AOF) - Akwel Akwel a enregistré au cours de l'année 2021 un chiffre d'affaires consolidé de 922,4 millions d'euros, en baisse de 1,6 %
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ï»żDemainnous appartient du 25 fĂ©vrier 2022, rĂ©sumĂ© en avance et vidĂ©o de lâĂ©pisode 1130 de DNA â Benjamin est interrogĂ© par Karim au commissariat ce soir
La sĂ©ance est ouverte. La sĂ©ance est ouverte Ă vingt et une heures trente. Lâordre du jour appelle la suite de la discussion de la proposition de loi portant lutte contre lâexclusion financiĂšre et plafonnement des frais bancaires nos 4852, 4963. Cet aprĂšs-midi, lâAssemblĂ©e a commencĂ© la discussion des articles de la proposition de loi, sâarrĂȘtant aux amendements nos 8 et 6 portant article additionnel aprĂšs lâarticle 2. Lâamendement no 4 nâest pas suis saisie de deux amendements portant article additionnel aprĂšs lâarticle 2, nos 8 et 6, pouvant ĂȘtre soumis Ă une discussion parole est Ă M. le rapporteur de la commission des finances, de lâĂ©conomie gĂ©nĂ©rale et du contrĂŽle budgĂ©taire, pour soutenir lâamendement no 8. Il vise Ă instaurer une sanction en cas de dĂ©passement par les banques des plafonds de frais inscrits dans la loi. Actuellement, les seules sanctions possibles sont celles pouvant ĂȘtre infligĂ©es par lâAutoritĂ© de contrĂŽle prudentiel et de rĂ©solution ACPR. Or, sans base lĂ©gale, un client victime dâun dĂ©passement du plafonnement des frais de commission dâintervention ou dâun dĂ©passement du plafond global nâa aucun recours concret. Pour quâun texte soit efficace et rĂ©ellement contraignant, il doit ĂȘtre assorti de sanctions. La logique partenariale du Gouvernement nâa pas Ă©tĂ© suffisamment concluante, comme en tĂ©moigne le montant encore trĂšs Ă©levĂ© des frais, signe dâun plafond insuffisamment contraignant en effet, seul un quart des personnes ayant souscrit Ă lâoffre spĂ©cifique bĂ©nĂ©ficie du plafonnement, en raison de stratĂ©gies dâĂ©vitement de la part des a pour objectif de rendre effectif le plafonnement des frais en cas de dĂ©passement. De telles sanctions existent dans le code monĂ©taire et financier CMF pour dâautres infractions, par exemple pour dĂ©faut de mise Ă disposition des conditions gĂ©nĂ©rales et tarifaires applicables. Cette proposition nâest donc pas une innovation commission a repoussĂ© cet amendement ; Ă titre personnel, en Ă©tant lâauteur, jây suis bien entendu favorable. La parole est Ă M. Alexis CorbiĂšre, pour soutenir lâamendement no 6. Je marche dans les pas de mon collĂšgue de Courson. Actuellement, aucune sanction pĂ©nale nâest prĂ©vue pour le cas oĂč la banque appliquerait des frais pour incidents supĂ©rieurs au plafond Ă©tabli par la loi. Câest ce systĂšme dâimpunitĂ© reposant sur une grande complexitĂ© qui fait que le citoyen se retrouve totalement dĂ©sarmĂ© face Ă ce qui lui est vise Ă appliquer aux infractions concernant le plafonnement des frais bancaires les contraventions dĂ©jĂ prĂ©vues par le code monĂ©taire et financier en cas de mĂ©connaissance par les banques de certaines de leurs obligations. Afin de donner Ă nos concitoyens un peu de pouvoir face aux banques, nous devons garantir que les abus de celles qui trichent soient sanctionnĂ©s. La parole est Ă M. le rapporteur, pour donner lâavis de la commission. Sur le fond, je pense que notre collĂšgue a raison, et son amendement procĂšde de la mĂȘme inspiration que celui que jâai dĂ©fendu prĂ©cĂ©demment. NĂ©anmoins, il se heurte au problĂšme de la proportionnalitĂ© entre les sanctions et les peines. Jâinvite donc notre collĂšgue Ă le retirer, car le mien propose une sanction proportionnelle au dĂ©passement du commission a donnĂ© un avis dĂ©favorable Ă cet amendement ; ce sera Ă©galement un avis dĂ©favorable Ă titre personnel. La parole est Ă M. le ministre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© du commerce extĂ©rieur et de lâattractivitĂ©, pour donner lâavis du Gouvernement. Avis dĂ©favorable sur les deux amendements. Je rappelle que les services de la DGCCRF â direction gĂ©nĂ©rale de la concurrence, de la consommation et de la rĂ©pression des fraudes â disposent dĂ©jĂ de moyens dâaction pour sanctionner les pratiques des banques qui consisteraient Ă ne pas respecter ou Ă contourner les plafonds qui rĂ©sultent de lâarticle L. 312-1-3 du code monĂ©taire et financier. En effet, ils sont habilitĂ©s Ă constater par procĂšs-verbal les pratiques commerciales visant Ă tromper le consommateur et consistant, par exemple, Ă crĂ©er une distorsion entre lâinformation sur les frais bancaires affichĂ©s dans la documentation tarifaire et les frais effectivement appliquĂ©s, aboutissant Ă un dĂ©passement des plafonds, ou Ă omettre ou fournir Ă contretemps lâinformation tenant Ă la facturation des courriers successifs au client destinĂ©s Ă lâinformer de la situation dĂ©bitrice non autorisĂ©e de son compte bancaire. Ces pratiques sont passibles de sanctions pĂ©nales de niveau ailleurs, le dĂ©passement des plafonds rĂ©glementaires de frais bancaires par les Ă©tablissements de crĂ©dit est sanctionnĂ© par lâAutoritĂ© de contrĂŽle prudentiel et de rĂ©solution, laquelle peut infliger des sanctions disciplinaires et pĂ©cuniaires Ă lâissue dâune procĂ©dure contradictoire. Les constats Ă©tablis par les agents de la DGCCRF peuvent faire lâobjet de signalements auprĂšs de lâAutoritĂ© de contrĂŽle prudentiel et de rĂ©solution. Depuis 2015, la DGCCRF a ainsi rĂ©alisĂ© trois campagnes de contrĂŽle sur les frais bancaires consistant Ă vĂ©rifier lâinformation donnĂ©e sur les frais ainsi que leur licĂ©itĂ©. Les contrĂŽles ont Ă©tĂ© effectuĂ©s, au cours de chaque campagne, dans une soixantaine de dĂ©partements et ont conduit, lorsque les constats le nĂ©cessitaient, Ă lâĂ©tablissement dâavertissements et de procĂšs-verbaux. Ă titre dâexemple, la campagne de contrĂŽle qui sâest dĂ©roulĂ©e en 2019 a donnĂ© lieu Ă 531 visites, 39 avertissements et 4 si je partage votre volontĂ© de sanctionner les pratiques illĂ©gales, il existe dĂ©jĂ des sanctions pĂ©nales. Chaque annĂ©e, je le rĂ©pĂšte, la DGCCRF rĂ©alise des campagnes de contrĂŽle, dresse des procĂšs-verbaux et les transmet Ă lâautoritĂ© judiciaire, et nous continuerons ces contrĂŽles avec beaucoup de vigilance. La parole est Ă M. Philippe Chassaing. Je veux prĂ©ciser, pour complĂ©ter les propos prĂ©cĂ©dents, que, depuis le mois de fĂ©vrier 2020, les associations peuvent saisir une cellule de la Banque de France pour tĂ©moigner des irrĂ©gularitĂ©s pratiquĂ©es par les banques. Je pense que câest un plus. Il va de pair avec le fait dâavoir rendu publics les critĂšres dâidentification et de dĂ©tection de la clientĂšle fragile, ce qui permet de rendre les droits des consommateurs plus opposables par les le mĂȘme temps, en fĂ©vrier 2020, le ministre a proposĂ© de passer aussi par le name and shame . Certes, ce nâest pas une sanction, mais la procĂ©dure a des consĂ©quences commerciales importantes pour les banques nommĂ©es pour ne pas avoir respectĂ© les engagements pris auprĂšs de lâĂtat et du ministre, notamment en matiĂšre de dĂ©tection des clients fragiles. Les amendements nos 8 et 6, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptĂ©s. La parole est Ă M. Alexis CorbiĂšre, pour soutenir lâamendement no 7. Il vise Ă empĂȘcher la double peine en cas de saisie administrative Ă tiers dĂ©tenteur ou de saisie-attribution, lesquelles coĂ»tent dĂ©jĂ fort cher Ă ceux qui les subissent, quand bien mĂȘme on considĂ©rerait quâelles sont mĂ©ritĂ©es. Nous ne voulons pas que vienne sâajouter Ă cela un cercle vicieux de frais bancaires qui aggraveraient leurs difficultĂ©s. Si certains comportements doivent effectivement ĂȘtre sanctionnĂ©s, chacun sera dâaccord pour dire quâune double sanction qui prolongerait le dĂ©couvert de ces personnes et les obligerait Ă subir des frais bancaires supplĂ©mentaires nâest pas tolĂ©rable. Lâobjet de lâamendement est donc dâĂ©viter la double peine en exonĂ©rant de frais bancaires les clients visĂ©s par ces saisies. Quel est lâavis de la commission ? Deux amendements Ă©voquent le mĂȘme problĂšme actuellement, que ce soit pour une saisie-attribution ou une saisie administrative, non seulement il nây a pas de plafonnement individuel, mais les frais ne sont pas compris dans le plafond global pour les personnes en situation de fragilitĂ© financiĂšre. Vous avez le choix entre les deux no 7 de notre collĂšgue CorbiĂšre Ă©tablit la gratuitĂ©. Naturellement, il y a une critique câest que tout travail mĂ©rite salaire, comme on no 13, celui que je dĂ©fends, fixe, lui, un plafond de 25 euros par mois pour les personnes en fragilitĂ© financiĂšre et de 20 euros pour ceux qui ont souscrit Ă lâoffre spĂ©cifique, avec un plafonnement Ă 200 euros par premier de ces deux amendements nâa pas Ă©tĂ© examinĂ© en commission et, Ă titre personnel, pour la raison que je viens dâexpliquer, jây suis dĂ©favorable. Le second nâa pas non plus Ă©tĂ© examinĂ© en commission, mais jây suis favorable, Ă©tant lâun des coauteurs. Sourires. Quel est lâavis du Gouvernement ? Je comprends bien les prĂ©occupations de MM. CorbiĂšre et de Courson, mais le Gouvernement est dĂ©favorable Ă ces amendements. Il est normal quâune saisie-attribution sur salaire ou un avis Ă tiers dĂ©tenteur soient facturĂ©s par une banque Ă son client. En effet, ce type dâopĂ©ration gĂ©nĂšre pour la banque des procĂ©dures et des vĂ©rifications pour lesquelles il est lĂ©gitime que lâĂ©tablissement bancaire soit vous le savez, le Gouvernement a pris en compte vos prĂ©occupations et nous sommes dâores et dĂ©jĂ intervenus afin dâĂ©viter les pratiques abusives depuis le 1er janvier 2019, ces frais sont plafonnĂ©s, pour lâensemble de la population, Ă 10 % maximum du montant saisi et dans la limite de 100 euros. Cela nous paraĂźt raisonnable, dĂšs lors que sont prises toutes les dispositions pour Ă©viter les dĂ©cisions abusives. La parole est Ă M. le rapporteur. Je suis Ă©tonnĂ©, car nous avons menĂ© des recherches avec les administrateurs et nous nâavons pas trouvĂ© cette disposition. Quel est le fondement du plafonnement Ă 100 euros ? Par ailleurs, le deuxiĂšme amendement que je propose est plus dur, puisquâil plafonne les frais Ă 25 euros par opĂ©ration pour une personne en situation de fragilitĂ© financiĂšre. Oui. En outre, votre dispositif Ă©chappe au plafonnement global. Quelle est la position du Gouvernement sur son intĂ©gration Ă ce plafonnement ? La parole est Ă M. le ministre dĂ©lĂ©guĂ©. Il est normal que ces frais nâentrent pas dans le plafonnement global, car ils sont de nature diffĂ©rente. Jâavoue que je nâai pas en tĂȘte lâarticle exact qui rĂ©pond Ă votre question, monsieur de Courson, mais nous vous le ferons parvenir. Lâamendement no 7 nâest pas adoptĂ©. Lâamendement no 13 de M. le rapporteur a dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©fendu. Lâamendement no 13, repoussĂ© par la commission et le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă M. François-Michel Lambert. Je voudrais revenir sur une question Ă©crite que le dĂ©putĂ© François-Michel Lambert avait dĂ©posĂ©e en 2018 sur les frais bancaires. Le ministĂšre de lâĂ©conomie avait rĂ©pondu, Ă lâĂ©poque, avec des engagements Le ministre a souhaitĂ© le plafonnement de lâensemble des frais bancaires pour tous les bĂ©nĂ©ficiaires de lâoffre spĂ©cifique Ă 20 euros par mois et 200 euros par an. Enfin, faisant suite aux recommandations du ComitĂ© consultatif du secteur financier CCSF dans son rapport sur les frais dâincidents bancaires, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© le renforcement de lâaction de la profession bancaire dans la prĂ©vention et la limitation des incidents bancaires », sont de belles paroles, mais les personnes en grande difficultĂ© ne trouvent pas de rĂ©ponse. Tout Ă lâheure, je vous ai entendu dire quâil fallait appliquer une stratĂ©gie de name and shame envers les Ă©tablissements bancaires. Pourtant, actuellement, ceux que lâon pointe du doigt, ce sont ceux qui se trouvent dans des situations attendu lâexamen du dernier article de ce texte pour exprimer ma frustration devant votre incapacitĂ© Ă comprendre que la perte de quelques dizaines dâeuros peut dĂ©sespĂ©rer certains. Câest tout Ă fait comme lorsque votre majoritĂ© dĂ©clarait quâune diminution du montant de lâAPL â aide personnalisĂ©e au logement â de 5 euros ne gĂȘnerait personne, alors quâelle a gĂȘnĂ© et continue de gĂȘner un grand nombre dâĂ©tudiants. La parole est Ă M. le rapporteur, pour soutenir les amendements nos 9 et 12, qui peuvent faire lâobjet dâune prĂ©sentation groupĂ©e. Lâarticle 3 comprend deux volets ; le premier porte sur les violences conjugales. Quand un couple dispose dâun compte joint, si lâun des conjoints est victime de violences conjugales, il faut lui permettre dâouvrir immĂ©diatement un compte le dĂ©pĂŽt de notre proposition de loi et son examen aujourdâhui, la loi du 24 dĂ©cembre 2021 visant Ă accĂ©lĂ©rer lâĂ©galitĂ© Ă©conomique et professionnelle a Ă©tĂ© promulguĂ©e. Celle-ci a Ă©tendu le bĂ©nĂ©fice de la procĂ©dure de droit au compte, rĂ©glant ainsi le un point mĂ©rite encore dâĂȘtre discutĂ©. Ne faudrait-il pas afficher explicitement que cette nouvelle rĂ©daction de la loi sâapplique aux victimes de violences conjugales ? Câest lâobjet de lâamendement no Ă©galement avec intĂ©rĂȘt la position du Gouvernement sur lâamendement no commission nâa pas examinĂ© lâamendement no 9, auquel je suis Ă©videmment favorable. Quant au no 12, jây suis Ă©galement favorable, malgrĂ© lâavis dĂ©favorable de la commission. Quel est lâavis du Gouvernement sur ces deux amendements ? Monsieur le rapporteur, je vous demande de retirer lâamendement no 9. En effet, le Gouvernement vous confirme que la loi du 24 dĂ©cembre 2021, issue de la proposition de loi de Mme Marie-Pierre Rixain visant Ă accĂ©lĂ©rer lâĂ©galitĂ© Ă©conomique et professionnelle, a modifiĂ© les conditions de saisine de la Banque de France pour la procĂ©dure de droit au est dĂ©sormais possible Ă toute personne de lancer la procĂ©dure. Cette Ă©volution, prĂ©parĂ©e de longue date par le ministĂšre des finances et la Banque de France, bĂ©nĂ©ficiera en particulier aux victimes de violences conjugales, y compris lorsquâelles sont titulaires dâun compte joint avec leur conjoint maltraitant, en leur permettant dâactiver leur droit au compte, dans une perspective dâ un avis dĂ©favorable Ă lâamendement no 12, qui concerne un tout autre sujet. La procĂ©dure de droit au compte, prĂ©vue Ă lâarticle L. 312-1 du code monĂ©taire et financier permet Ă toute personne physique ou morale, sous certaines conditions, de saisir la Banque de France, en cas de refus dâouverture de compte opposĂ© par un Ă©tablissement de crĂ©dit, afin que celle-ci dĂ©signe un autre Ă©tablissement ayant lâobligation de lui ouvrir un compte procĂ©dure est