay of Imperialist and Missionary, Athens, 1979 ; Jean Audouin, EvangĂ©lisation du Mossi par les PĂšres Blancs, approche socio-historique. ThĂšse de 3e cycle. Paris, Ehess, 1982 ; Joseph-Roger de Benoist, Église et pouvoir colonial au Soudan français. Paris, 1987 ; Vous avez dit PĂšres Blancs » ? dossier thĂ©matique Histoire & Missions ChrĂ©tiennes, n° 8, 2008 ; Aylward Shorter, Cross § Flag in Africa, The White Fathers » during the Colonial Scramble 1892-1914, New York, Orbis Books, 2006 ; Aylward Shorter, African Recruits and Missionary Conscripts The White Fathers and the Great War 1914-1922, London, 2007 et The White Fathers and the Second World War 1936-1947, London, 2008, Missionaries of Africa History Project ; Jean-Claude Ceillier, Histoire des Missionnaires d’Afrique PĂšres Blancs. De la fondation par Mgr. Lavigerie Ă  la mort du fondateur 1868-1892, Paris, Karthala, 2008 ; Jean-Marie Bouron, ÉvangĂ©lisation parallĂšle et configurations croisĂ©es. Histoire comparative de la christianisation du Centre-Volta et du Nord-Ghana 1945-1960, thĂšse d’Histoire sous la direction de MM. Bernard Salvaing, UniversitĂ© de Nantes et Magloire SomĂ©, UniversitĂ© de Ouagadougou, 2013. Articles publiĂ©s sur les SƓurs Blanches Bruno Doti Sanou, SƓur Marie-AndrĂ© du SacrĂ© CƓur jugĂ©e par ses consƓurs missionnaires de Haute-Volta. », Femmes en Mission, Actes de la xie session du Credic Ă  Saint Flour, Éditions Lyonnaises d’art et d’histoire, Lyon, 1991 247-268 ; AndrĂ©e Dore-Audibert et Annie Morzelle, Religieuse en Afrique SƓur Marie AndrĂ© du SacrĂ© CƓur, Laval, SiloĂ«, 1991 ; François Renault, Le Cardinal Lavigerie, 1825-1892, Paris, Fayard, 1992, Chapitre viii Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, Paris, 1992, p. 500-521 ; Laurent Fourchard, SƓur Marie-AndrĂ© du SacrĂ©-CƓur, Les conditions du travail de la femme dans les pays de colonisation, 1935 », Clio 6, 1997, p. 195-200 ; Florence Bobin, SƓurs Blanches et femmes voltaĂŻques. Regards croisĂ©s sur l’ouvroir d’Ouagadougou 1917-1954 », HĂ©lĂšne d’Almeida-Topor, Monique Lakoum et Gerd Spittler eds., Le travail en Afrique Noire, Paris, Karthala, 2003 p. 261-282 ; Anne Cornet, Politiques de santĂ© et contrĂŽle social au Rwanda, Paris, Karthala, 2011, p. 253-292. [8] Les premiĂšres fondations remontent Ă  la charniĂšre du xixe et du xxe siĂšcle, mais la majoritĂ© des congrĂ©gations s’installent aprĂšs la seconde guerre mondiale en Afrique subsaharienne Elisabeth Dufourcq, Approche dĂ©mographique de l’implantation hors d’Europe des congrĂ©gations religieuses fĂ©minines d’origine française », Population, 43e annĂ©e, n° 1, 1988, p. 45-76, ici p. 64. [9] Sr. Marie-AndrĂ©e du SacrĂ©-CƓur, Histoire des origines, op. cit., p. 707. [10] Missions d’Afrique, revue des PĂšres Blancs, 1938, p. 48-49, 234-235 ; et 1939 p. 18-19 citĂ© selon Sr. Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, 2000, p. 63. [11] Les Franciscaines Missionnaires de Marie arrivent Ă  Dissin Haute Volta et Ă  Jirpa Ghana en 1939. Elles sont suivies de beaucoup d’autres congrĂ©gations surtout aprĂšs la guerre Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit.. [12] Anne Cornet, Portrait de groupe avec dames. La prĂ©sence missionnaire fĂ©minine occidentale au Rwanda de 1920 Ă  1940 », Social Sciences & Missions, n° 16, 2005, p. 71-102, ici p. 77. [13] Les SƓurs Missionnaires Notre-Dame des ApĂŽtres NDA ont Ă©galement formĂ© plusieurs congrĂ©gations locales dans les pays oĂč