cependant soumise aux obligations nationales et europĂ©ennes en matiĂšre de lutte anti-blanchiment. Les dispositions issues de la quatriĂšme directive europĂ©enne antiblanchiment interdisent notamment aux Ă©tablissements de crĂ©dit dâouvrir un compte Ă un client dont lâidentitĂ© nâaurait pas Ă©tĂ© modulations dans lâapplication de ces mesures de vĂ©rification sont prĂ©vues par le droit europĂ©en ; elles peuvent notamment conduire Ă diffĂ©rer la vĂ©rification de lâidentitĂ© du client. Toutefois, il faut pour cela justifier du faible degrĂ© de risque de la lâamendement no 12 vise Ă appliquer par dĂ©faut cette modulation Ă la procĂ©dure de droit au compte, comme si celle-ci sâinscrivait nĂ©cessairement dans une situation de faible risque de blanchiment ou de financement du terrorisme. Aucun Ă©lĂ©ment ne permet pourtant de confirmer ce postulat. Je rappelle que les personnes faisant lâobjet de mesures de gel de leurs avoirs pour des raisons liĂ©es au terrorisme peuvent bĂ©nĂ©ficier en droit et en fait de la procĂ©dure du droit au compte. LâamĂ©nagement proposĂ© nâest donc absolument pas conforme Ă lâesprit du droit europĂ©en, ni Ă lâesprit des recommandations du Groupe dâaction financiĂšre GAFI, qui Ă©value actuellement la ailleurs, le Gouvernement sâest attachĂ© depuis plusieurs mois Ă travailler avec la Banque de France Ă une rĂ©forme de la procĂ©dure de droit au compte, qui permettra de remĂ©dier aux difficultĂ©s identifiĂ©es. En effet, si la procĂ©dure fonctionne de maniĂšre satisfaisante, certains points dâamĂ©lioration ont Ă©tĂ© mis en Ă©vidence par la Cour des comptes dans son rapport public annuel de plus strict de certaines phases clĂ©s de cette procĂ©dure, ainsi que lâinstauration de nouvelles obligations dâinformation pour les Ă©tablissements bancaires, prĂ©vus par cette rĂ©forme dont lâentrĂ©e en vigueur est prĂ©vue Ă la fin du premier semestre de 2022, permettront dâen amĂ©liorer lâefficacitĂ©. Je suis donc dĂ©favorable Ă votre amendement. La parole est Ă M. le rapporteur. Je retire lâamendement no 9, puisque vous avez dĂ©clarĂ© publiquement que le droit en vigueur sâapplique aux cas de violences Ă lâamendement no 12, oui, il concerne un tout autre sujet, celui de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme. Actuellement, une banque ne peut pas ouvrir de compte tant quâelle nâa pas vĂ©rifiĂ© lâabsence de risque de blanchiment ou de financement du mâa Ă©tĂ© indiquĂ© que la suppression de cette obligation â que je proposais, afin de gagner du temps et de rĂ©duire le dĂ©lai dâouverture des comptes â serait contraire au droit communautaire. Vous avez repris cette position. Tout Ă fait ! Or, ce nâest pas exact. Aux termes de la quatriĂšme directive europĂ©enne antiblanchiment, il est possible aux banques de commencer par ouvrir le compte et de nâeffectuer quâensuite les contrĂŽles prĂ©vus dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme. Lâarticle L. 561-5 du code monĂ©taire et financier, qui transpose cette disposition, prĂ©cise ainsi que lorsque le risque de blanchiment paraĂźt faible », la vĂ©rification des documents peut avoir lieu durant lâĂ©tablissement de la relation dâaffaires ».Les banques doivent se saisir pleinement de cette possibilitĂ© â ce nâest pas le cas actuellement. Lâamendement no 12 sera donc vous rappelle, chers collĂšgues, que le code monĂ©taire et financier prĂ©voit que, dans le cadre de la procĂ©dure du droit au compte, les comptes doivent ĂȘtre ouverts par lâĂ©tablissement de crĂ©dit dans les trois jours suivant la rĂ©ception des documents nĂ©cessaires. Entre le dĂ©pĂŽt de la demande Ă la Banque de France et lâouverture du compte par lâĂ©tablissement de crĂ©dit, le dĂ©lai total est de quatorze jours â câest une moyenne, qui varie dâune banque Ă lâautre. Et ce nâest pas moi qui le dis, mais la Cour des comptes. Cela tient, entre autres, aux documents demandĂ©s. On exige des papiers et encore des papiers de personnes extrĂȘmement modestes, en difficultĂ© financiĂšre !Dâautres mesures pourraient ĂȘtre prises pour remĂ©dier Ă la situation, mais elles sont de nature rĂ©glementaire â je pense, entre autres, Ă la dĂ©matĂ©rialisation. Le prĂ©sent amendement sâinscrit bien, lui, dans le champ lĂ©gislatif. Il permettrait dâĂ©viter que les banques ne sâabritent derriĂšre lâobligation de procĂ©der aux contrĂŽles prĂ©vus par le code monĂ©taire et financier dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme pour retarder lâouverture du compte, alors que le droit communautaire permet dĂ©jĂ , lorsque le risque est faible, de ne procĂ©der aux contrĂŽles quâaprĂšs celle-ci. Entre nous, quel danger y aurait-il Ă adopter cet amendement ? Ce ne serait que dans un cas sur un million, une fois toutes les x annĂ©es, que lâon dĂ©couvrirait que la personne en difficultĂ© ayant ouvert un compte est en rĂ©alitĂ© un gangster ou un djihadiste ! Ce serait tout de mĂȘme un lĂ©ger problĂšme ! Le prĂ©sident Pompidou adorait rappeler un principe il faut Ă©viter dâemmerder 99,99 % des gens Ă cause dâune minoritĂ© de 0,01 %. Tout Ă fait ! Câest comme pour le passe vaccinal ! Bravo ! Ce principe gĂ©nĂ©ral est valable pour un grand nombre de nos discussions ! Si je retire lâamendement no 9, je maintiens donc lâamendement no 12. Lâamendement no 9 est retirĂ©. Lâamendement no 12 nâest pas adoptĂ©. Lâarticle 3 nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă Mme Claudia Rouaux, pour soutenir lâamendement no 17, portant article additionnel aprĂšs lâarticle 3. La mission dâaccessibilitĂ© bancaire reste du ressort exclusif de La Poste, alors que, du fait de la crise actuelle, le nombre de personnes en situation de fragilitĂ© bancaire est en forte outre, de mĂ©moire, 30 % des bĂ©nĂ©ficiaires dâune offre spĂ©cifique sont Ă La Poste â sur ce point aussi, nous avons eu Ă©normĂ©ment de mal Ă obtenir des chiffres. Ce nâest pas sans enjeu, car la compensation financiĂšre que lâĂtat verse aux banques pour ce service se rĂ©vĂšle insuffisante. Les deux reprĂ©sentants de la Direction gĂ©nĂ©rale des finances publiques DGFIP que nous avons auditionnĂ©s nous ont en tout cas confirmĂ© que de nombreux clients de La Poste se trouvaient en situation de fragilitĂ© amendement vise Ă obtenir des prĂ©cisions sur la rĂ©partition entre les banques des obligations relatives aux clients connaissant des situations financiĂšres difficiles et le coĂ»t que cela engendre pour les unes et les autres, afin, le cas Ă©chĂ©ant, de mieux les rĂ©partir entre La Poste et les autres Ă©tablissements bancaires. Quel est lâavis de la commission ? Vous demandez la remise dâun rapport relatif aux obligations des Ă©tablissements bancaires Ă lâĂ©gard des publics fragiles, qui dĂ©taillerait lâeffectivitĂ© de ces politiques ainsi que lâimpact pour les banques dâune baisse des ne suis pas persuadĂ© de la nĂ©cessitĂ© dâun tel rapport. Tout dâabord, lâObservatoire de lâinclusion bancaire â lâOIB â, dont nous avons beaucoup parlĂ© lors de nos dĂ©bats, peut dĂ©jĂ recueillir ce type dâinformations. En outre, de nombreux rapports ont rĂ©cemment Ă©tĂ© publiĂ©s sur la question, notamment celui de la Cour des comptes â dont nous nous sommes beaucoup inspirĂ©s les uns et les autres â et celui rĂ©digĂ© par notre collĂšgue Philippe Chassaing dans le cadre de la mission parlementaire relative Ă la prĂ©vention du surendettement et au dĂ©veloppement du je crois quâau regard de lâobjectif poursuivi, mentionnĂ© dans lâexposĂ© des motifs â connaĂźtre la rĂ©partition des clients fragiles entre La Poste et les autres banques â, le rapport demandĂ© est un peu commission nâa pas examinĂ© cet amendement ; Ă titre personnel, jâĂ©mets un avis dĂ©favorable. Quel est lâavis du Gouvernement ? Avis dĂ©favorable. Les modalitĂ©s concrĂštes dâapplication de la politique dâinclusion bancaire et lâĂ©valuation de son impact sur les publics fragiles font dĂ©jĂ lâobjet dâune large documentation, depuis plusieurs effet, lâOIB, qui associe les reprĂ©sentants dâassociations de lutte contre lâexclusion, de fĂ©dĂ©rations professionnelles bancaires et dâadministrations, publie chaque annĂ©e un rapport dĂ©taillĂ© qui prĂ©cise le bilan de chacun des volets de cette politique permet de bĂ©nĂ©ficier dâune vision exhaustive des avancĂ©es rĂ©alisĂ©es sur lâensemble des dispositifs de protection en matiĂšre de droit au compte, de fragilitĂ© financiĂšre et de plafonnement des frais Gouvernement sâest par ailleurs attachĂ© Ă renforcer les obligations de transparence applicables au secteur bancaire, sâagissant des comptes dĂ©tenus par des clients fragiles. LâarrĂȘtĂ© pris par le ministre de lâĂ©conomie, des finances et de la relance le 7 septembre 2020 prĂ©cise ainsi les Ă©lĂ©ments dâinformation sur ces comptes que doivent transmettre les Ă©tablissements bancaires de maniĂšre trimestrielle Ă lâ outre, des rapports sont rĂ©guliĂšrement rĂ©digĂ©s par lâObservatoire des tarifs bancaires concernant les tarifs bancaires ou â comme vous le demandez, madame la dĂ©putĂ©e â la mission dâaccessibilitĂ© bancaire, en particulier lors du processus de notification de lâaide dâĂtat de cette mission Ă la Commission supports et outils existants me paraissent ainsi suffisamment robustes et divers pour garantir une information exhaustive sur la politique dâinclusion bancaire. La parole est Ă M. Bertrand Pancher. Ce nâest pas dâun rapport dont nous avons besoin, mais de lâadoption de cette proposition de loi ! Tous les articles ont Ă©tĂ© rejetĂ©s ; on ne votera donc pas sur lâensemble du remercie en tout cas Charles de Courson et lâensemble des parlementaires du groupe LibertĂ©s et territoires dâavoir lancĂ© lâidĂ©e dâune rĂ©gulation profonde des commissions dĂ©bats, qui ont animĂ© lâhĂ©micycle pendant une partie de lâaprĂšs-midi et en ce dĂ©but de soirĂ©e, ont dĂ©montrĂ© que de nombreux pays, alors quâon les disait plus libĂ©raux que nous, ont adoptĂ© une telle rĂ©gulation ; que parmi les pays voisins, beaucoup sont engagĂ©s dans ces mesures de bon publique retiendra que certains croient encore Ă la main invisible du marchĂ© â ce sont les premiers chapitres des premiers cours de sciences Ă©conomiques â, alors que dâautres, parce quâils sont sur le terrain Applaudissements sur les bancs du groupe LT , voient que tout ça ne fonctionne pas. Si nous ne jouons pas notre rĂŽle, si nous ne faisons pas en sorte de remettre la puissance publique lĂ oĂč il le faut, nos concitoyens nous regarderont avec ahurissement, se disant que nous ne comprenons pas et que nous sommes du cĂŽtĂ© de la finance, du grand capital et dâun libĂ©ralisme effrĂ©nĂ© dans lequel personne nâa ce que je voulais dire ce soir, puisque nous nâaurons pas dâexplications de vote. Je regrette que nous nâayons pas saisi cette chance unique, notamment pour les 3,8 millions de Français les plus dĂ©munis. Nous retiendrons de ces dĂ©bats leur nĂ©cessaire appropriation par la ou le prochain PrĂ©sident de la RĂ©publique, qui considĂ©rera que la justice sociale est nĂ©cessaire dans notre pays. Applaudissements sur les bancs des groupes LT et GDR. Notre prĂ©sident est un visionnaire ! La parole est Ă M. Philippe Chassaing. Ă mon tour de remercier M. de Courson et le groupe LibertĂ©s et territoires de nous avoir permis de discuter de ces sujets. Sortons de la caricature nous ne croyons pas aux libres forces du marchĂ©, ni Ă la libre concurrence, bien au contraire. Sinon, nous ne serions pas intervenus dĂšs 2018 pour essayer dâapporter une rĂ©gulation Ă celles et ceux qui Ă©taient touchĂ©s par des frais dâincidents bancaires. Nous avons instaurĂ© un plafonnement Ă 20 et 25 euros, afin que les plus vulnĂ©rables soient partageons lâimportance de lâenjeu ; nous divergeons sur la mĂ©thode. Nous sommes dâaccord pour considĂ©rer quâil y a eu des avancĂ©es pendant la lĂ©gislature. Les efforts doivent dĂ©sormais porter sur lâoffre spĂ©cifique ; probablement faudra-t-il en amĂ©liorer le menu et le contenu. Il y a lieu de porter nos efforts sur ce point 4 millions de personnes sont dĂ©tectĂ©es comme Ă©tant fragiles financiĂšrement ; seulement 700 000 sont dĂ©tentrices de lâoffre spĂ©cifique. Il y a lĂ un vĂ©hicule pour essayer de mieux protĂ©ger les a Ă©tĂ© dit tout Ă lâheure la question des autoentrepreneurs et des indĂ©pendants est une vraie question. Le coĂ»t bancaire pour ceux qui ont ces statuts doit ĂȘtre mieux connu et mieux maĂźtrisĂ©. Je partage votre combat il faudrait progresser au cours de la prochaine lĂ©gislature, en documentant mieux et plus amplement ce sujet, qui fait lâobjet dâinformations encore fond, la question posĂ©e a Ă©tĂ© celle du modĂšle bancaire. Est-ce quâil repose sur les incidents bancaires ou sur autre chose ? Je partage votre questionnement Ă ce sujet. Il y aurait lieu de mieux comprendre le modĂšle bancaire. Ă lâoccasion dâun prochain mandat, il faudrait Ă©tudier ce sur quoi repose le modĂšle bancaire et vers quoi il se dirige. La parole est Ă M. Bruno Questel. La question qui se pose Ă nous ce soir, Ă travers ces dĂ©bats, est celle du modĂšle de sociĂ©tĂ© que nous voulons. Lorsque jâĂ©tais avocat dans une commune rurale, jâai souvenir dâavoir eu Ă gĂ©rer des dossiers oĂč des personnes se mettaient dans des difficultĂ©s abyssales elles sollicitaient des emprunts Ă©normes, par internet, au moyen parfois de documents dâidentitĂ© falsifiĂ©s. Devant le juge aux affaires familiales, elles dĂ©taillaient des logiques visant Ă embĂȘter lâautre la dĂ©structuration des rapports humains et sociaux, concernant notamment les questions bancaires â tout Ă lâheure a Ă©tĂ© Ă©voquĂ© le rĂŽle essentiel des bureaux de poste dans les villages â, a Ă©tĂ© perdu le fil qui doit guider chacun de nous par rapport aux engagements quâil prend. LâĂtat et la RĂ©publique doivent aussi rĂ©tablir les conditions de ce lien essentiel, pour Ă©viter que lâon accompagne inconsciemment â je parle de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble â des gens Ă se mettre en trĂšs grande difficultĂ©. Ce nâest pas possible de dire ça ! Je ne vous ai pas interrompu. Je vous interromps ! Tout le monde sait que vous ĂȘtes malpoli, cher collĂšgue ! Quand vous mĂ©prisez les pauvres gens, oui ! Je dis simplement que des personnes peuvent se laisser prendre dans un systĂšme qui les dĂ©passe. Faire accroire que tout un chacun est maĂźtre de son destin lorsquâil entreprend des dĂ©marches est illusoire, angĂ©lique ou dĂ©magogique je vous laisse cocher la case que vous souhaitez. Le systĂšme bancaire dans son ensemble est un monstre, qui peut parfois broyer certains de nos concitoyens. Je tenais Ă le rappeler. La parole est Ă M. Alexis CorbiĂšre. Dans ces Ă©changes qui font office de conclusion aux dĂ©bats, je remercie le collĂšgue de Courson et le groupe LibertĂ©s et territoires⊠Merci ! âŠdâavoir proposĂ© ce sujet, qui concerne plusieurs millions de nos concitoyens entre 3,8 et 6 