elles furent envoyĂ©es Elisabeth Dufourcq, Approche dĂ©mographique de l’implantation hors d’Europe des congrĂ©gations religieuses fĂ©minines d’origine françaises », Population, 43e annĂ©e, n° 1, 1988, p. 45-76, ici p. 56. [14] SƓur Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit. [15] Ibid. [16] Katrin Langewiesche, Hors du cloĂźtre et dans le monde. Des SƓurs catholiques comme actrices transnationales. », Social Sciences and Mission 25 3, 2012, p. 195-224 ; Actrices du quotidien. CongrĂ©gations fĂ©minines en Haute Volta lors de l’indĂ©pendance » in Odile Goerg, Didier Nativel & Jean-Luc Martineau Ă©d.. [17] Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique ne constituent pas d’exception Ă  cet Ă©gard. Chantal Paisant rappelle qu’il n’y a pas de formation thĂ©ologique pour les religieuses avant la fin du xixe siĂšcle Chantal Paisant Ă©d., La mission au fĂ©minin. Anthologie de textes missionnaires, Brepols, Turnhout, 2009, p. 43. [18] FondĂ© en 1954 pour la formation spirituelle et thĂ©ologique des religieuses qui n’étaient pas Ă  cette date admises dans les universitĂ©s pontificales, fermĂ© en 2005. [19] Les informations concernant l’origine sociale et la formation scolaire des religieuses et son Ă©volution au fil du temps sont tirĂ©es de Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit., en particulier p. 111-141. [20] AprĂšs 1860 et plus encore 1870, le mouvement missionnaire s’accĂ©lĂšre en France avec l’ouverture vers les missions de congrĂ©gations auparavant implantĂ©es uniquement en France et surtout avec la crĂ©ation de congrĂ©gations missionnaires spĂ©cialisĂ©es Claude Langlois, Le catholicisme au fĂ©minin, Paris, Cerf, 1984, p. 443. [21] Sophie Hasquenoph, Histoire des ordres et congrĂ©gations religieuses en France du Moyen Âge Ă  nos jours, Paris, Champ Vallon, 2009, p. 1037. [22] Entretiens janvier 2006 et mai 2008. [23] consultĂ© fĂ©vrier 2013, caractĂšres en gras dans l’original. Texte du Chapitre gĂ©nĂ©ral 2005. [24] Chantal Paisant ed., La mission au fĂ©minin, op. cit., p. 23. [25] Par exemple, la Church Missionnary Society recrutait exclusivement parmi les britanniques, les Dames Bernadines d’Audenaerde parmi les belges Anne Cornet, Portrait de groupe avec dames. La prĂ©sence missionnaire fĂ©minine occidentale au Rwanda de 1929 Ă  1940 », Social Sciences and Missions, n° 16, 2005, p. 71-102, ici p. 80. [26] L’ouverture du premier noviciat aux États-Unis en 1949 et en Espagne en 1954 SƓur Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit., p. 112. [27] En 1946, l’institut se compose de 597 Françaises, 281 Belges, 162 Canadiennes, 248 Hollandaises, 104 Allemandes, 14 AmĂ©ricaines, 1 Espagnole ; en 1966 quand la congrĂ©gation avait le plus grand chiffre de sƓurs 683 Françaises, 353 Belges, 346 Canadiennes, 306 Hollandaises, 222 Allemandes, 63 AmĂ©ricaines et 81 Espagnoles. Statistiques de la congrĂ©gation fournies par Sr. Hildegunde Schmidt. [28] Lettres Circulaires de MĂšre Marie-Louise n° 15, avril 1952, p. 7, citĂ© selon SƓur Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit., p. 90. [29] Katrin Langewiesche, Hors du cloĂźtre et dans le monde. Des SƓurs catholiques comme actrices transnationales. », Social Sciences and Mission 25 3, 2012, p. 195-224. Sur le lien entre des carriĂšres Ă©piscopales et la fondation de congrĂ©gations religieuses voir Patricia Wittberg, The rise and fall of Catholic religious orders a social movement perspective, Albany, University of New York Press, 1994, p. 84-89. [30] Les SƓurs Disciples du Divine MaĂźtre Sddm ont acceptĂ© des africaines en 1980, les SƓur de Saint Gildas en 1987. Toutes ces informations sont tirĂ©es de Spiritus n° 109, tome xxviii, dĂ©cembre 1987 et du site des Sndps consultĂ© en mars 2013 et des entretiens avec une Sddm en mai 2010. [31] Sarah Curtis, Civilizing Habits