millions. PremiĂšrement, lâopacitĂ© entretenue sur ce chiffre est un problĂšme politique quâil faudrait rĂ©gler. Nous devrions, je le rĂ©pĂšte, imposer aux Ă©tablissements bancaires de communiquer les profits M. François-Michel Lambert applaudit quâils rĂ©alisent chaque annĂ©e avec les frais bancaires, afin que lâon puisse discuter sur la base dâĂ©lĂ©ments rationnels, y compris avec eux puisquâils contestent les quoi que vous pensiez du comportement de certains de nos concitoyens â jâai entendu parler dâĂ©ducation financiĂšre â, rien ne justifie que ce qui ne coĂ»te quasiment rien Ă une banque, comme lâenvoi dâun courriel, soit tarifĂ© 15, 18 ou 20 euros. Rien du tout, aucune logique. Câest du banditisme ! Câest du vol ! Je suis dâaccord ! On vous vend quelque chose qui fait dĂ©jĂ partie du service. Comme le bonneteau sur les marchĂ©s, qui est interdit, câest de lâentourloupe ! Nous sommes passĂ©s Ă cĂŽtĂ© de ce sujet. Jâai entendu M. le ministre dire que câĂ©tait normal, que cela avait un coĂ»t pour les banques. Ce coĂ»t est surfacturĂ©, Ă un point qui est choquant et qui touche au scandale ! Il a pour consĂ©quence dâaccumuler les difficultĂ©s pour des gens qui sont dĂ©jĂ en difficultĂ©. Le problĂšme ne concerne pas simplement le nombre de nos concitoyens qui glissent dans les difficultĂ©s financiĂšres ; le problĂšme, câest que les Ă©tablissements bancaires en rajoutent⊠Bien sĂ»r ! âŠde maniĂšre Ă©hontĂ©e ! Le systĂšme de sanction est trĂšs faible. Sans vouloir dĂ©former ses propos, M. le ministre a Ă©voquĂ© tout Ă lâheure quatre procĂšs-verbaux qui ont Ă©tĂ© dressĂ©s, si jâai bien compris. Je ne suis pas un service de contrĂŽle financier, mais nous avons tous eu dans nos permanences des personnes venues nous montrer des choses choquantes. On a peine Ă croire quâĂ lâarrivĂ©e, il y ait aussi peu de sanctions, alors que des gens se retrouvent avec 800 euros de plus Ă payer Ă la fin du mois, en raison des frais bancaires qui se sont accumulĂ©s de diffĂ©rentes il faudra reprendre cette tĂąche, puisque nous nây sommes pas arrivĂ©s aujourdâhui. Une fois de plus, nous avons entendu le discours consistant Ă dire Faisons confiance aux diffĂ©rentes rĂ©glementations en place », qui passe Ă cĂŽtĂ© du fait quâil faut lĂ©gifĂ©rer, car les Ă©tablissements bancaires ne comprennent que ça. La situation perdurera et câest bien dommage. La parole est Ă M. StĂ©phane Peu. En guise de conclusion Ă ce dĂ©bat, je veux moi aussi remercier le groupe LibertĂ©s et territoires et Charles de Courson dâavoir dĂ©posĂ© la proposition de loi. Pendant la pause, jâai envoyĂ© plusieurs courriels, parce quâil y a un grand problĂšme dans ma circonscription. Câest trĂšs simple le principal bailleur HLM a fait des rappels de charges, qui se sont rĂ©vĂ©lĂ©s erronĂ©s. ConcrĂštement, cela signifie que lâessentiel des locataires, quâon a invitĂ©s Ă autoriser les prĂ©lĂšvements bancaires pour leurs loyers et leurs charges, se retrouvent avec des sommes de 300, 400 ou 500 euros prĂ©levĂ©es sur leur compte. Bien sĂ»r ! Elles seront sans doute restituĂ©es dans deux ou trois mois par le bailleur, qui commence Ă reconnaĂźtre son erreur. Mais les personnes au SMIC, aux minima sociaux ou au chĂŽmage, auront pendant trois mois un dĂ©couvert sur leur compte qui leur sera facturĂ© au prix fort. Tout Ă fait ! Câest une spirale infernale plus vous ĂȘtes dans la difficultĂ©, plus les banques vous sont 6,5 milliards dâeuros de pactole pour les banques ! Il y a lĂ quelque chose dâindigne et dâassez scandaleux. La proposition de loi Ă©tait relativement modeste, puisquâelle ne visait pas Ă supprimer les frais, mais dâune part Ă les plafonner pour quâil nây ait pas dâexagĂ©ration, et dâautre part Ă garantir le droit au compte. CâĂ©tait une proposition raisonnable. Je ne comprends pas lâobstination Ă refuser cette avancĂ©e visant Ă protĂ©ger les plus fragiles de nos font les banques avec ce systĂšme ? Quand une personne est en difficultĂ©, en train de se noyer, plutĂŽt que de lui tendre la main, elles lui mettent le pied sur la tĂȘte pour lâenfoncer un peu plus. Ce nâest pas correct ! Beaucoup dâaccidents ne sont pas dus Ă de la mauvaise foi ou Ă de lâirresponsabilitĂ©, mais Ă des difficultĂ©s de la vie. Je viens de prendre lâexemple des charges locatives appelĂ©es et prĂ©levĂ©es indĂ»ment, mais il peut y en avoir beaucoup dâautres. Câest le principe jâai bien envie de les emmerder » ! La parole est Ă Mme Claudia Rouaux. Je tiens Ă©galement Ă remercier le groupe LibertĂ©s et territoires et Charles de Courson pour la proposition de loi. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Je le disais Ă Alexis CorbiĂšre, la premiĂšre fois que je suis intervenue dans lâhĂ©micycle, câĂ©tait sur ce sujet, lors de lâexamen dâune proposition de loi quâil avait du mal Ă entendre certaines choses. Pendant dix ans, jâai prĂ©sidĂ© une commission dâaction sociale, oĂč quelquefois les gens se retrouvaient Ă mi-traitement parce quâils Ă©taient en maladie ordinaire. Quand on a 700 euros par mois, on a quand mĂȘme besoin de vivre ; alors quand ils voyaient de la publicitĂ© pour Sofinco ou autre, ils Ă©taient tentĂ©s. Ce nâest pas un problĂšme de gestion, câest tout simplement quâon a besoin de nourrir ses enfants, de se dĂ©placer, de se chauffer, de doit ĂȘtre protecteur. Vous avez soulevĂ© ce point il faut que lâon travaille sur ces organismes de crĂ©dit, qui prĂȘtent de lâargent facilement, Ă des taux de presque 12 %. Ăa aussi, câest un scandale. LĂ aussi, il faudra lĂ©gifĂ©rer, parce que câest scandaleux. La proposition de loi ne va pas assez loin, câest pour ça quâil vaut mieux ne pas la voter ! Il vaut mieux commencer petit et finir grand que ne rien faire du tout ! Sâagissant de lâoffre spĂ©cifique, les personnes peuvent y rester trĂšs peu de temps, avant de retourner dans les clients fragiles. Dans les 3,8 millions de clients fragiles, un tiers paie des frais bancaires assez importants. Pourquoi est-ce quâils ne bĂ©nĂ©ficient pas de lâoffre spĂ©cifique, pour ĂȘtre protĂ©gĂ©s ? Il y avait beaucoup dâautres sujets, nous aurions pu avancer un peu. Merci, chers collĂšgues, dâavoir prĂ©sentĂ© cette proposition de loi. M. François-Michel Lambert applaudit. Lâamendement no 17 nâest pas adoptĂ©. Lâensemble des articles et des amendements portant article additionnel ayant Ă©tĂ© rejetĂ©s, la proposition de loi est rejetĂ©e. HĂ©las ! Lâordre du jour appelle la discussion, en application de lâarticle 34-1 de la Constitution, de la proposition de rĂ©solution invitant le Gouvernement Ă accorder lâasile politique Ă Julian Assange et Ă faciliter lâaccĂšs au statut de rĂ©fugiĂ© pour les lanceurs dâalerte Ă©trangers no 4867. Dans la discussion gĂ©nĂ©rale, la parole est Ă Mme Jennifer De Temmerman. Depuis dix ans, Julian Assange subit un acharnement politico-judiciaire. Pour quel crime ? Celui dâavoir effectuĂ© son travail de journaliste et dâavoir portĂ© haut la libertĂ© dâexpression et la libertĂ© dâinformer. Pour avoir fait Ćuvre de vĂ©ritĂ©. EmprisonnĂ©, isolĂ©, traitĂ© comme on ne devrait jamais traiter un individu dans un pays signataire de la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme CEDH.Depuis 2019, Julian Assange est incarcĂ©rĂ© en dĂ©tention provisoire Ă la prison de haute sĂ©curitĂ© de Belmarsh au Royaume-Uni. Le rapporteur spĂ©cial de lâONU sur la torture a dĂ©noncĂ© ses conditions de dĂ©tention. Cet homme risque dâĂȘtre condamnĂ© Ă 175 ans de prison. Si ce nâest pas la peine de mort, ça y ressemble Ă©trangement. Comment la France, pays des droits de lâhomme, pourrait-elle rester aphone plus longtemps sur cette question de dĂ©fense des libertĂ©s ?Le crĂ©ateur du site WikiLeaks est devenu lâun des plus grands lanceurs dâalerte en diffusant en 2010 des millions de documents confidentiels et compromettants Ă lâĂ©gard de grandes puissances Ă©trangĂšres. Cet homme a rendu service Ă notre nation, comme Ă dâautres alliĂ©s. Julian Assange a rĂ©vĂ©lĂ© que plusieurs de nos chefs dâĂtat et de nos ministres de lâĂ©conomie avaient Ă©tĂ© espionnĂ©s par les Ătats-Unis, tout comme lâancienne chanceliĂšre proposition de rĂ©solution pose une question celle de la reconnaissance de la nation. Une nation nâest grande et respectĂ©e que lorsquâelle se montre forte et indĂ©pendante. Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. Rappelons que Barack Obama lui-mĂȘme a pardonnĂ© Ă Chelsea Manning. Julian Assange dĂ©fend la paix par la vĂ©ritĂ©. Il a Ă©tĂ© nominĂ© neuf fois pour le prix Nobel de la paix, soutenu par plusieurs laurĂ©ats. Câest une question de justice et dâhommage Ă tous ceux qui luttent Ă travers le monde et Ă travers les Ăąges, parfois au pĂ©ril de leur vie, pour informer, dĂ©noncer, dĂ©fendre la paix, les libertĂ©s et des droits dernier, la commission mixte paritaire a Ă©tĂ© conclusive sur les propositions de loi portĂ©es par Sylvain Waserman, inspirĂ©es notamment par le rapport de deux autres dĂ©putĂ©s, RaphaĂ«l Gauvain et Olivier Marleix. Je souhaite saluer, en particulier, lâengagement de notre collĂšgue Sylvain Waserman. De lâhĂ©micycle de lâAssemblĂ©e parlementaire du Conseil de lâEurope APCE au nĂŽtre, il a permis de positionner la France comme un exemple international en matiĂšre de lĂ©gislation sur les lanceurs dâalerte, qui pourrait ĂȘtre confirmĂ© dĂšs aujourdâhui par le geste fort et symbolique de se prononcer en faveur du droit dâasile pour Julian Assange. Tel est lâobjet du premier point de la proposition de sĂ»r, Julian Assange ne rĂ©side actuellement pas sur notre territoire. Tel est justement le but du deuxiĂšme point proposer une solution qui permettrait Ă Julian Assange, mais aussi Ă dâautres lanceurs dâalerte, dâintroduire une demande pour un visa humanitaire ou pour lâasile au moyen du rĂ©seau consulaire, et Ă lâOffice français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides OFPRA de traiter les demandes Ă les deux derniers points visent Ă conforter la position avantageuse de la France, en invitant le Conseil de lâEurope â Ă lâinitiative de tant dâautres conventions, comme la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme ou la Convention dâIstanbul sur la prĂ©vention et la lutte contre la violence Ă lâĂ©gard des femmes et la violence domestique â, Ă engager les travaux dâĂ©laboration dâune grande convention, pour dĂ©finir et accorder le statut de rĂ©fugiĂ© aux lanceurs dâalerte, et le Gouvernement Ă saisir la formidable opportunitĂ© de lâactuelle prĂ©sidence française du Conseil de lâUnion europĂ©enne pour faire de cette question une prioritĂ© de travail des institutions chers collĂšgues, quel que soit le sort de la prĂ©sente proposition de rĂ©solution, aujourdâhui est une victoire Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. â M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement car, en faisant rĂ©sonner le nom de Julian Assange ce soir, nous redonnons une voix Ă celui qui nâen a plus, Ă celui qui doit se taire. Nous sommes une soixantaine de dĂ©putĂ©s de tous bords politiques Ă nous ĂȘtre associĂ©s Ă cette proposition de rĂ©solution pour dĂ©fendre Julian Assange et, plus largement, tous les lanceurs dâalerte. Je le sais sensible Ă cette initiative, lui qui a un lien si particulier avec la semaine, par les textes que nous examinons, je vous invite Ă dĂ©montrer la grandeur de la France, Ă dĂ©fendre la vĂ©ritĂ©, la paix et leurs combattants, les lanceurs dâalerte. Ă travers lâEurope et le monde, de nombreuses voix sâĂ©lĂšvent en soutien Ă Julian Assange. Ce soir, nous amplifions un Ă©cho qui ne sâarrĂȘtera pas lĂ . Il y aura dâautres soirs, dâautres jours, oĂč nous continuerons ensemble, en France et au-delĂ de nos frontiĂšres, cette lutte pour ce qui est conclurai en remerciant les membres de mon groupe pour leur confiance, CĂ©dric Villani, Jean Lassalle et François Ruffin pour le travail commun, et tous les ceux qui, en France et dans le monde, ont apportĂ© et apporteront leur soutien Ă cette cause. Merci Ă ses avocats, Ă toutes les associations et Ă tous les soldats inconnus de cette grande cause. Pour sa femme, ses enfants, son pĂšre et ses proches. Pour Julian Assange. Applaudissements sur les bancs des groupes LT, SOC, FI et GDR. â M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement. La parole est Ă M. Jean Lassalle. Lâhistoire de Julian Assange nous bouleverse tous, car elle est Ă la fois celle dâun journaliste passionnĂ© par lâhumain, la vĂ©ritĂ© et la justice, celle dâun lanceur dâalerte dĂ©terminĂ© Ă nous protĂ©ger et celle dâun humain quâon a brisĂ© et qui sâest arrĂȘtĂ© de suis profondĂ©ment convaincu que Julian Assange est lâun des hĂ©ros de notre temps. Il incarne les valeurs dĂ©mocratiques telles que nous les connaissons depuis la seconde guerre mondiale au service de lâhumain et du respect des rĂšgles fixĂ©es par la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme. De trĂšs nombreux pays â signataires de cette convention comme la France â se rendent Ă son chevet et tentent de lui apporter tout leur soutien pour le service rendu. Tous ces pays, comme la France, dĂ©fendent la libertĂ© de la presse, la libertĂ© de dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©, de la rendre publique et ainsi de protĂ©ger les citoyens, leur dignitĂ©, leur santĂ© et lâensemble de leurs collĂšgues, ce sont aussi ces mĂȘmes valeurs qui nous rĂ©unissent aujourdâhui autour de ce texte, afin dâaccorder lâasile politique Ă Julian Assange. Nous pouvons dâores et dĂ©jĂ ĂȘtre fiers de donner toute la place dans cet hĂ©micycle, la maison du peuple, Ă travers mers, ocĂ©ans et continents, Ă cette discussion comment pouvons-nous lâaider ? Comment sâunir avec nos partenaires internationaux pour cette mĂȘme cause ? Quelle issue est possible ?HĂ©las, le temps nous presse. Sa compagne Stella Morris et son pĂšre John Shipton, que nous avons reçus Ă lâAssemblĂ©e nationale le 16 novembre dernier, nous lâont dit Chaque semaine il est plus faible. Ils sont en train de tuer Julian Assange en ce moment, lentement. Je vous remercie de faire tout ce que vous pouvez pour sauver sa vie. » Nous, dĂ©putĂ©s, le cri du cĆur de la compagne de Julian Assange nous a bouleversĂ©s et nous a rappelĂ© que nous devons avancer au plus collĂšgues, vous ĂȘtes nombreux Ă avoir cosignĂ© cette proposition de rĂ©solution Applaudissements sur les bancs du groupe LT ⊠Lassalle, prĂ©sident ! âŠde ma collĂšgue Jennifer De Temmerman, de tous bords, dans une dĂ©marche transpartisane. Nous sommes capables de dĂ©passer nos diffĂ©rences et nos sensibilitĂ©s pour nous unir dans ce combat, pour nos valeurs les plus profondes, dans ce moment historique. Nous sommes, par ailleurs, trois candidats Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2022 Ă avoir cosignĂ© cette proposition de rĂ©solution. Il est donc de notre devoir de nous emparer de ce dĂ©bat