, op. cit., p. 269. [32] CitĂ© selon Anne Cornet, Portrait de groupe avec dames », 2005, p. 78. [33] François Renault, Le Cardinal Lavigerie, op. cit., p. 520. [34] Par exemple, les SƓurs de Notre-Dame des Missions fondĂ©es Ă  l’instigation de la SociĂ©tĂ© de Marie 1861, les Missionnaires de Notre-Dame des ApĂŽtres 1876, collaboratrices de la SociĂ©tĂ© des Missions africaines et les Filles de Notre-Dame du SacrĂ©-CƓur d’Issoudun 1874/1882 liĂ©es Ă  l’institut masculin des Missionnaires du SacrĂ©-CƓur 1854. Voir Chantal Paisant, La mission au fĂ©minin, op. cit., p 41 et le site consultĂ© en fĂ©vrier 2013. [35] Il est intĂ©ressant de noter Ă  ce propos que l’internationalisation des congrĂ©gations françaises est surtout le fait de congrĂ©gations [
] qui [
] n’ont pas de branches masculines qui les contrĂŽlent. » Claude Langlois, Le catholicisme au fĂ©minin, op. cit., p. 444. La condition fĂ©minine des religieuses est Ă©galement au centre du livre d’Yvonne Turin, Femmes et Religieuses au XIXe siĂšcle, Paris, Nouvelle CitĂ©, 1989. [36] On trouvera un rĂ©sumĂ© de cette lutte pour l’autonomie dans SƓur Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, 2000 87-89. Les SƓurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique utiliseront cette espace d’autonomie qu’elles se sont créées au sein de l’Église catholique pour exprimer librement leurs avis qui, parfois s’opposent Ă  celle du Vatican. On peut lire un exemple dans Ian Linden, Global Catholicism. Diversity and Change since Vatican II, London, Hurst & Company, 2009, p. 268. [37] Le nouveau contrat entre PĂšres Blancs et SƓurs Blanches fut successivement prĂ©sentĂ© Ă  chaque province et Ă  chaque chef de mission au cours des voyages de la MĂšre supĂ©rieure Sr. Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, 2000, p. 89. [38] En ce qui concerne les missions françaises, on peut lire le livre de Jean Pirotte ed., Les conditions matĂ©rielles de la mission. Contraintes, dĂ©passements et imaginaires xviie – xxe siĂšcles. Paris, Karthala, 2005 ; Clancy-Smith souligne les liens entre l’accĂšs aux propriĂ©tĂ©s et bĂątiments et l’expansion des SƓurs de Saint-Joseph de l’Apparition en Tunisie Julia Clancy-Smith, Muslim Princes, Female Missionnaries, and Trans-Mediterranean Migrations The SƓurs de Saint-Joseph de l’Apparition in Tunisia, 1840-1881 » in Owen White, Daughton eds., In God’s Empire. French Missionnaries and the Modern World, Oxford, Oxford University Press, 2012, p. 109-128. [39] Une excellente Ă©tude rĂ©cente sur ce sujet est celle d’Isabelle Jonveaux, Le monastĂšre au travail. Le royaume de Dieu au dĂ©fi de l’économie, Paris, Bayard, 2011. [40] La premiĂšre procureuse de la congrĂ©gation fut Sr. Elfriede Bohn. Les informations sur la situation Ă©conomique des SƓurs Missionnaires aprĂšs la sĂ©paration avec les PĂšres sont tirĂ©es de Sr. Marie Lorin, AprĂšs l’histoire des origines, op. cit. et d’une notice de Sr. Elfriede Bohn ainsi que des communications de l’économe en 2009. [41] Chantal Paisant, Des lettres aux Annales » in Jean Pirotte dir., Les conditions matĂ©rielles de la mission, Paris Karthala, 2005, p. 429-452. [42] Sur les transformations de la charitĂ© et le rĂŽle des missionnaires dans la mise en place des rĂ©seaux d’aide et de dĂ©veloppement on peut lire entre autres Richard Hölzl, Editorial, in Werkstatt Geschichte, 57-1, 2011 ; Claude Prudhomme, De la mission aux Ong de solidaritĂ© internationale quelle continuitĂ© ? » in Bruno Duriez, François Mabill et Kathy Rousselet Ă©d., Les ONG confessionnelles. Religion et action internationale, Paris, l’Harmattan, 2007, p. 55-70 ; Richard Drevet, Le financement des missions catholiques au xixe siĂšcle. Du plan de la charitĂ© collective Ă  la rĂ©alitĂ© des donations privĂ© » in Jean Pirotte, Les conditions matĂ©rielles, op. cit., p. 289-304. [43] consultĂ© en fĂ©vrier 2013. [44] Communication de l’économe des Smnda en mars 2009 et en avril 2013. [45] Sur la diversitĂ© des formes d’écriture des catholiques en mission, voir Chantal Paisant Ă©d., La mission au fĂ©minin. Anthologie de textes missionnaires, op. cit. [46] Une analyse du bulletin de liaison de 1958 Ă  1962 met en Ă©vidence une prudence en matiĂšre politique et un effacement derriĂšre l’opinion de la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique. Le bulletin reprend les avis du SupĂ©rieur gĂ©nĂ©ral des PĂšres Blancs n° 181, janvier 1960 ou des Ă©vĂȘques n° 169, janvier 1959 concernant les mutations politiques en Afrique. Voir Katrin Langewiesche, Actrices du quotidien. CongrĂ©gations fĂ©minines en Haute Volta lors de l’indĂ©pendance », op. cit.. [47] Pour comparaison les Annales des franciscaines missionnaires de Marie sont publiĂ©es la premiĂšre fois en 1886. C’est la premiĂšre revue Ă©ditĂ©e par un institut missionnaire fĂ©minin en France. Leur originalitĂ© consiste dans l’articulation de la dimension interne bulletin de liaison pour les membres et externe revue destinĂ© au grand public pour drainer des fonds pour les missions. Cf. Chantal Paisant, Des lettres aux Annales » in Jean Pirotte dir., Les conditions matĂ©rielles de la mission, op. cit., p. 429-452. Entre 1896 et 1905, le mouvement de crĂ©ation de bulletins pĂ©riodiques missionnaires s’accroĂźt considĂ©rablement avec 45 nouvelles publications. Cf. Richard Drevet, Le financement des missions catholiques au xixe siĂšcle » in Jean Pirotte dir., Les conditions matĂ©rielles, op. cit., p. 289-304, ici 301. [48] Sarah A. Curtis dĂ©crit ces changements dans les stratĂ©gies d’évangĂ©lisation qui donnent de plus en plus de valeur au travail des femmes missionnaires pour les Filles de la CharitĂ© et leur travail dans l’empire ottoman. Cf. Sarah A. Curtis, Charity Begins Abroad The Filles de la CharitĂ© in the Ottoman Empire » in Owen White, Daughton eds., In God’s Empire 
, op. cit., p. 89-108. [49] On peut citer ici quelques exceptions, entre autres Mary Aquina, A Sociological Study of a Religious Congregation of African Sisters in Rhodesia », Social Compass, janvier 1967, Bd. 14 3-32 ; Brigitte Larsson, Conversion to Greater Freedom ? Women, Church, and Social Chance in North-Western Tanzania under Colonial Rule, Stockholm, 1991 ; Joan F. Burke, The Catholic Sisters are all Mamas ! Celibacy and the Metaphor of Maternity » ; Fiona Bowie, Women and Missions, 1993, p. 251-267 ; Kathleen R. Smythe, “Child of the Clan” or “Child of the Priests” Life Stories of two Fipa Catholic Sisters », The Journal of Religious History, Bd. 23 n° 1, 1999, p. 92-107 ; Ghislain de Banville, Kalouka et Zoungoula les