et de le rendre public, en lâouvrant Ă nos pouvons trouver un consensus afin dâapporter un cadre lĂ©gal au soutien Ă Julien Assange. Nous souhaitons le voir libre, demain, pour quâil puisse poursuivre son engagement pour les libertĂ©s. Ce soir, nous sommes lĂ pour rappeler et pour voter en sa faveur, dans le long combat qui lâ message est vital pour lui. Il est Ă©galement important de lâenvoyer Ă tous les journalistes et Ă tous les lanceurs dâalertes menacĂ©s et emprisonnĂ©s un peu partout dans le monde nous ne les oublions pas et nous nous battrons toujours, jusquâau bout, pour les dĂ©fendre, comme eux se battent pour vous remercie dâĂȘtre prĂ©sents pour Julian Assange, et je remercie tout particuliĂšrement ma collĂšgue, la dĂ©putĂ©e Jennifer De Temmerman Applaudissements sur les bancs du groupe LT, pour cette proposition de rĂ©solution, mes collĂšgues, les dĂ©putĂ©s CĂ©dric Villani et François Ruffin, pour avoir acceptĂ© cette dĂ©marche transpartisane, et mon groupe, LibertĂ©s et territoires, pour nous avoir permis de porter ce texte dans cet hĂ©micycle. Mes chers collĂšgues, le sort de Julian Assange est entre nos mains ! Applaudissements sur les bancs des groupes LT, SOC et FI. â M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement. La parole est Ă M. StĂ©phane Peu. Lâaction des lanceurs dâalerte est essentielle dans notre dĂ©mocratie, car ils portent Ă notre connaissance les dĂ©rives et les abus de ceux qui se croient au-dessus des lois. Ces derniĂšres annĂ©es, de nombreuses affaires de fraude fiscale, dâabus de pouvoir, de civils victimes de bavures ou de tortures ont Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©es grĂące Ă la mobilisation dâhommes et de femmes engagĂ©s pour lâintĂ©rĂȘt Ă celles et ceux qui utilisent leur position pour enfreindre volontairement les rĂšgles, face Ă celles et ceux qui se croient assurĂ©s de lâimpunitĂ©, ces hommes et ces femmes font preuve dâun grand courage pour oser les dĂ©noncer publiquement. Cela sâinscrit au cĆur dâun processus de moralisation qui touche lâensemble de notre sociĂ©tĂ©. Les citoyens et les citoyennes exigent une plus grande transparence, aussi bien en ce qui concerne lâaction des Ătats quâenvers les hommes et les femmes politiques, les entitĂ©s publiques ou les entreprises lanceurs dâalerte aspirent Ă ĂȘtre des acteurs au sein de nos dĂ©mocraties, non des spectateurs impuissants face aux dĂ©rives dont ils sont les tĂ©moins. Ils agissent lĂ oĂč nos systĂšmes de contrĂŽle et de rĂ©gulation sont, le plus souvent, dĂ©faillants. Toutefois, dĂ©noncer ces faits dĂ©lictueux est une dĂ©cision qui peut bouleverser une vie entiĂšre. Le risque de reprĂ©sailles se rĂ©vĂšle un frein, tant elles peuvent ĂȘtre violentes et destructrices pour soi et pour son entourage. Pour les lanceurs dâalerte, il y a souvent une vie avant et une vie aprĂšs lâ ce que vit Julian Assange. Depuis dix ans, Julian Assange est un homme traquĂ©, Ă©piĂ©, espionnĂ©. Depuis dix ans, Julian Assange est privĂ© de libertĂ© dâabord Ă lâambassade de lâĂquateur Ă Londres, quâil ne pouvait quitter sous peine dâĂȘtre arrĂȘtĂ© par la police britannique, et, depuis 2019, dans une prison londonienne de haute sĂ©curitĂ©, dans un cadre de dĂ©tention particuliĂšrement Julian Assange est un prisonnier politique. Ă ce titre, le rapporteur spĂ©cial de lâONU sur la torture et autres peines et traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants a dĂ©clarĂ© que Julian Assange prĂ©sente tous les symptĂŽmes typiques dâune exposition prolongĂ©e Ă la torture psychologique, une anxiĂ©tĂ© chronique et des traumatismes psychologiques intenses ».Aux yeux des Ătats-Unis, Julian Assange est coupable dâespionnage il risque pour cela 175 annĂ©es de prison. Ă nos yeux, Julian Assange a dĂ©noncĂ© des agissements barbares et des bavures inqualifiables, quâil fallait rendre publics. Je rappelle dâailleurs que câest grĂące aux informations de Julian Assange que nous avons appris que trois prĂ©sidents de la RĂ©publique française et deux ministres français ont Ă©tĂ© espionnĂ©s par lâĂtat est temps de mettre fin Ă lâacharnement subi par Julian Assange. Il est temps de mettre fin Ă ces dix longues annĂ©es dâune vie volĂ©e. Ceux qui veulent lâemprisonner se servent de lui comme dâun exemple. Ă travers son expĂ©rience, ce sont tous les futurs lanceurs dâalerte que lâon tente de dissuader dâagir. Aussi, face au chantage, Ă la rĂ©pression, Ă lâintimidation, la France doit se distinguer par un soutien indĂ©fectible Ă ces hommes et Ă ces femmes menacĂ©s. MM. Jean Lassalle et CĂ©dric Villani applaudissent. Lorsquâun lanceur dâalerte est en danger Ă cause des informations quâil a divulguĂ©es, et quâil nâa commis aucun acte illĂ©gal aux yeux de notre loi, notre pays doit se tenir Ă ses cĂŽtĂ©s, en lui apportant appui et protection. Comme la France le fait dĂ©jĂ pour les personnes menacĂ©es en Afghanistan, par exemple, il faut faciliter les demandes dâasile pour les lanceurs dâalerte Ă©trangers. Lorsque des circonstances exceptionnelles empĂȘchent le lanceur dâalerte de se dĂ©placer, il doit ĂȘtre autorisĂ© Ă formuler une demande dâasile, oĂč quâil se trouve, et celle-ci doit ĂȘtre traitĂ©e sans novembre dernier, notre assemblĂ©e a adoptĂ© une proposition de loi bien plus protectrice pour les lanceurs dâalerte que notre lĂ©gislation actuelle. Si jâai saluĂ© â ainsi que mon groupe â les avancĂ©es que ce texte apporte, je regrette nĂ©anmoins que nous nâayons pas saisi cette occasion pour mieux protĂ©ger les lanceurs dâalerte en dehors de nos frontiĂšres. Ainsi, le groupe de la Gauche dĂ©mocrate et rĂ©publicaine apporte son soutien Ă Julian Assange et Ă tous les lanceurs dâalerte. Le contrĂŽle quâils exercent est prĂ©cieux pour nos dĂ©mocraties, car portĂ© par une exigence dâĂ©thique et de probitĂ©. En consĂ©quence, nous soutenons pleinement cette proposition de rĂ©solution. Applaudissements sur les bancs des groupes LT, SOC et FI. â M. CĂ©dric Villani applaudit Ă©galement. La parole est Ă M. Jean François Mbaye. La proposition de rĂ©solution du groupe LibertĂ©s et territoires soulĂšve opportunĂ©ment la question de la protection des lanceurs dâalerte en gĂ©nĂ©ral et, plus singuliĂšrement, de la situation de Julian Assange, figure incarcĂ©rĂ© en Grande-Bretagne aprĂšs avoir Ă©tĂ© confrontĂ© Ă lâexil et avoir subi des traitements inhumains, sa libertĂ© demeure compromise et son avenir incertain. Aucun dĂ©fenseur des droits de lâhomme ne saurait supporter une situation si disproportionnĂ©e. Le rapporteur spĂ©cial des Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants nous le rappelle dâailleurs dans son travaux rĂ©cents ont prouvĂ© que, parmi lâensemble des groupes politiques prĂ©sents dans lâhĂ©micycle, aucun nâĂ©tait insensible au sort des lanceurs dâalerte. Si notre assemblĂ©e ne saurait rester indiffĂ©rente, il convient nĂ©anmoins quâelle sâexprime, afin de faire Ă©voluer de maniĂšre tangible la situation de Julien Assange et de tous les autres lanceurs dâalerte. Or la prĂ©sente proposition de rĂ©solution comporte un certain nombre de points litigieux quâil est difficile dâignorer, eu Ă©gard aux enjeux quâelle entend premier point tient Ă ce quâelle prĂ©sente la dĂ©cision dâaccorder le statut de rĂ©fugiĂ© comme relevant de la seule volontĂ© politique de lâexĂ©cutif. Or le droit dâasile rĂ©pond Ă un cadre juridique qui suppose la rĂ©union de conditions et le respect de procĂ©dures objectivement Ă©tablies. Aussi, ce nâest pas le gouvernement français qui accorde le statut de rĂ©fugiĂ©, mais bien lâOffice français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides, dont les dĂ©cisions sont prises Ă la lumiĂšre de la jurisprudence de la Cour nationale du droit dâasile â CNDA. Rappelons, par ailleurs, quâen vertu de lâarticle L. 121-7 du code de lâentrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers et du droit dâasile â CESEDA â, lâOffice statue en toute indĂ©pendance et de maniĂšre impartiale. Il en ressort que lâobtention du statut de rĂ©fugiĂ© repose sur des rĂšgles assurant la sĂ©curitĂ© juridique et lâĂ©galitĂ© de traitement des demandes, ce qui, vous en conviendrez, peut difficilement ĂȘtre dĂ©plorĂ© par le lors et quelle que soit lâapprĂ©ciation que chacun est libre de porter sur les actions de Julian Assange, lâasile ne saurait en aucun cas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une contrepartie Ă un service rendu, quâil soit avĂ©rĂ© ou supposĂ©, car cela risquerait de dĂ©stabiliser tout un pan de notre droit et, avec lui, notre politique dâasile. NĂ©anmoins, une rĂ©forme nâest-elle pas envisageable, voire souhaitable ? Sans doute. Toutefois, une telle entreprise nĂ©cessiterait un minutieux travail de fond afin dâapprĂ©cier les consĂ©quences quâelle pourrait directement avoir pour les surplus, madame la rapporteure, vous avez vous-mĂȘme concĂ©dĂ© dans un article de presse publiĂ© mercredi dernier que lâadoption de votre proposition de rĂ©solution ne permettrait pas Ă Julian Assange de recouvrer la est noble et nous devons adopter une position qui nous permette de faire avancer concrĂštement la ailleurs, cette proposition de rĂ©solution contient deux citations de membres de lâexĂ©cutif, lâune du PrĂ©sident de la RĂ©publique et lâautre de lâactuel garde des sceaux. Toutes deux ont Ă©tĂ© sorties de leur contexte et desservent la pertinence du propos. Celle du chef de lâĂtat est tirĂ©e dâun entretien donnĂ© au vidĂ©aste Hugo Travers en 2019 et concerne une situation sans rapport avec celle de Julian Assange. En Ă©voquant la libertĂ© des individus », le prĂ©sident faisait en fait rĂ©fĂ©rence Ă un membre des forces spĂ©ciales, dont le nom avait Ă©tĂ© divulguĂ© dans la presse et qui avait agi en justice en son nom propre contre une journaliste. Lorsque Ăric Dupond-Moretti a tenu les propos citĂ©s, il nâĂ©tait pas encore garde des sceaux, mais, effectivement, lâavocat de Julian lâaurez compris, telle quâelle est rĂ©digĂ©e, nous ne pouvons pas souscrire Ă cette proposition de rĂ©solution. En revanche, dans le prolongement de la proposition de loi de notre collĂšgue Sylvain Waserman dont nous examinerons la semaine prochaine le texte issu de la commission mixte paritaire conclusive, nous sommes intimement convaincus quâil est nĂ©cessaire et pertinent de poursuivre le travail entrepris en faveur de la protection des lanceurs dâ que le suggĂšre la proposition de rĂ©solution, nous devons nous tourner vers lâUnion europĂ©enne et le Conseil de lâEurope, afin dâĂ©laborer avec nos partenaires un rĂ©gime Ă mĂȘme de rĂ©pondre aux insuffisances systĂ©miques prĂ©judiciables Ă tous les lanceurs dâalerte, sans exception. Ă lâaune de ce point de convergence, nous sommes donc dĂ©terminĂ©s et prĂȘts Ă entreprendre Ă vos cĂŽtĂ©s, madame la rapporteure, toutes les dĂ©marches nĂ©cessaires pour Ćuvrer effectivement au renforcement des mesures de protection de lâensemble des lanceurs dâalerte. Pour lâensemble de ces raisons, et convaincu quâil est pertinent dâavancer collectivement sur ces questions, le groupe La RĂ©publique en marche invite la rapporteure Ă retirer sa proposition de rĂ©solution. Le cas Ă©chĂ©ant, nous serions donc amenĂ©s Ă la rejeter. Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. Mais ils ne font que ça ! La parole est Ă M. Nicolas Turquois. Les lanceurs dâalerte sont aujourdâhui des garants importants de nos libertĂ©s et de notre dĂ©mocratie. Au service de la vĂ©ritĂ©, leur engagement nous permet de lutter efficacement contre des crimes tels que la corruption, lâĂ©vasion fiscale, la surveillance de masse ou encore lâespionnage industriel. Pourtant, ces personnes se retrouvent bien souvent face Ă un dilemme dire la vĂ©ritĂ© au grand jour ou sacrifier une carriĂšre, un quotidien ou une vie de famille. En effet, les consĂ©quences juridiques et financiĂšres sont des risques rĂ©els et majeurs auxquels sâexposent aujourdâhui les lanceurs dâ de lâimportance de protĂ©ger ces derniers afin de faciliter lâalerte, jâai moi-mĂȘme souhaitĂ© apporter ma signature Ă la proposition de rĂ©solution que nous examinons. Mmes StĂ©phanie Kerbarh et Jennifer De Temmerman applaudissent. Je veux dire sans ambiguĂŻtĂ© quâun homme ne peut pas et ne doit pas risquer un siĂšcle de prison pour avoir Ă©tĂ© lanceur dâalerte. Câest une atteinte insupportable aux droits de lâhomme. Applaudissements sur les bancs des groupes SOC et FI. â Mmes StĂ©phanie Kerbarh et Jennifer De Temmerman, ainsi que M. CĂ©dric Villani, applaudissent Ă©galement. Le cas de Julian Assange pose Ă nos dĂ©mocraties un vĂ©ritable dĂ©fi. Câest probablement au niveau europĂ©en que nous pourrions le plus utilement imaginer un vĂ©ritable droit dâasile pour des lanceurs dâalerte notoires. Je lui dis â et nous devons lui dire â notre total soutien. Nous devons Ă©galement nous mobiliser sur le sujet parce que câest le sens de nos valeurs humanistes et aujourdâhui ce que la France sâattache Ă faire. Notre pays, conscient de la nĂ©cessitĂ© absolue des lanceurs dâalerte et de leur intĂ©rĂȘt pour la dĂ©mocratie, est pleinement engagĂ© Ă leurs cĂŽtĂ©s pour assurer leur protection et la transparence de nos sociĂ©tĂ©s. La proposition de loi de mon collĂšgue Sylvain Waserman, rĂ©cemment adoptĂ©e successivement au sein des deux assemblĂ©es, fait des lanceurs dâalerte des piliers de nos dĂ©mocraties. Elle vient ainsi renforcer la loi Sapin 2 de 2016, faisant de la France un pays Ă la pointe en Europe et dans le monde sur la question des lanceurs dâ revenir Ă Julian Assange, la situation du lanceur dâalerte soulĂšve cependant plusieurs questions. M. Assange est soumis aux dĂ©cisions de la justice anglaise. Il se trouve ainsi dans un Ătat qui garantit les libertĂ©s individuelles et oĂč la justice est indĂ©pendante. La France nâa pas vocation Ă interfĂ©rer dans les dĂ©cisions juridiques souveraines de ses alliĂ©s. Oui ! Ainsi, il revient au Royaume-Uni de dĂ©cider du cas de M. Assange, dâautant quâĂ notre connaissance et Ă lâheure oĂč je vous parle, il nâa pas demandĂ© lâasile politique ni un visa en France. Or, si tel Ă©tait le cas, je rappelle quâil reviendrait Ă lâOFPRA de traiter sa demande. En effet, ni le Gouvernement ni les parlementaires ne peuvent interfĂ©rer dans les procĂ©dures de demandes dâ plus, il ne sâagit pas uniquement du cas de M. Assange. Vous le savez, le fait de voter en faveur de cette rĂ©solution constituerait une ingĂ©rence française dans les affaires juridiques de ses voisins et mettrait la France en porte-Ă -faux par rapport au droit international. Câest pour cela que le groupe Mouvement dĂ©mocrate MODEM et dĂ©mocrates apparentĂ©s ne soutiendra pas ce texte, malgrĂ© lâidĂ©al quâil dĂ©fend et le soutien indĂ©fectible que nous devons Ă M. Assange et Ă son combat. On soutient, mais on sâen lave les mains ! Mme Natalia Pouzyreff proteste. La