deux premiĂšres religieuses de Brazzaville, au Congo 1892-1909, Paris, Karthala, 2000 ; Nicholas Creary, Jesuit Missionary Perspectives on the Formation of African Clergy and Religious Institutes in Zimbabwe, 1922-1959 », Le fait missionnaire, 14, 2004, p. 117-145 ; Phyllis M. Martin, Catholic Women of Congo-Brazzaville. Mothers and Sisters in Troubled Times, Bloomington and Indianapolis, Indiana University Press, 2009. [50] Ian Linden, Global Catholicisme, op. cit., p. 271, en anglais an unsung story of globalization ». [51] L’herbier est conservĂ© aux archives des Smnda Ă  Rome. [52] Concernant l’utilisation des plantes mĂ©dicinales locales par les SƓurs Blanches Sr. Flora Ridder, Heilen mit den KrĂ€ften der Natur », Afrikamissionare n° 1, 2009. Sur la formation du personnel local Sr Julienne Meys, Petit Cours de Pharmacie I. PrĂ©paration Pharmacie et II. Petit cours donnĂ© Ă  l’Aide Pharmacien, 110 p. dactylographiĂ©es, sans date. L’auteur a travaillĂ© en 1946/47 et dans les annĂ©es 1970 en Afrique Centrale. Plusieurs mĂ©thodes d’enseignement ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©es par des SƓurs Blanches en Afrique du Nord Sr. Lucienne Brousse, Tizi wwuccen MĂ©thode multimĂ©dia de langue tamazight » ; Sr. Madeleine Dunoyer de Segonzac, La Dynamique Naturelle de la Parole DNP ; Sr. Madeleine Prim, Cours d’Arabe Tunisien. Tous ce documents ne sont pas publiĂ©s et se trouvent dans les archives Smnda Ă  Rome. [53] Concernant le rĂŽle des Ă©vĂȘques et leur ingĂ©rence dans les affaires des congrĂ©gations durant le xixe siĂšcle on peut lire Patrica Wittberg, The Rise and Fall of Catholic Religious Orders, Albany, The State University of New York, 1994, p. 90. [54] Un exemple Ă©loquent pour ce genre d’étude est Heather L. Claussen, Unconventional Sisterhood. Feminist Catholic Nuns in the Philippines, University of Michigan Press, 2001. [55] Edward C. Lehman, Women Clergy, New Brunswick, 1985 ; Norman Etherington, The Missionary Experience in British and French Empires », Owen White, Daughton eds., In God’s Empire
, op. cit., p. 279-302, ici p. 284. [56] Rebekka Habermas, Mission im 19. Jahrhundert. Globale Netze des Religiösen », Historische Zeitschrift, Bd. 287, 2008 p. 629-679. [57] Frederick Cooper et Anna Laura Stoler eds., Tensions of Empire. Colonial Cultures in a Bourgeois World, Berkeley, University of California Press, 1997 ; Line Nyhagen Predelli, Issues of Gender, Race, and Class in the Norwegian Missionary Society in Nineteenth-Century Norway and Madagascar, New York, The Edwin Mellen Press, 2003. Elle y analyse les liens entre la mission et les discussions autour des rĂŽles des sexes dans la sociĂ©tĂ© norvĂ©gienne. Harries discutent les transferts de savoirs par des missionnaires suisses Patrick Harries, Butterflies & Barbarians. Swiss Missionaries & Systems of Knowledge in South-East Africa, Harare, Oxford and Weaver Press, 2007. Les influences missionnaires sur la constitution de diffĂ©rentes disciplines scientifiques sont Ă©tudiĂ©es dans Patrick Harris & David Maxwell eds., The Spiritual in the Secular. Missionnaries and Knowledge about Africa, Cambridge, 2012. On peut aussi lire Ă  ce sujet le dossier Mission und kulturelle Globalisierung » de la revue Geschichte und Gesellschaft. Zeitschrift fĂŒr historische Sozialwissenschaft, 36. Jhg./Heft 2, April-Juni 2010. [58] Pour une discussion critique du concept analytique de sociĂ©tĂ© civile dans un contexte non europĂ©en, on peut