parole est Ă Mme Claudia Rouaux. Je tiens Ă remercier le groupe LibertĂ©s et territoires dâavoir inscrit cette proposition de rĂ©solution Ă lâordre du jour de sa niche parlementaire pour nous permettre de dĂ©battre et dâavancer, je lâespĂšre, sur ce sujet Ă©minemment politique. Il sâagit de protĂ©ger Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, qui a rĂ©vĂ©lĂ© lâespionnage de lâĂlysĂ©e par nos alliĂ©s amĂ©ricains, mais aussi tous les lanceurs dâalerte poursuivis Ă ce titre. Il sâagit de dĂ©fendre les libertĂ©s et la dĂ©mocratie, il sâagit de renouer avec une tradition chĂšre Ă la France, celle dâĂȘtre le pays des droits de lâ connaissons toutes et tous lâhistoire de Julian Assange, qui mĂ©rite dâĂȘtre rappelĂ©e. Pour avoir rĂ©vĂ©lĂ© des informations dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral au moyen de son site WikiLeaks, notamment lâespionnage par les services secrets amĂ©ricains du PrĂ©sident de la RĂ©publique française et de chefs de gouvernement Ă©trangers, Julian Assange est persĂ©cutĂ© depuis douze ans, mis sur Ă©coute, espionnĂ©, surveillĂ© en permanence. Pendant sept annĂ©es, il sâest rĂ©fugiĂ© dans une piĂšce de 10 mĂštres carrĂ©s Ă lâambassade dâĂquateur Ă Londres. Depuis 2019, il est dĂ©tenu dans une prison anglaise de haute sĂ©curitĂ©, dans lâattente du dĂ©libĂ©rĂ© concernant son extradition aux Ătats-Unis oĂč il risque 175 ans de Assange nâa pas simplement fourni des informations dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pour le monde, il a donnĂ© des informations concernant particuliĂšrement la France. Julian Assange est donc un alliĂ© de la France, mais il nâest pas protĂ©gĂ©. Pourtant, lâONU, le Conseil de lâEurope, Amnesty International, Human Rights Watch et des journalistes rĂ©clament sa libĂ©ration. Cette situation dĂ©passe les clivages politiques ; les principes fondamentaux de la dĂ©mocratie sont en raison de son combat fondamentalement politique, il est nĂ©cessaire de protĂ©ger Julian Assange en lui accordant le droit dâasile. Plus gĂ©nĂ©ralement, il est essentiel de permettre Ă tout lanceur dâalerte de nationalitĂ© Ă©trangĂšre, poursuivi en raison de son combat en faveur de la libertĂ© et de la dĂ©mocratie, de demander une protection Ă la France. Nous rappelons que le droit dâasile est un droit Ă valeur constitutionnelle en France. La Commission nationale consultative des droits de lâhomme â CNCDH â recommande de permettre aux lanceurs dâalerte de bĂ©nĂ©ficier de ce droit. Le groupe Socialistes et apparentĂ©s, avec dâautres groupes politiques, avait dâailleurs dĂ©posĂ© un amendement en ce sens sur la proposition de loi de notre collĂšgue Waserman visant Ă amĂ©liorer la protection des lanceurs dâalerte, mais il nâa pas Ă©tĂ© entendu par la que cette question ne se conjugue pas au passĂ© et que nous connaĂźtrons certainement dâautres Julian Assange, peut-ĂȘtre dĂšs demain, il est urgent de garantir une rĂ©elle protection aux lanceurs dâalerte. Ainsi, pour que toutes celles et tous ceux qui sâengagent au nom de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, parfois au pĂ©ril de leur vie, puissent compter sur le soutien de la France et bĂ©nĂ©ficier de sa protection, nous voterons cette proposition de rĂ©solution. Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. La parole est Ă Mme Patricia Lemoine. Nous sommes rĂ©unis aujourdâhui pour dĂ©battre, il faut en convenir, dâun sujet sensible. En effet, personne ne peut rester insensible Ă la situation de Julien Assange qui, rappelons-le, encourt une peine dâemprisonnement de 175 ans pour avoir commis le crime dâĂȘtre lanceur dâalerte. Bien entendu, câest inacceptable sur le principe et contraire Ă nos valeurs humanistes et europĂ©ennes. Je tiens donc Ă indiquer que je mâexprimerai au nom dâune large majoritĂ© des dĂ©putĂ©s du groupe Agir ensemble qui ne peuvent soutenir ce texte, uniquement pour des raisons fondĂ©es sur le droit interne et le droit premier lieu, vous nous invitez Ă accorder lâasile politique Ă Julian Assange. Selon lâOFPRA, lâasile est la protection quâaccorde un Ătat dâaccueil Ă un Ă©tranger qui ne peut, contre la persĂ©cution, bĂ©nĂ©ficier de celle des autoritĂ©s de son pays dâorigine ». Or Julian Assange est dĂ©tenu en Grande-Bretagne. Le risque quâil encourt actuellement est lâextradition vers les Ătats-Unis. Le droit Ă un procĂšs Ă©quitable garanti par les droits britannique et europĂ©en Ă lâarticle 6 de la CEDH dâune part, et le due process of law amĂ©ricain protĂ©gĂ© par le Bill of Rights dâautre part, sont certes diffĂ©rents, mais assurent objectivement une procĂ©dure judiciaire digne de grands pays dĂ©mocratiques. Accorder le statut de rĂ©fugiĂ© politique Ă Julian Assange reviendrait Ă ne pas reconnaĂźtre lâimpartialitĂ© de ces deux systĂšmes deuxiĂšme lieu, vous nous invitez Ă faciliter lâaccĂšs au statut de rĂ©fugiĂ© pour les lanceurs dâalerte Ă©trangers et Ă leur accorder lâasile politique. LâOFPRA nâest aujourdâhui compĂ©tent que pour traiter les demandes dâasile dĂ©posĂ©es sur le territoire français. Il ne peut ĂȘtre saisi par une personne se trouvant Ă lâĂ©tranger. Toutefois, un ressortissant Ă©tranger peut dâores et dĂ©jĂ solliciter un visa au titre de lâasile auprĂšs des autoritĂ©s françaises sur son lieu de rĂ©sidence. Un ressortissant Ă©tranger qui lâobtient pourra venir en France de maniĂšre rĂ©guliĂšre et poursuivre la procĂ©dure de demande dâasile. DĂšs lors, cette demande est largement troisiĂšme lieu, vous nous invitez Ă saisir le Conseil de lâEurope en vue dâengager les travaux dâĂ©laboration dâune convention spĂ©cifique visant Ă confĂ©rer le statut de rĂ©fugiĂ© aux lanceurs dâalerte. Au mois dâaoĂ»t 2019 dĂ©jĂ , la commission des questions juridiques et des droits de lâhomme de lâAssemblĂ©e parlementaire du Conseil de lâEurope, par la voix du rapporteur Sylvain Waserman, a invitĂ© le comitĂ© des ministres Ă lancer le processus de nĂ©gociation dâune convention sur la protection des lanceurs dâalerte. Cette recommandation a dâailleurs Ă©tĂ© votĂ©e par les dĂ©putĂ©s de notre groupe, Alexandra Louis et Dimitri viens Ă la quatriĂšme invitation, appelant Ă faire des lanceurs dâalerte une prioritĂ© de travail des institutions communautaires. Il faut rappeler ici que le 23 octobre 2019 a Ă©tĂ© adoptĂ©e une directive europĂ©enne sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de lâUnion or une directive europĂ©enne a un effet direct dans le droit des pays de lâ France, la proposition de loi visant Ă amĂ©liorer la protection des lanceurs dâalerte et la proposition de loi organique visant Ă renforcer le rĂŽle du DĂ©fenseur des droits en matiĂšre de signalement dâalerte ont Ă©tĂ© rĂ©cemment votĂ©es par notre Parlement. La commission mixte paritaire a Ă©tĂ© conclusive mardi dernier ces lois une fois promulguĂ©es feront de la France un pays Ă la pointe en Europe et dans le monde sur la question des lanceurs dâalerte », selon les mots du rapporteur Sylvain Waserman, auxquels je souscris. Par ces textes, notre pays est allĂ© encore plus loin que les exigences posĂ©es dans la loi Sapin 2 et dans la directive europĂ©enne, ce dont nous nous fĂ©licitons. Il faut toutefois souligner que, mĂȘme dans ce cadre, Julian Assange nâaurait pu bĂ©nĂ©ficier de ce statut car il a rĂ©vĂ©lĂ© des informations couvertes par le secret de la dĂ©fense nationale, lesquelles sont exclues du champ de lâalerte permettant la reconnaissance du statut de lanceur dâ membres du groupe Agir ensemble voteront librement. Pour ma part, afin de respecter la volontĂ© de la majoritĂ© de mes collĂšgues, je voterai contre en formant le vĆu, monsieur le ministre dĂ©lĂ©guĂ©, que tous les moyens soient mis en Ćuvre pour que Julien Assange recouvre la libertĂ©. La parole est Ă M. François Ruffin. Quand la France se grandit-elle ? Quand sommes-nous fiers de notre pays ? La France se grandit quand elle fait rĂ©sonner son non face Ă lâordre mondial, face Ă un ordre injuste. Nous sommes fiers dâelle, fiers de nous, quand elle fait entendre sa voix, sa voix dâindĂ©pendance et de rĂ©sistance, mĂȘme face aux superpuissances. Nous sommes fiers de la France de 1789, notre fondation, qui affronta toutes les monarchies, toutes les tyrannies rassemblĂ©es. Nous sommes fiers du non opposĂ© par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, un certain 18 juin, Ă une Europe nazie ; nous sommes fiers du non de Dominique de Villepin, du non de Jacques Chirac Ă la guerre en Irak ; nous sommes fiers encore du non, lancĂ© par le peuple français, un 29 mai, contre la concurrence libre et non faussĂ©e. Mme StĂ©phanie Kerbarh applaudit. VoilĂ ma France !Quand, en revanche, avons-nous honte ? Quand la France se courbe, quand elle sâaplatit, quand elle se rĂ©trĂ©cit mĂȘme, quand on la fait cocue et quâelle dit merci. Mme StĂ©phanie Kerbarh applaudit. Il y a dix ans prĂ©cisĂ©ment, nous apprenions grĂące Ă Edward Snowden et Ă Julian Assange que la NSA, la National Security Agency, les grandes oreilles amĂ©ricaines, avaient espionnĂ© durant des annĂ©es trois prĂ©sidents de la RĂ©publique française, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que des ministres de lâĂ©conomie, et exercĂ© une surveillance massive Ă travers 70 millions dâenregistrements Paris a-t-il rĂ©agi ? En ne rĂ©agissant pas. Il faut quâon garde la mesure de tout cela », dĂ©clare StĂ©phane Le Foll, alors porte-parole du Gouvernement. On nâest pas lĂ pour dĂ©clencher des ruptures diplomatiques. Il y a trop de liens », poursuit-il avant de sâenvoler vers Washington, pour y discuter du grand marchĂ© transatlantique. Et François Hollande se montre presque content Le prĂ©sident Obama, dans le coup de tĂ©lĂ©phone que jâai eu avec lui, mâa confirmĂ© que la prĂ©sidence de la RĂ©publique ne faisait plus lâobjet de ciblage. » Le Monde conclut alors Lâavenir dira peut-ĂȘtre un jour pourquoi Paris est restĂ© si discret. »Lâavenir a juste confirmĂ© notre lĂąchetĂ©. Car, quoi ? La France est surveillĂ©e par un alliĂ© jusquâĂ lâĂlysĂ©e et nous ne prenons aucune mesure de rĂ©torsion ! Nous nâavons aucun sursaut dâorgueil, de fiertĂ©. Nous ne faisons rien pour imposer le respect. Cette France, oui, cette France qui se laisse piĂ©tiner, elle me fait honte ! Et pire encore quel secours, quelle protection apporte notre pays Ă Edward Snowden et Julian Assange quand ils sont poursuivis, pourchassĂ©s, traquĂ©s par nos amis amĂ©ricains ? Aucun ! Aucun secours ! Aucune protection ! JusquâĂ la 3 juillet 2013, jour de honte, la France refuse quâEvo Morales, le prĂ©sident bolivien, survole notre territoire. Pourquoi ? Parce que son avion Ă©tait soupçonnĂ© de transporter Edward Snowden. Mesure-t-on notre lĂąchetĂ© ? Et pour Julian Assange, donc, pour Julian Assange enfermĂ© depuis dix ans, quelle main avons-nous tendue ? Aucune. Rien. Pas un geste envers lâhomme qui a rĂ©vĂ©lĂ© que notre pays avait Ă©tĂ© victime dâun espionnage gĂ©nĂ©ralisĂ©. Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LT. On peut, on doit accueillir Julian Assange au nom des droits de lâhomme, au nom des droits dâun homme jamais jugĂ©, jamais condamnĂ© et pourtant emprisonnĂ©. Le rapporteur spĂ©cial de lâONU sur la torture, Nils Melzer a pourtant Ă©crit Julian Assange doit Ă prĂ©sent ĂȘtre libĂ©rĂ© immĂ©diatement, rĂ©habilitĂ© et indemnisĂ© pour les abus et lâarbitraire auxquels il a Ă©tĂ© exposĂ©. » Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Bravo ! On peut, on doit accueillir Julian Assange au nom des droits de la presse, auxquels le reporter que je suis est attachĂ©. Quel est le seul crime quâil ait commis ? Avoir divulguĂ© des vĂ©ritĂ©s, notamment sur les guerres amĂ©ricaines en Irak et en Afghanistan. Câest en tant que journaliste quâil a suscitĂ© la colĂšre de Washington, câest en tant que lanceur dâalerte quâil risque une extradition, avec Ă la clef 175 annĂ©es de un autre motif devrait nous pousser, nous, lâAssemblĂ©e nationale, Ă accueillir Julian Assange, un motif qui nous tient Ă cĆur, Ă nous, Français, puisquâil est patriotique nous devons lâaccueillir pour nous, ne serait-ce que par orgueil, pour services rendus Ă notre nation. Nous devons lâaccueillir pour la France, pour notre pays, en choisissant le chemin de la fiertĂ© plutĂŽt que celui de la honte, en choisissant la libertĂ© plutĂŽt que la servilitĂ©. Câest vrai ! Comme lâĂ©nonçait AndrĂ© Malraux Le mot "non", fermement opposĂ© Ă la force, possĂšde une puissance mystĂ©rieuse qui vient du fond des siĂšcles. Toutes les plus hautes figures spirituelles de lâhumanitĂ© ont dit non Ă CĂ©sar. Lâesclave dit toujours oui. » Et vous, vous allez encore dire oui, vous cacher derriĂšre de grands principes, derriĂšre des motifs techniques, derriĂšre des prĂ©textes juridiques, derriĂšre de belles phrases dans lesquelles vous dĂ©clarerez apporter tout votre soutien, puis vous allez vous en laver les mains, tel Ponce Pilate. Vous nâallez signifier au Royaume-Uni et aux Ătats-Unis ni dĂ©saccord ni refus. Vous allez choisir la voie de la honte, le chemin de la servilitĂ© ! Applaudissements sur les bancs des groupes FI et LT. Bravo Ruffin tu as parlĂ© clair ! La parole est Ă M. CĂ©dric Villani. Avant de commencer, je tiens Ă remercier AurĂ©lien TachĂ© de mâavoir laissĂ© sa place pour mâexprimer dans la discussion gĂ©nĂ©rale. Avez-vous quelque chose Ă dire ? » câĂ©tait la question que lâon pouvait lire, le 1er mai 2015, sur un Ă©criteau placĂ© Ă cĂŽtĂ© de trois statues grandeur nature de Julian Assange, Bradley Chelsea Manning et Edward Snowden sur lâAlexanderplatz Ă Berlin, trois personnes qui ont rĂ©volutionnĂ© le journalisme et qui incarnent aujourdâhui, plus peut-ĂȘtre que quiconque, les lanceurs dâalerte. Les rĂ©vĂ©lations divulguĂ©es par Manning et publiĂ©es par WikiLeaks concernaient des crimes de guerre en Afghanistan et en Irak. Celles de Snowden, qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien actif de Assange, portaient sur des opĂ©rations dâespionnage numĂ©rique dâune ampleur sans prĂ©cĂ©dent dans lâhistoire de lâhumanitĂ©. Elles ont fait voler en Ă©clats la statue des Ătats-Unis, protecteurs des libertĂ©s individuelles. Elles ont fait entrer le journalisme et le monde dans une nouvelle Ăšre. Sans elles, nous nâaurions toujours pas de rĂšglement gĂ©nĂ©ral de protection des donnĂ©es en tant dâautres lanceurs dâalerte aux Ătats-Unis, ils ont payĂ© un lourd tribut, mais plus lourd que leurs homologues et bien plus encore que les criminels de guerre quâils ont dĂ©noncĂ©s Manning, aprĂšs neuf mois de cachot, a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă trente-cinq ans de prison, puis graciĂ©e in extremis par le prĂ©sident Obama ; Snowden est exilĂ© Ă vie ; Assange, pour sa part, a dĂ©jĂ subi dix ans de rĂ©clusion au sein de lâambassade dâĂquateur Ă Londres, puis dans une prison haute sĂ©curitĂ© de la mĂȘme ville. Pour