se rapporter aux analyses du groupe de recherche Civil society, citizenship and political mobilisation in Europe » dirigĂ© par Hinnerk Bruhns et Dieter Gosewinkel, 2005. Pour une discussion concise du concept de sociĂ©tĂ© civile », voir Paul Gifford, African Christianity. It’s Public Role, Bloomington, Indiana University Press, 1998, p. 17-20 ; Sudipta Kaviraj & Sunil Khilnani eds., Civil Society History and Possibilities, Cambridge, Cambridge University Press, 2001 ; John A. Hall & Frank Trentmann eds., Civil Society A Reader in History, Theory and Global Politics, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2005. [59] PlustĂŽt ou plus tard, vous aurez besoin d’aide pour rĂ©ussir ce jeu stimulant et notre site Web est lĂ  pour vous fournir des CodyCross Faire entrer un religieux dans un monastĂšre rĂ©ponses et d’autres informations utiles comme des astuces, des solutions et des astuces. Ce jeu est fait par le dĂ©veloppeur Fanatee Inc, qui sauf CodyCross a aussi d’autres jeux merveilleux et dĂ©routants. Bienvenue Ă  l’Alliance Inter-MonastĂšres Nous Ɠuvronspour la croissance et le dĂ©veloppementde la vie monastiqueaujourd’huipartout dans le monde Soutenir financiĂšrement l'AIM NOUVEAU La Fondation BENEDICTUS Les Amis des MonastĂšres Ă  Travers le Monde AMTM et l’Alliance Inter-MonastĂšres AIM ont créé ensemble la Fondation Benedictus – sous l’égide de la Fondation Caritas France. La Fondation Benedictus poursuit un objet d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, Ă  but non lucratif, conforme Ă  l’objet de la Fondation Caritas France et de l'AIM. Elle a pour mission d’apporter son concours moral et financier en vue de soutenir les activitĂ©s de dĂ©veloppement social, culturel, Ă©conomique et environnemental au service de la promotion et de la dignitĂ© des populations dĂ©favorisĂ©es, en lien avec des fondations monastiques Ă  travers le monde, vivant sous la rĂšgle de saint BenoĂźt, en dehors de l’Europe occidentale et l’AmĂ©rique du Nord. Pourquoi avoir créé Benedictus ? Pour permettre, en toute sĂ©curitĂ© administrative, d’élargir les dons avec une possibilitĂ© de reçu fiscal notamment les dons dĂ©ductibles de l’IFI ImpĂŽt sur la Fortune ImmobiliĂšre, — de recevoir des legs, — et de toucher de nouveaux donateurs, de nouveaux amis des monastĂšres. Liens avec l’AIM et l’AMTM Cette Fondation abritĂ©e vient en complĂ©ment du travail de l’Alliance Inter-MonastĂšres qui reçoit directement des aides financiĂšres de la part des monastĂšres, d’organismes divers et de particuliers afin de soutenir tous les projets qui n’entrent pas dans le cadre de la Fondation Benedictus formation, construction et rĂ©novation de bĂątiments spĂ©cifiquement religieux, activitĂ©s lucratives des monastĂšres... L’association de l’AMTM, par ailleurs, poursuivra une action de sensibilisation au soutien de la vie des monastĂšres en Afrique, Asie, AmĂ©rique Latine, OcĂ©anie et Europe de l’Est. Lien vers la page de la Fondation Benedictus sur le site de Caritas France. Faire un don par la Fondation Beneditus. Faire un don directement Ă  l'AIM. Merci de votre fidĂ©litĂ© !
Dans la vie monastique, je peux vivre dĂ©pouillĂ©, je peux vivre dans une recherche de l'essentiel. L'Ă©coute, c'est la premiĂšre Ă©tape de l'obĂ©issance. Arriver Ă  une Ă©coute du coeur profond : c'est un vrai dĂ©centrement de soi pour ĂȘtre soi-mĂȘme. Cela vaut la peine. Pour moi le premier acte d'obĂ©issance a Ă©tĂ© mon entrĂ©e au monastĂšre.
Une abbaye est un monastĂšre ou un couvent habitĂ© par des hommes ou des femmes ayant choisi de vivre Ă  l'Ă©cart du monde pour y favoriser la recherche de Dieu. On les appelle moines ou moniales. Dans la culture chrĂ©tienne, ils sont dirigĂ©s par un abbĂ© ou une abbesse qui sont des dignitaires religieux. Le mot abbaye dĂ©rivant du mot abbĂ©, quand une communautĂ© religieuse n'est pas dirigĂ©e par un abbĂ© ou une abbesse, on parle simplement de monastĂšre » ou de couvent » et le chef » s'appelle le supĂ©rieur. Il existe des monastĂšres non chrĂ©tiens bouddhiste, par exemple. Cependant, le terme d'abbaye est nĂ© et reste spĂ©cifiquement chrĂ©tien. Il est possible de parler d'abbaye orthodoxe, mais cet usage est rare, et plus encore pour les protestants pour qui ce type d'engagement incluant le cĂ©libat est encore plus rare. Le terme monastĂšre est plus facilement employĂ©. Sommaire 1 Vie quotidienne des moines 2 Les bĂątiments d'une abbaye L'Ă©glise abbatiale Le cloĂźtre La salle capitulaire Le scriptorium Le chauffoir Le rĂ©fectoire Le dortoir La porterie Autres salles BĂątiments annexes 3 Vikiliens pour complĂ©ter sur les moines au Moyen Âge Vie quotidienne des moines[modifier modifier le wikicode] Les moines pour fonder leur abbaye doivent dĂ©fricher les forĂȘts parfois, ils peuvent diriger une seigneurie et en tirer de nombreuses richesses, grĂące aux travaux paysans. Une fois Ă©tablis, ils pratiquent plusieurs activitĂ©s religieuses, bien sĂ»r, mais ils cultivent aussi les terres autour d'eux, recopient et Ă©crivent des livres, et Ă©lĂšvent de la volaille. Les mieux instruits apprennent les rudiments aux plus dĂ©munis. Au Moyen Âge, la vie de la majeure partie des moines est rĂ©gie par la rĂšgle de saint BenoĂźt. Ils doivent vivre silencieusement, prier souvent, ne pas ĂȘtre oisifs inactifs et se dĂ©tacher des objets. Ils ont aussi des interdits alimentaires et doivent obĂ©ir Ă  un chef qu'ils Ă©lisent, l'abbĂ©. Ils font aussi vƓu de chastetĂ© ils s'abstiennent de relations amoureuses et n'ont pas le droit de quitter le territoire de l'abbaye dĂ©limitĂ© par une enceinte. Ce sont les moines bĂ©nĂ©dictins. Au cours du Moyen Âge, l'interprĂ©tation de la rĂšgle de saint BenoĂźt varie. Certains pensent qu'il vaut mieux vivre dans la richesse, et dĂ©corer fastueusement les Ă©glises, que cela tĂ©moigne de la puissance de Dieu. Ce sont les clunisiens, qui connaissent un grand succĂšs. Mais d'autres ne sont pas d'accord du tout ils estiment que les moines doivent vivre dans la sobriĂ©tĂ© et le travail manuel. Ils fondent un autre ordre, l'ordre de CĂźteaux qui est popularisĂ© dans toute l'Europe grĂące Ă  Bernard de Clairvaux. Les bĂątiments d'une abbaye[modifier modifier le wikicode] Lieu de vie et de travail des moines ou des nonnes, une abbaye dispose de bĂątiments adaptĂ©s Ă  ces diffĂ©rentes fonctions. L'abbaye cistercienne de Fontfroide, dans l'Aude L'Ă©glise abbatiale[modifier modifier le wikicode] L'Ă©glise sert aux cĂ©rĂ©monies du culte chrĂ©tien. Les moines doivent participer Ă  plusieurs priĂšres collectives rĂ©parties tout au long de la journĂ©e y compris la nuit. Selon des rĂšgles de l'ordre monastique, l'Ă©glise, plus ou moins simple, montre une dĂ©coration plus ou moins luxueuse. Les Ă©glises des abbayes cisterciennes sont particuliĂšrement simples dans leur conception et sobre dans leur dĂ©coration. Le cloĂźtre[modifier modifier le wikicode] Le cloĂźtre est une cour intĂ©rieure de l'abbaye. Cette cour est entourĂ©e d'une galerie couverte adossĂ©e aux bĂątiments mais dont un des murs est ajourĂ© par des arcades Ă  la dĂ©coration plus ou moins travaillĂ©e. Le cloĂźtre permet aux moines de dire leurs priĂšres ou de