quel maigre chef dâaccusation officiel ? Avoir brisĂ© sa pĂ©riode de libertĂ© sous caution, dans le cadre dâune pseudo-enquĂȘte sur une accusation de mĆurs, de toute façon abandonnĂ©e depuis longtemps. Personne nâest dupe le seul crime dâAssange est dâavoir Ă©tĂ© trop bon Ă©diteur, dâavoir si bien fait son travail que le Time Magazine lui a dĂ©cernĂ© le titre de personnalitĂ© de lâannĂ©e 2010. Et câest pour cela quâil serait passible de 175 ans de prison ?Quâil sâagisse de Manning, de Snowden ou dâAssange, ils savaient tous, quand ils se sont dĂ©cidĂ©s Ă passer Ă lâacte, quâils pouvaient recevoir une balle perdue. Des personnalitĂ©s publiques amĂ©ricaines ne se sont pas privĂ©es dâappeler au meurtre dâAssange, scĂ©nario qui a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© puis abandonnĂ© par la CIA. Sâils nâavaient pas eu autant de force de caractĂšre, ils auraient aussi pu finir comme Aaron Swartz, activiste de la libertĂ© dâinternet, persĂ©cutĂ© jusquâau suicide avant ses 27 ans. Sous la menace, emprisonnĂ©s, isolĂ©s, ils sont restĂ©s solidaires envers et contre tout â un Ă©pisode hĂ©roĂŻque dans un feuilleton dramatique dâune immense confusion, parsemĂ© de mensonges dâĂtat, de dĂ©nigrements, dâattaques insidieuses et dâune procĂ©dure judiciaire dâune complexitĂ© ce serait un piĂšge, ce soir, dâexplorer lâaspect technique du dossier. Des experts indĂ©pendants sur la dĂ©tention arbitraire lâont dĂ©jĂ fait aux Nations unies. Mme StĂ©phanie Kerbarh applaudit. AprĂšs un travail rigoureux, dans un processus auquel la SuĂšde et la Grande-Bretagne Ă©taient parties prenantes, ils ont rendu leur verdict Assange est un prisonnier politique, soumis depuis plus dâune dĂ©cennie Ă une torture psychologique qui rendrait fou nâimporte qui. Le gouvernement britannique, face Ă ce verdict dĂ©rangeant, nâa trouvĂ© dâautre rĂ©ponse que de dĂ©noncer un travail dâamateur ! Câest pourtant bien un avis Ă©tayĂ©, Ă©mis aprĂšs un travail de plusieurs annĂ©es, fouillĂ© et appuyĂ© sur les droits nationaux et internationaux. Nils Melzer, rapporteur spĂ©cial des Nations unies sur la torture, lâa dit on ne peut plus clairement M. Assange doit maintenant ĂȘtre immĂ©diatement libĂ©rĂ©, rĂ©habilitĂ© et indemnisĂ© pour les abus et lâarbitraire auxquels il a Ă©tĂ© exposĂ©. » MĂȘmes mouvements. Le droit a parlĂ© mais rien ne bougera sans le rapport de force politique. Assange est soutenu par les reprĂ©sentants de la presse du monde entier, qui lui ont dĂ©cernĂ© des dizaines de prix pour lâaction de WikiLeaks. DâAmnesty International Ă Reporters sans FrontiĂšres, en passant par la Freedom of the Press Foundation, lâUnion amĂ©ricaine pour les libertĂ©s civiles et le ComitĂ© pour la protection des journalistes, ils ont tous pris parti. Ils ne sây trompent pas lâattaque contre Assange, commencĂ©e par lâadministration Obama, renforcĂ©e sous Trump, maintenue sous Biden, est une attaque contre tout le journalisme dâinvestigation que dire des mĂ©thodes employĂ©es par cette administration qui foule aux pieds les libertĂ©s individuelles jusquâĂ enregistrer les conversations dâAssange avec ses avocats et rĂ©cupĂ©rer toutes les donnĂ©es Google des membres de WikiLeaks â une administration si arrogante quâelle a la prĂ©tention de juger un journaliste australien pour des actions quâil a effectuĂ©es depuis la SuĂšde ou la France ?Moi qui ai tant admirĂ©, pour en avoir bĂ©nĂ©ficiĂ©, les talents dâaccueil de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, moi dont la carriĂšre scientifique doit tant aux campus vibrants et ouverts dâAtlanta, de Berkeley ou de Princeton, je reste sidĂ©rĂ© devant un tel dĂ©voiement des valeurs aux valeurs historiques de la nation française, voici venu le moment de les honorer. Avez-vous quelque chose Ă dire ? » Oui, ce soir nous avons quelque chose Ă dire, grĂące au groupe LibertĂ©s et territoires et Ă cette proposition de rĂ©solution prĂ©sentĂ©e par nos collĂšgues Jennifer De Temmerman, Jean Lassalle, François Ruffin et dâautres encore, tous trĂšs impliquĂ©s. Ce soir, câest le moment, chers collĂšgues, par vos dĂ©clarations et vos votes, de porter la voix de la France qui ne saura se faire respecter que si elle parle haut, câest le moment dâaffirmer votre attachement Ă la libertĂ© et aux valeurs universelles qui fondent notre dĂ©mocratie, câest le moment de clamer tant notre indignation devant la force arbitraire qui broie Julian Assange que notre volontĂ© de le protĂ©ger. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Bravo ! La discussion gĂ©nĂ©rale est parole est Ă M. le ministre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© du commerce extĂ©rieur et de lâattractivitĂ©. Le commerce lâemporte sur le droit ! Est-ce le message que lâon envoie depuis la tribune ? Comment se fait-il que ce ne soit pas le ministre chargĂ© des affaires Ă©trangĂšres qui sâexprime ? Mais tais-toi ! Laissez-moi dâabord rappeler les faits. M. Julian Assange, qui est un ressortissant australien, sâest rĂ©fugiĂ© pendant sept ans au sein de lâambassade de lâĂquateur Ă Londres, jusquâen avril 2019, date Ă laquelle il a Ă©tĂ© remis aux autoritĂ©s britanniques. Les Ătats-Unis ont alors lancĂ© une procĂ©dure dâextradition en mai 2019, dont lâexamen par les autoritĂ©s britanniques a commencĂ© en fĂ©vrier justice britannique sâest prononcĂ©e en premiĂšre instance, le 4 janvier 2021, contre la demande dâextradition formulĂ©e par les Ătats-Unis, en prenant en considĂ©ration les risques que celle-ci ferait peser sur la santĂ© mentale de M. Assange. Cette dĂ©cision a fait lâobjet dâun appel par lâautoritĂ© de poursuite britannique pour le compte des Ătats-Unis. Dans une dĂ©cision du 10 dĂ©cembre 2021, la Haute Cour de justice britannique a estimĂ© que les garanties donnĂ©es par les autoritĂ©s amĂ©ricaines en matiĂšre de conditions de dĂ©tention Ă©taient suffisantes pour autoriser lâextradition de M. Assange vers les Ătats-Unis. Le 24 janvier 2022, la Haute Cour de justice britannique a autorisĂ© M. Assange Ă faire appel de cette dĂ©cision devant la Cour suprĂȘme du le voyez, cette situation juridique concerne au premier chef les autoritĂ©s judiciaires du Royaume-Uni. Nous considĂ©rons que le Royaume-Uni est un Ătat de droit et nous faisons confiance Ă sa la proposition de rĂ©solution qui vous est soumise prĂ©voit lâĂ©ventualitĂ© dâune demande dâasile politique en France de M. Assange. Avant toute chose, permettez-moi de vous rappeler le cadre juridique dâune telle demande en application du code de lâentrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers et du droit dâasile, il appartient exclusivement Ă lâOffice français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides, sous le contrĂŽle juridictionnel de la Cour nationale du droit dâasile, de se prononcer en matiĂšre dâĂ©ligibilitĂ© Ă la protection internationale et de reconnaĂźtre la qualitĂ© de rĂ©fugiĂ© Ă une personne qui invoque la crainte de la loi, lâOFPRA nâest compĂ©tent pour connaĂźtre dâune demande dâasile quâautant quâelle a prĂ©alablement Ă©tĂ© enregistrĂ©e par lâautoritĂ© administrative compĂ©tente il ne traite donc que les demandes dĂ©posĂ©es sur le sol français et ne peut ĂȘtre saisi depuis lâĂ©tranger. Pour demander asile en France, un ressortissant Ă©tranger qui se trouve en dehors de notre territoire doit solliciter auprĂšs des autoritĂ©s consulaires françaises un visa dont la dĂ©livrance relĂšve in fine du ministĂšre de lâintĂ©rieur. En 2015, M. Assange avait exprimĂ© par voie de presse son intention de demander asile en France ; cependant, Ă ce jour, le Gouvernement nâa eu connaissance, de sa part, ni dâune telle demande formelle, ni dâune demande de visa â puisquâil rĂ©side Ă lâĂ©tranger â aux fins de demander lâ vous le voyez, cette question nâest pas nouvelle. InterrogĂ©es au sujet de leur dĂ©cision au cas oĂč M. Assange demanderait effectivement lâasile politique, les autoritĂ©s françaises avaient alors estimĂ© quâil nây aurait pas lieu de rĂ©pondre favorablement Ă cette demande, compte tenu dâĂ©lĂ©ments liĂ©s Ă la situation de fait comme Ă la situation juridique de lâintĂ©ressĂ© or il nâapparaĂźt pas que ces Ă©lĂ©ments aient Ă©voluĂ© depuis. Toutefois, la situation de droit et de fait de M. Assange ne remet aucunement en cause notre engagement constant en faveur de la libertĂ© dâexpression et de la protection des lanceurs dâ part, en effet, la loi française consacre la libertĂ© dâexpression comme lâun des piliers de la dĂ©mocratie. Elle nâest pas absolue le corpus juridique qui lâencadre depuis la loi du 29 juillet 1881 a progressivement Ă©tĂ© Ă©toffĂ© par lâadjonction de rĂšgles concernant le respect de la personne, la protection des mineurs et la rĂ©pression de lâinjure, de la diffamation ou de lâatteinte Ă la vie privĂ©e. ConformĂ©ment Ă notre tradition libĂ©rale et aux prescriptions de la loi de 1881, les abus de la libertĂ© dâexpression ne peuvent ĂȘtre sanctionnĂ©s que par le juge judiciaire, gardien des libertĂ©s, sans intervention du pouvoir part, avec la loi Sapin 2 du 9 dĂ©cembre 2016, la France a fait partie des dix premiers Ătats membres de lâUnion europĂ©enne Ă sâĂȘtre dotĂ©s dâun texte protĂ©geant les lanceurs dâalerte â il en rĂ©sulte ce statut juridique du lanceur dâalerte que vous Ă©voquiez, entourĂ© de conditions protectrices pour les diffĂ©rentes parties prenantes. La proposition de rĂ©solution mentionne en outre la dimension europĂ©enne de notre action sur ce point la France a ainsi jouĂ© un rĂŽle moteur en vue de faire aboutir les nĂ©gociations concernant la directive adoptĂ©e le 7 octobre 2019 sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de lâUnion europĂ©enne. Nous avons dĂ©fendu une approche Ă©quilibrĂ©e, permettant de prĂ©server un instrument unique au champ dâapplication large, Ă mĂȘme de protĂ©ger le plus largement possible les lanceurs dâalerte contre le risque de reprĂ©sailles tout en garantissant un dispositif juridique proportionnĂ© aux diffĂ©rents niveaux de gravitĂ©. La directive prĂ©voit la possibilitĂ© dâun signalement externe, soit directement, soit Ă lâissue dâun signalement interne restĂ© vain, ainsi quâune protection, sous certaines rĂ©serves, en cas de divulgation au le savez, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s, Sylvain Waserman â que je remercie â a dĂ©posĂ© le 21 juillet 2021 une proposition de loi visant Ă transposer cette directive et qui, en rĂ©alitĂ©, va plus loin que les dispositions europĂ©ennes. Elle remĂ©die Ă plusieurs limites de la loi Sapin 2, notamment en renforçant lâaccessibilitĂ© aux dispositifs dâalerte par la suppression de lâobligation de lancer lâalerte en interne avant de les faire connaĂźtre Ă des interlocuteurs externes Ă lâorganisation concernĂ©e. Elle Ă©tend Ă©galement la protection des lanceurs dâalerte Ă ceux qui facilitent leur tĂąche et qui peuvent ĂȘtre des personnes morales Ă but non lucratif. Le Gouvernement ayant engagĂ© la procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e le 25 octobre 2021, le texte a Ă©tĂ© adoptĂ©, aprĂšs modifications, Ă lâunanimitĂ© par lâAssemblĂ©e nationale le 17 novembre je me rĂ©jouis que les dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs qui se sont rĂ©unis en commission mixte paritaire le 1er fĂ©vrier dernier soient parvenus Ă un compromis, si bien que le nouveau cadre de protection des lanceurs dâalerte entrera en vigueur dans les tout prochains ce thĂšme, la France est un bon Ă©lĂšve Ă ce stade, aucun Ătat membre de lâUnion europĂ©enne nâa respectĂ© le dĂ©lai de transposition de deux ans fixĂ© pour la directive. Ainsi que lâĂ©voquait M. Mbaye, nous pourrions poursuivre nos efforts en vue dâinciter nos partenaires europĂ©ens Ă la transposer Ă©galement, amĂ©liorant la protection des lanceurs dâalerte en Europe. Je tiens toutefois Ă rappeler que le cadre juridique de cette protection reste tout Ă fait distinct de celui de lâasile politique des lanceurs dâalerte peuvent certes, sâils remplissent les conditions requises, bĂ©nĂ©ficier de la protection des demandeurs dâasile ou de la protection subsidiaire, mais ce sont lĂ , je le rĂ©pĂšte, deux sujets et deux statuts la proposition de rĂ©solution fait rĂ©fĂ©rence aux travaux du Conseil de lâEurope, oĂč ont Ă©tĂ© nĂ©gociĂ©s plusieurs instruments visant Ă instaurer des normes en matiĂšre de signalement et en matiĂšre de protection des lanceurs dâalerte. La Convention civile sur la corruption et la Convention pĂ©nale sur la corruption, adoptĂ©es en 1999, incitent notamment les Ătats parties, dont la France, Ă prendre des mesures de protection des personnes qui divulguent des informations dans lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. En 2014, le comitĂ© des ministres du Conseil de lâEurope a adoptĂ© une recommandation traitant spĂ©cifiquement de la protection des lanceurs dâ comme vous le souhaitez et comme le recommande lâAPCE, un instrument gĂ©nĂ©ral et juridiquement contraignant relatif aux lanceurs dâalerte ? Le comitĂ© des ministres a clairement exprimĂ© sa position Ă cet Ă©gard le 29 avril 2020 La nĂ©gociation dâun instrument contraignant, telle une convention, reprĂ©senterait un processus long et au rĂ©sultat incertain compte tenu de la complexitĂ© du sujet et de la diversitĂ© des solutions adoptĂ©es par les Ătats membres pour protĂ©ger les lanceurs dâalerte. » Il estime plus opportun Ă ce stade dâencourager les Ătats Ă appliquer pleinement les recommandations existantes, au besoin avec lâassistance technique des comitĂ©s et organes compĂ©tents du Conseil de lâ lâensemble des raisons que je viens dâĂ©voquer, vous comprendrez⊠Non, on ne comprend pas ! âŠque le Gouvernement soit dĂ©favorable Ă la proposition de rĂ©solution. Vous aurez nĂ©anmoins pu constater, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s, quâil demeure pleinement conscient de lâimportance de la protection nationale et internationale des lanceurs dâalerte. La France continuera dâĂȘtre exemplaire Ă cet Ă©gard, suivant une approche Ă©quilibrĂ©e protĂ©geant toutes les parties concernĂ©es. M. Bruno Questel applaudit. Sur lâensemble de la proposition de rĂ©solution, je suis saisie par le groupe Socialistes et apparentĂ©s et par le groupe La RĂ©publique en marche dâune demande de scrutin public. Le scrutin est annoncĂ© dans lâenceinte de lâAssemblĂ©e nationale. Ă la demande du groupe La RĂ©publique en marche, la sĂ©ance est suspendue. La sĂ©ance, suspendue Ă vingt-trois heures dix, est reprise Ă vingt-trois heures quinze. La sĂ©ance est reprise. Dans les explications de vote, la parole est Ă M. Alexis CorbiĂšre. Je me permets de monter Ă la tribune car câest peut-ĂȘtre tout ce quâil reste finalement. Exclamations sur quelques bancs du groupe LaREM. Soyez Ă©lĂ©gants, chers collĂšgues. Le sujet est grave nous pouvons lui accorder une certaine homme a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă mort, en rĂ©alitĂ©, en Ă©tant condamnĂ© Ă lâenfermement. Je vais citer quelquâun On va tout de mĂȘme rappeler ce quâil a permis de rĂ©vĂ©ler. Il a permis de rĂ©vĂ©ler en France que Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande avaient Ă©tĂ© espionnĂ©s par les AmĂ©ricains, ça nâest pas rien. Il a permis de rĂ©vĂ©ler Ă©galement que Pierre Moscovici et François Baroin, deux ministres français de lâĂ©conomie, avaient fait lâobjet dâune opĂ©ration dâespionnage Ă©conomique conduite par les Ătats-Unis. » Celui qui parlait ainsi sâappelait Ăric Dupond-Moretti il Ă©tait alors avocat de M. Julian Assange. Excellent ministre ! Il parlait vrai, et vous le jugez aujourdâhui excellent ministre. Oui ! Avant dâĂȘtre ministre, il nâĂ©tait dĂ©jĂ pas mauvais, notamment lorsquâil sâexprimait vous le jugez excellent, soyez fidĂšles Ă sa parole. Comment un homme, dont le dĂ©lit est prĂ©cisĂ©ment dâavoir permis Ă la France de faire face Ă ceux qui veulent mettre en cause son indĂ©pendance, ne devrait-il pas bĂ©nĂ©ficier de lâaide de la France ? Ă quoi se juge une grande nation libre et indĂ©pendante ? Au fait que, prĂ©cisĂ©ment, mĂȘme si vous jugez les Ătats-Unis dâAmĂ©rique comme un pays ami, nous devons leur dire que le sort quâils ont rĂ©servĂ© Ă Julian Assange est intolĂ©rable. Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LT. Notre indĂ©pendance se jugera Ă notre capacitĂ© Ă dire, sur ce dossier trĂšs clair, quâil est hors de question que cet homme, qui est un lanceur dâalerte, un journaliste, soit mis aux fers. Un dĂ©putĂ© du groupe LaREM agite les bras. Vous levez les mains en faisant le marionnettiste, collĂšgue. Mais qui est la marionnette de qui dans cette histoire ? Le dossier est clair ! Monsieur le ministre dĂ©lĂ©guĂ©, je vous ferai un reproche, si vous me le permettez vous nâavez jamais Ă©voquĂ© le cas de Julian Assange Ă cette tribune. Jamais ! M. François Ruffin applaudit. Vous avez fait un cadrage juridique, mais jamais vous ne vous ĂȘtes prononcĂ© comme citoyen, comme ministre, comme responsable politique, sur un dossier qui est limpide â câest ce que montre notamment le rapport rĂ©alisĂ© par tous ceux qui y ont travaillĂ© au sein de lâONU. Julian Assange est parfaitement innocent, et vous le savez ! Tout le monde le sait ! Monsieur Dupond-Moretti le sait ! Et que faisons-nous ? Nous ne prenons pas position ? Il sâagit de notre honneur en tant que nation ! Ceux qui ont pris la parole ici sans soutenir Julian Assange ont manifestĂ© une marque de servitude et dâavilissement face aux Ătats-Unis dâAmĂ©rique. Ce nâest pas sĂ©rieux ! Au-delĂ du cas de Julian Assange, il sâagit dâenvoyer un message clair Ă une puissance fĂ»t-elle amie nous nâacceptons pas le sort qui est fait Ă cet homme !Cette proposition de rĂ©solution parle vrai, parle juste. Il est tard envoyons un signal de lumiĂšre dans la nuit que traverse cet homme. MM. François Ruffin et Jean Lassalle applaudissent. Cela ne permettra peut-ĂȘtre pas de lâarracher aux griffes de ceux qui lâont enfermĂ©, mais le fait quâune grande nation comme la France, attachĂ©e Ă la libertĂ©, envoie ce signal, quel rĂ©confort pour lui et pour tous ceux qui, comme lui, sont des lanceurs dâalerte ! Chers collĂšgues, faisons preuve de courage. Soyons Français, tout simplement fidĂšles Ă notre histoire votons cette proposition de rĂ©solution. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. â M. François Ruffin applaudit Ă©galement. La parole est Ă Mme Jennifer De Temmerman. La majoritĂ© va sâexprimer, tout de mĂȘme ? Exclamations sur les bancs du groupe LaREM. Ce soir finalement, quoi quâil arrive, nous aurons rĂ©ussi. Julian Assange aura reçu le soutien de ceux qui, en France, accordent un prix Ă la vĂ©ritĂ©, Ă la libertĂ© et aux droits humains. Nous ne sommes pas naĂŻfs, nous savons aussi que sa situation nâaurait pas Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e ce soir nous nâavons jamais prĂ©tendu le contraire. Nous avons entendu vos arguments, chers collĂšgues, mais il sâagit dâune proposition de rĂ©solution, câest-Ă -dire avant tout dâun geste symbolique, qui dit de nous ce que nous sommes et ce que nous dĂ©fendons. Comme tant dâautres gestes symboliques dans cet hĂ©micycle, il sâoppose Ă une situation que vous-mĂȘme jugez jâentends que lâOFPRA est seul habilitĂ© Ă traiter la demande que Julian Assange pourrait dĂ©poser, mais il est des cas oĂč lâexĂ©cutif a su intervenir pour faire obtenir la nationalitĂ© française Ă des hĂ©ros du quotidien. TrĂšs bien ! » et applaudissements sur les bancs du groupe LT. Elle a su le faire aussi dans des situations plus graves, par exemple pour Lassana Bathily, qui est intervenu lors de la prise dâotages de lâHyper pourrais dĂ©ployer tous vos arguments, chers collĂšgues, et les dĂ©monter un par un. Mais ce qui compte ce soir, finalement, ce nâest pas que nous demandions dâaccorder lâasile Ă Julian Assange câest que nous assurions de notre soutien un homme Ă©puisĂ© et diminuĂ©, moralement et physiquement â jusquâau point de ne plus y voir faute de lumiĂšre du jour, nous disaient ses proches â, un homme qui nâa jamais mĂ©ritĂ© un tel sort mais qui a mĂ©ritĂ©, au contraire, notre respect et notre reconnaissance. Les convictions demandent des actes. Je vous en prie ce soir, nous pouvons voter pour lui dĂ©clarer simplement notre soutien. Nous travaillerons ensemble, ensuite, aux meilleures solutions, mais nous aurons au moins envoyĂ© un message clair et fort. Applaudissements sur quelques bancs du groupe LT. Monsieur le ministre dĂ©lĂ©guĂ©, nous aurions aimĂ© vous entendre soutenir Julian Assange ; nous aurions aimĂ© vous entendre soutenir lâidĂ©e dâune grande convention, qui a Ă©tĂ© dĂ©fendue par ceux qui ont pris la parole sur les bancs de la majoritĂ© â je les en remercie. Mais nous nâavons pas entendu cela. Alors, dans un esprit de responsabilitĂ©, nous prenons la dĂ©cision de soutenir jusquâau bout Julian Assange et de lui assurer que nous sommes avec lui. Bravo ! » et applaudissements sur les bancs du groupe LT. â M. François Ruffin applaudit Ă©galement. Je mets aux voix lâarticle unique de la proposition de rĂ©solution. Il est procĂ©dĂ© au scrutin. Voici le rĂ©sultat du scrutin Nombre de votants 50 Nombre de suffrages exprimĂ©s 48 MajoritĂ© absolue 25 Pour lâadoption 17 Contre 31 La proposition de rĂ©solution nâest pas adoptĂ©e. Honteux ! ZĂ©ro valeur ! Lâordre du jour appelle la discussion de la proposition de loi constitutionnelle relative Ă la reconnaissance du vote blanc pour lâĂ©lection prĂ©sidentielle nos 3896, 4039. La parole est Ă M. Jean-FĂ©lix Acquaviva, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la lĂ©gislation et de lâadministration gĂ©nĂ©rale de la RĂ©publique. Les annĂ©es dâĂ©lections prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives, comme cette annĂ©e 2022, sont toujours des moments importants de la vie politique dâun pays. Aussi est-il heureux que nous ayons aujourdâhui lâoccasion de dĂ©battre dâun sujet aussi crucial et dĂ©terminant que la crise dĂ©mocratique et les moyens qui sont en notre possession pour y rĂ©pondre. Jâai la conviction que nous touchons ici au cĆur de notre rĂŽle de parlementaires. En effet, nous le savons tous dans cet hĂ©micycle, nos dĂ©mocraties reprĂ©sentatives traversent de sĂ©rieuses turbulences. Lâaugmentation constante du taux dâabstention en constitue un signal alarmant, qui rĂ©vĂšle la dĂ©saffection croissante des citoyens Ă lâĂ©gard des Ă©lus. Elle doit nous interroger et nous conduire Ă une rĂ©flexion collective sur le fonctionnement de la dĂ©mocratie en gĂ©nĂ©ral et du suffrage universel en proposition de loi constitutionnelle soumise Ă notre examen a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e par notre collĂšgue Jean Lassalle, que je salue. Son contenu dĂ©coule dâune croyance forte, celle quâune meilleure prise en compte du vote blanc lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle constituerait un premier pas dans le sens dâune rĂ©conciliation des Français avec la droit Ă©lectoral, le vote blanc a longtemps Ă©tĂ© rendu invisible. Le Conseil dâĂtat a prĂ©cisĂ© dĂšs 1806 que les bulletins blancs devaient ĂȘtre retranchĂ©s des votes Ă©mis et assimilĂ©s aux votes nuls. Ce double principe de lâexclusion des votes blancs des suffrages exprimĂ©s et de leur assimilation aux votes nuls a perdurĂ© jusquâĂ une loi du 21 fĂ©vrier 2014. Il sâinscrivait dans une tradition historique, celle dâune conception utilitariste du droit de vote. Dans ce cadre, le suffrage a pour unique finalitĂ© dâarrĂȘter une dĂ©signation en cas dâĂ©lection ou une dĂ©cision en cas de rĂ©fĂ©rendum. Dans cette optique, la prise en compte du vote blanc est perçue comme premiĂšre rupture avec cette tradition historique est apparue, comme je lâindiquais, avec la loi du 21 fĂ©vrier 2014 visant Ă reconnaĂźtre le vote blanc aux Ă©lections, qui a eu pour objet de le distinguer du vote nul. DĂ©sormais, les bulletins blancs sont dĂ©comptĂ©s sĂ©parĂ©ment et annexĂ©s aux procĂšs-verbaux des Ă©lections. Cette Ă©volution lĂ©gislative a permis dâatteindre un premier degrĂ© de reconnaissance juridique du vote blanc qui est ainsi mesurĂ©, et dont la visibilitĂ© est ainsi accrue. Nous savons dĂ©sormais, par exemple, que, lors du second tour de lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2017, plus de 3 millions dâĂ©lecteurs ont fait le choix dâun bulletin blanc, soit 6,4 % des inscrits et 8,5 % des lâavancĂ©e permise par la loi de 2014 est avant tout symbolique. Le vote blanc est en effet mieux reconnu mais il reste sans incidence sur le scrutin. La prĂ©sente proposition de loi constitutionnelle suggĂšre en consĂ©quence dâaller plus loin. En rupture avec la conception strictement utilitariste du droit de vote, elle revient Ă affirmer que le suffrage universel peut et doit permettre aux citoyens dâexprimer leurs opinions, fussent-elles 1er a ainsi pour objet dâintĂ©grer les votes blancs dans les suffrages exprimĂ©s lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle. Il sâagit dâune avancĂ©e importante. Cette question est en effet un serpent de mer de notre vie politique. Au sein de notre assemblĂ©e, elle a fait lâobjet de trente-cinq propositions de loi dĂ©posĂ©es depuis 1993. Elle figurait Ă©galement dans le programme de sept des onze candidats Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2017. Enfin et surtout, elle bĂ©nĂ©ficie dâune adhĂ©sion trĂšs forte des Français en 2017, ils Ă©taient 86 % Ă se dire favorables Ă ce que le vote blanc soit comptabilisĂ© dans les suffrages exprimĂ©s lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle, quitte Ă ce que cela conduise Ă lâinvalidation de lâĂ©lection au cas oĂč aucun candidat ne parviendrait Ă obtenir la majoritĂ© absolue des suffrages plus de rĂ©pondre Ă la volontĂ© des Français, lâĂ©volution proposĂ©e par la prĂ©sente proposition de loi constitutionnelle permettra de lutter contre lâabstention. Au premier tour de lâĂ©lection prĂ©sidentielle, celle-ci reprĂ©sentait 16,2 % des inscrits en 2007, 20,5 % en 2012 et 22,2 % en 2017. Au second tour, elle sâĂ©levait Ă 16 % des inscrits en 2007, 19,7 % en 2012 et 25,4 % en 2017. Ces chiffres doivent nous alerter. ReconnaĂźtre que le vote blanc a une vĂ©ritable signification politique et lui donner le pouvoir de changer le cours de lâĂ©lection constitue une premiĂšre Ă©tape pour rĂ©concilier les citoyens avec les urnes. En 2017, 78 % des abstentionnistes dĂ©claraient quâils auraient votĂ© blanc si cette option avait Ă©tĂ© officiellement des bulletins blancs dans les suffrages exprimĂ©s emporte naturellement des consĂ©quences sur le mode de scrutin prĂ©sidentiel. Lâarticle 2 de la proposition de loi constitutionnelle anticipe la situation dans laquelle aucun candidat nâobtiendrait la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s au second tour. Il met en place un dispositif permettant dâĂ©viter tout blocage dispositif initial de la proposition de loi prĂ©voyait que le Conseil constitutionnel invaliderait lâĂ©lection si aucun candidat nâobtenait la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s et quâil Ă©tait procĂ©dĂ© Ă un second scrutin. Par un amendement que je soutiens, notre collĂšgue Jean Lassalle propose de prĂ©ciser que, lors de ce second scrutin, le candidat ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages au second tour est Ă©lu. Le dispositif ainsi amendĂ© permettrait un juste Ă©quilibre entre, dâune part, la nĂ©cessitĂ© dĂ©mocratique de donner Ă ceux qui souhaitent manifester leur refus de faire un choix parmi lâoffre politique une incidence sur le scrutin, et, dâautre part, lâimpĂ©ratif de stabilitĂ© institutionnelle en limitant Ă deux le nombre maximum de est donc le sens de cette proposition de loi constitutionnelle, circonscrite par son objet mais profondĂ©ment inspirĂ©e par la vision quâelle porte de notre dĂ©mocratie et du suffrage universel. MM. Alexis CorbiĂšre et Jean Lassalle applaudissent. La parole est Ă Mme la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e chargĂ©e de la citoyennetĂ©. La proposition de loi constitutionnelle que nous examinons aujourdâhui vise Ă inclure les votes blancs dans la dĂ©termination des suffrages exprimĂ©s lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle. Le texte propose par ailleurs de permettre au Conseil constitutionnel dâannuler une Ă©lection prĂ©sidentielle dans le cas oĂč aucun des candidats ne recueillerait la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s et de procĂ©der ainsi Ă une nouvelle tiens Ă vous dire que le Gouvernement sera dĂ©favorable Ă cette Ă©volution, pour plusieurs raisons. Dâabord la modification constitutionnelle que vous proposez reprĂ©sente un bouleversement dâordre juridique majeur Ă lâĂ©gard duquel le Conseil constitutionnel a souhaitĂ© nous mettre en garde. Il reprĂ©sente aussi et surtout un risque pour la soliditĂ© et pour la stabilitĂ© de notre systĂšme institutionnel. Câest pourquoi il nous semble que nous ne pouvons pas y tiens nĂ©anmoins Ă saluer lâoccasion qui nous est donnĂ©e aujourdâhui de dĂ©battre de la signification du vote blanc, de cette non-expression dâun choix qui tĂ©moigne, dans la plupart des cas, dâune forme dâinsatisfaction vis-Ă -vis de lâoffre politique existante, ainsi que de lâĂ©loignement de beaucoup de nos concitoyens de la sphĂšre publique. Ce dĂ©bat devrait nous permettre de nous poser davantage la question de savoir comment nous pouvons, nous, responsables politiques, intĂ©resser de nouveau nos concitoyens au dĂ©bat dĂ©mocratique, rĂ©enchanter la politique, pour que chacun puisse vouloir exprimer sa prĂ©fĂ©rence, au lieu de se mettre en retrait, soit en sâabstenant, soit mĂȘme en refusant de procĂ©der Ă un choix lors de lâ câest cela qui devrait ĂȘtre le cĆur de