mĂ©diter tout en marchant. Un lavabo est souvent installĂ© dans une aile du cloĂźtre. Il permet aux moines de se laver avant de passer Ă  table. La salle capitulaire[modifier modifier le wikicode] La salle capitulaire est la salle centrale de l'abbaye. C'est lĂ  que l'abbĂ© rĂ©unit les moines pour discuter et prendre les dĂ©cisions concernant la vie collective. Cette salle n'est pas chauffĂ©e. Le scriptorium[modifier modifier le wikicode] Le scriptorium est une salle oĂč les moines copient des textes et des illustrations de manuscrits. Il y a trois groupes les copistes, qui copient des textes comme la Bible ; les pictors, qui dessinent des enluminures et les armarius, qui sont des superviseurs du travail et qui donnent les ordres. Copiste recopiant un manuscrit Un manuscrit. Bible d'Étienne Hardin. Vers 1100 Le chauffoir[modifier modifier le wikicode] Le chauffoir est la seule salle chauffĂ©e de l'abbaye. C'est lĂ  que les moines peuvent venir passer quelques instants quand il fait trĂšs froid. C'est souvent lĂ  aussi que l'on place les malades. Le rĂ©fectoire[modifier modifier le wikicode] Le rĂ©fectoire est la salle Ă  manger des moines. Les repas sont pris en commun dans le silence. Seul un moine fait la lecture Ă  haute voix des textes sacrĂ©s. Le rĂ©fectoire de l'abbaye cistercienne de Noirlac dans le Cher RĂ©fectoire avec Ă  droite l'escalier ajourĂ© qui mĂšne Ă  la chaire Ă  prĂȘcher. Abbaye Santa Maria de la Huerta, province de Soria, Castille-et-LĂ©on, Espagne Le dortoir[modifier modifier le wikicode] Le dortoir est le lieu oĂč les moines peuvent se reposer aprĂšs les travaux de la journĂ©e. L'espace est ouvert il n'y a pas de lieu individualisĂ© pour chaque occupant. Il est le plus souvent placĂ© Ă  l'Ă©tage. La porterie[modifier modifier le wikicode] La porterie est l'entrĂ©e principale de l'abbaye Autres salles[modifier modifier le wikicode] La cuisine permet la confection des repas des moines. Les menus sont trĂšs sobres et rĂ©pĂ©titifs ils ne nĂ©cessitent pas beaucoup de temps de prĂ©paration. Le cellier est une salle oĂč sont entreposĂ©s les produits utilisĂ©s dans l'abbaye. Les latrines sont les lieux d'aisance. Il n'y a pas de cabine isolĂ©e pour faire ses besoins. BĂątiments annexes[modifier modifier le wikicode] L'abbaye dispose souvent d'une forge pour la confection et la rĂ©paration des instruments agricoles utilisĂ©s pas les moines lorsqu'ils font les travaux des champs. L'abbaye peut Ă©galement avoir une hĂŽtellerie. Les voyageurs peuvent y trouver l'hospitalitĂ© pour une nuit, ou pour un sĂ©jour plus long s'ils dĂ©cident de faire une retraite » religieuse auprĂšs des moines. Les abbayes cisterciennes disposaient de granges situĂ©es dans les villages qui dĂ©pendaient de l'abbaye. Les moines et les paysans venaient y dĂ©poser tout ou partie des produits agricoles qu'ils devaient Ă  l'abbaye. Moines cisterciens de Fontfroide Vaucluse au travail La forge de l'abbaye cistercienne de Fontenay CĂŽte-d'Or Grange dĂźmiĂšre Ă  Fontaine-Chaalis dans l'Oise. Beaucoup d'abbayes furent construites au Moyen Âge, Ă  travers l'Europe. Certaines sont dotĂ©es de trĂšs belles abbatiales par exemple, celle de Westminster, Ă  Londres, qui fait partie d'une abbaye construite au XIe siĂšcle par le roi britannique Édouard le Confesseur abbaye dont, par ailleurs, seuls quelques bĂątiments n'ont pas Ă©tĂ© dĂ©truits. En France, l'abbaye de Cluny a Ă©tĂ© une des plus grandes abbayes catholiques jusqu'Ă  la RĂ©volution française. Vikiliens pour complĂ©ter sur les moines au Moyen Âge[modifier modifier le wikicode] Catholicisme Le clergĂ© rĂ©gulier au Moyen Âge . 290 201 11 372 448 177 282 103

faire entrer un religieux dans un monastĂšre