notre dĂ©bat. Nous devons entendre les raisons qui amĂšnent nos concitoyens Ă sâexprimer Ă travers un bulletin de vote blanc et nous donner collectivement les moyens de faire revenir les Français vers la politique, de redonner envie aux Français de choisir leurs Ă©lus, car câest Ă travers cet acte de choix que les Françaises et les Français peuvent orienter lâavenir du pays, de nos rĂ©gions, de nos dĂ©partements, de nos communes. Refuser de choisir, refuser dâĂ©lire, câest aussi exposer la collectivitĂ© Ă ne pas ĂȘtre gouvernĂ©e. Et la question se poserait alors, puisque, comme vous le savez, la loi du 21 fĂ©vrier 2014 visant Ă reconnaĂźtre le vote blanc aux Ă©lections permet dâores et dĂ©jĂ de dĂ©compter sĂ©parĂ©ment les bulletins de vote blancs des bulletins nuls. La loi organique du 25 avril 2016 de modernisation des rĂšgles applicables Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle a introduit cette disposition dans le cadre de lâĂ©lection le dĂ©bat autour du vote blanc ne date pas des annĂ©es 2000. Le 18 ventĂŽse an VI, soit le 6 mars 1798, une loi fut votĂ©e autorisant le vote blanc, au moment oĂč le vote par bulletin sâinsĂ©rait durablement dans la vie politique française. Tout au long du XIXe siĂšcle, sous la monarchie de Juillet puis sous le Second Empire, nous avons assistĂ© Ă un vif dĂ©bat autour de la reconnaissance du vote blanc et ce jusquâĂ la IIIe RĂ©publique. Sous lâEmpire, on ne votait pas beaucoup ! Je vous donne le point !Câest au moment mĂȘme oĂč on a vu sâenraciner le suffrage universel direct et une dĂ©mocratie libĂ©rale fondĂ©e sur lâidĂ©e que le suffrage doit conduire Ă sĂ©lectionner les responsables politiques, que le vote blanc fut lâacte de vote sert aussi Ă exprimer une opinion. Certes, le vote blanc peut nous dire quelque chose une dĂ©fiance, une indiffĂ©rence, une forme de mĂ©contentement peut-ĂȘtre. Toutefois, je crois que les opinions politiques devraient sâexprimer avant tout en renforçant le pluralisme politique, en permettant Ă tous les courants de pensĂ©e de trouver une expression politique et dĂ©mocratique, et donc Ă travers un choix exprimĂ© dans lâ avons eu hier dans cet hĂ©micycle un dĂ©bat riche autour de la mise en place dâune dose de proportionnelle aux Ă©lections lĂ©gislatives, sur la recherche dâun mode dâĂ©lection plus lisible et plus cohĂ©rent pour les Ă©lections rĂ©gionales et dĂ©partementales, ainsi dâailleurs que sur la paritĂ© dans les conseils municipaux. CâĂ©tait une promesse du PrĂ©sident ! Câest en allant dans cette direction que nous pourrons, je crois, redonner envie aux Français de choisir leurs dĂ©putĂ©s, leur maire, leurs conseillers rĂ©gionaux et dĂ©partementaux et, bien sĂ»r, leur PrĂ©sident de la RĂ©publique. Que se passerait-il en effet une fois que les votes blancs, pris en compte dans les suffrages exprimĂ©s, seraient validĂ©s ? Je vais revenir sur les inconvĂ©nients techniques et juridiques dâune telle mesure, mais, sur le fond, je vous pose la question, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s souhaitons-nous voir grossir cette part de la population qui, au lieu de donner une orientation politique par son vote, va choisir de voter blanc et donc de ne pas choisir ? Je crois que ce serait reconnaĂźtre pour nous, responsables politiques, un Ă©chec rĂ©alitĂ©, ce nâest pas cela que les citoyens attendent. Ce quâils attendent, ce sont des Ă©lus qui se mobilisent pour les Ă©couter, pour rĂ©pondre Ă leurs besoins, pour apporter des rĂ©ponses aux grands enjeux dâavenir et aux problĂšmes du quotidien or le vote blanc ne rĂ©pondra pas Ă ces consĂ©quences de la reconnaissance du vote blanc en tant que suffrages exprimĂ©s pour lâĂ©lection du PrĂ©sident de la RĂ©publique seraient, par ailleurs, potentiellement graves puisque prendre en compte les votes blancs dans les suffrages, ce serait, par exemple, porter atteinte Ă la lĂ©gitimitĂ© de lâĂ©lection du PrĂ©sident de la RĂ©publique et donc Ă lâensemble de notre systĂšme dĂ©mocratique. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique est Ă©lu Ă la majoritĂ© absolue des suffrages exprimĂ©s. Ce que vous proposez reviendrait donc Ă mettre en cause ce principe cardinal pour cette Ă©lection. Par ailleurs, le systĂšme que vous proposez prĂ©sente un risque considĂ©rable celui de lâincapacitĂ© potentielle dâĂ©lire un prĂ©sident de la RĂ©publique puisque, thĂ©oriquement, en lâabsence de majoritĂ© absolue, il nous faudra recommencer autant de fois que nĂ©cessaire lâorganisation dâun nouveau situation crĂ©erait une instabilitĂ© importante au sommet de lâĂtat, difficilement acceptable pour nos concitoyens. M. Bruno Questel applaudit. Elle a raison ! Le risque non seulement de paralysie Ă©lectorale, mais surtout de paralysie du pays sâaccompagnerait dâune atteinte Ă la lĂ©gitimitĂ© de celui ou de celle qui, au terme de ce trĂšs long et rĂ©pĂ©titif processus dĂ©mocratique, serait finalement Ă©lu. On peut en effet douter quâun candidat ayant eu besoin de nombreux tours de scrutin pour ĂȘtre Ă©lu puisse avoir la lĂ©gitimitĂ© suffisante que confĂšre lâĂ©lection en temps normal. Cette fragilitĂ© serait dâautant plus problĂ©matique pour une Ă©lection aussi importante que celle du PrĂ©sident de la RĂ©publique dans notre systĂšme institutionnel. Ăvidemment ! Il nous est donc proposĂ© un systĂšme oĂč le choix dâune petite minoritĂ© bloquante dâĂ©lecteurs pourrait mettre en pĂ©ril lâexpression de la grande majoritĂ© des complĂ©ter lâanalyse concernant lâinstabilitĂ© que cette disposition introduirait dans lâĂ©lection du PrĂ©sident de la RĂ©publique, tenons compte des enseignements tirĂ©s des scrutins passĂ©s. En 2017, ce sont 3,21499 millions de bulletins blancs qui ont Ă©tĂ© recensĂ©s. Si la disposition aujourdâhui proposĂ©e avait Ă©tĂ© en vigueur, le score du prĂ©sident Ă©lu au second tour aurait Ă©tĂ© de 60 %, au lieu de 66 %. Alors que les bulletins blancs nâĂ©taient pas encore dĂ©comptĂ©s Ă part, en 2012 les bulletins blancs et nuls ont reprĂ©sentĂ© 2,154956 millions de voix. Le prĂ©sident Ă©lu en 2012 nâaurait alors obtenu que 49 % des suffrages au lieu de 52 %. Le Conseil constitutionnel aurait dĂ» procĂ©der Ă lâinvalidation du scrutin malgrĂ© les plus de 18 millions de voix rĂ©unies en 2012 et les plus de 16 millions de voix portĂ©es sur le second sans compter, mesdames et messieurs, sur lâeffet dâentraĂźnement quâaurait cette disposition introduite dans les rĂšgles de lâĂ©lection du PrĂ©sident de la RĂ©publique. Des demandes Ă©mergeraient rapidement pour que les nouvelles modalitĂ©s de prise en compte du vote blanc soient Ă©tendues Ă toutes les autres Ă©lections de notre systĂšme dĂ©mocratique. La prise en compte dans une Ă©lection au scrutin de liste des bulletins blancs en tant que suffrages exprimĂ©s implique des Ă©volutions notables et premier lieu, la prise en compte du vote blanc augmente mĂ©caniquement le nombre de suffrages exprimĂ©s. Par consĂ©quent le pourcentage de suffrages recueillis diminue pour chaque liste, quand bien mĂȘme le nombre de suffrages quâelles obtiennent en valeur absolue resterait constant â câest mathĂ©matique. Lâeffet obtenu serait donc contraire Ă lâeffet escomptĂ©, puisquâune telle Ă©volution pĂ©naliserait les formations politiques modestes qui atteindraient plus difficilement les seuils de pourcentage fixĂ©s par le code Ă©lectoral pour la rĂ©partition des siĂšges, lâaccĂšs Ă un Ă©ventuel second tour et mĂȘme la fusion des en va de mĂȘme pour les seuils qui permettent dâaccĂ©der au remboursement des frais de campagne. Compter le vote blanc dans les suffrages exprimĂ©s sans modifier les seuils Ă©lectoraux porterait atteinte Ă lâexigence constitutionnelle de participation Ă©quitable des partis et des groupements politiques Ă la vie politique et de garantie de lâexpression pluraliste des opinions, consacrĂ©e par lâarticle 4 de la ailleurs, cette Ă©volution prĂ©senterait le risque plus global de multiplier les seconds tours, tout en rendant plus difficile lâobtention de la majoritĂ© absolue dĂšs le premier tour. Il faudrait alors Ă©valuer trĂšs finement lâimpact du vote blanc sur la rĂ©partition des siĂšges, la possibilitĂ© ou non dâattribuer au vote blanc des siĂšges qui demeureraient vacants. DĂšs lors, pour les scrutins proportionnels, deux hypothĂšses seraient envisageables soit la reconnaissance du vote blanc pourrait ĂȘtre sans effet sur la rĂ©partition des siĂšges, ce qui viderait de son sens sa prise en compte, soit les votes blancs seraient attribuĂ©s Ă des siĂšges qui demeureraient donc vacants pendant toute la durĂ©e du mandat on frĂŽlerait alors lâ les scrutins majoritaires, oĂč la loi impose la majoritĂ© absolue de suffrages exprimĂ©s pour ĂȘtre Ă©lu dĂšs le premier tour, lâintĂ©gration des votes blancs rendrait plus difficile lâĂ©lection dĂšs le premier tour, comme je lâĂ©voquais le cas spĂ©cifique des rĂ©fĂ©rendums, dĂšs lors que les bulletins blancs seraient assimilĂ©s Ă des suffrages exprimĂ©s, le vote blanc deviendrait-il une troisiĂšme option, en plus des bulletins oui »et non » ? Dans cette hypothĂšse, les rĂšgles dâadoption des dispositions soumises Ă rĂ©fĂ©rendum devraient ĂȘtre elles aussi trĂšs largement modifiĂ©es dans la loi, pour envisager en premiĂšre hypothĂšse lâadoption de la disposition soumise Ă rĂ©fĂ©rendum, Ă condition que le oui lâemporte Ă la majoritĂ© absolue. Cela reviendrait Ă assimiler les votes blancs Ă des votes non » et cette option pourrait donner lieu Ă des manipulations kafkaĂŻennes. Jâillustrerai mon propos dâun exemple. Si la question posĂ©e est Ătes-vous favorable au projet consistant Ă rĂ©duire Ă cinq ans le mandat prĂ©sidentiel ? », le vote blanc sera assimilĂ© au non et donc au vote en faveur du maintien du septennat, alors que si la question est Ătes-vous favorable au maintien du septennat ? », le vote blanc est assimilĂ© Ă un vote favorable au deuxiĂšme hypothĂšse concernant les rĂ©fĂ©rendums serait de modifier la rĂšgle dâadoption des dispositions soumises Ă rĂ©fĂ©rendum, de maniĂšre que lâadoption de la disposition soumise Ă rĂ©fĂ©rendum le soit Ă la condition que le oui lâemporte Ă la majoritĂ© relative. Cette option poserait alors la question des consĂ©quences Ă tirer dâune majoritĂ© relative de votes blancs par rapport au vote oui et au vote le constatez, mesdames et messieurs les dĂ©putĂ©s, la prise en compte du vote blanc nous obligerait Ă modifier substantiellement le droit Ă©lectoral et les effets de telles modifications sont considĂ©rables. Lâexamen dans cette assemblĂ©e du texte qui devait devenir la loi du 21 fĂ©vrier 2014 visant Ă reconnaĂźtre le vote blanc avait dĂ©jĂ permis de pointer les obstacles insurmontables qui naĂźtraient de la prise en compte des bulletins blancs dans les suffrages exprimĂ©s, quâil sâagisse dâĂ©lections au scrutin uninominal majoritaire ou au scrutin de liste proportionnelle, ou de et cela a bien Ă©tĂ© notĂ© lors des dĂ©bats de 2014, abstentions et votes blancs ne peuvent pas ĂȘtre mis sur le mĂȘme plan, car en dĂ©posant un bulletin dans lâurne, mĂȘme un bulletin blanc, le citoyen participe Ă lâĂ©lection. Le vote blanc doit donc alors ĂȘtre considĂ©rĂ© diffĂ©remment. Câest ce qui a conduit le Parlement Ă faire en sorte que les votes blancs soient dĂ©comptĂ©s et distinguĂ©s des votes loi de 2014 est allĂ©e plus loin en Ă©largissant la dĂ©finition du vote blanc alors quâil Ă©tait auparavant limitĂ© au cas de lâenveloppe contenant une feuille de papier blanc vierge, reconnue comme telle au moment du dĂ©pouillement, câest-Ă -dire exempte de tout signe et de toute annotation, le vote blanc est, Ă compter de ladite loi, Ă©tendu Ă lâenveloppe rĂ©glementaire trouvĂ©e vide, ce qui donne Ă lâĂ©lecteur la possibilitĂ© de dĂ©cider de son vote blanc dans le secret de lâisoloir, mĂȘme sans avoir pensĂ© au prĂ©alable Ă apporter sa feuille de papier blanc lâexplique le rapport dâinformation visant Ă identifier les ressorts de lâabstention, que je souhaite Ă nouveau saluer pour la qualitĂ© de ses propositions et des analyses effectuĂ©es Le vote blanc est un non-choix il ne permet la dĂ©signation dâaucun candidat, ce qui est pourtant la fonction de lâĂ©lection. » M. Bruno Questel applaudit. En consĂ©quence, le vote blanc ne devrait pas ĂȘtre Ă mĂȘme de mettre en pĂ©ril lâĂ©lection dâun candidat qui a obtenu la majoritĂ© des suffrages. ExprimĂ©s ! Vous le savez, le Gouvernement sâest engagĂ© Ă enrayer lâabstention et Ă rapprocher les Français de la vie politique. Ă cet effet, de nombreuses mesures ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es chaque Ă©lecteur recevra une nouvelle carte Ă©lectorale comportant un QR code lui permettant dâaccĂ©der Ă toutes les informations utiles pour aller voter ; jâai rĂ©uni ce matin place Beauvau lâensemble des plateformes â Twitter, Snapchat, Tiktok, Google, etc. â pour leur demander de communiquer auprĂšs des jeunes les adresses des bureaux de vote ou encore de les informer sur la maniĂšre de sâinscrire ; je rappelle Ă©galement le dispositif ; jâajoute quâil nâest pas trop tard pour sâinscrire sur les listes Ă©lectorales, puisque nous avons allongĂ© les dĂ©lais permettant de le faire. M. François-Michel Lambert sâexclame. Ces dispositions sont de nature Ă traiter le sujet dont nous dĂ©battons aujourdâhui celui de lâabstention. Le sujet, câest que lâoffre politique ne correspond pas toujours Ă la demande Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM et que des gens se dĂ©sintĂ©ressent de la politique, peut-ĂȘtre aussi parce quâils en ont assez dâentendre, comme dans des cirques, hurler sur les personnes en train de parler ou de voir Ă quel point les Ă©lus et les personnalitĂ©s politiques sont parfois menacĂ©s. Cela contribue aussi Ă Ă©loigner nos concitoyens du vote. Toutes ces questions sont intimement liĂ©es et nous devons y apporter des rĂ©ponses cohĂ©rentes et coordonnĂ©es entre elles. Câest en tout cas ce Ă quoi travaille actuellement le Gouvernement. Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. Dans la discussion gĂ©nĂ©rale, la parole est Ă M. Jean Lassalle. Je tiens tout dâabord Ă remercier mon collĂšgue et ami Jean-FĂ©lix Acquaviva qui a bien voulu rapporter la proposition de loi constitutionnelle dont je suis lâauteur. Je remercie Ă©galement le groupe LibertĂ©s et territoires de mâavoir donnĂ© la chance de prĂ©senter ce texte, de dĂ©fendre les idĂ©es et les valeurs que nous partageons avec un trĂšs grand nombre dâentre vous et avec de trĂšs nombreux Français. Je remercie enfin tous les groupes qui ont bien voulu jouer le jeu aujourdâhui pour que lâensemble des textes inscrits dans le cadre de la niche de notre groupe puissent ĂȘtre examinĂ©s, mĂȘme sâils ont connu des fortunes nous lâavons rappelĂ© lors de lâexamen de ce texte en commission, la dĂ©mocratie reprĂ©sentative Ă laquelle nous sommes tous tant attachĂ©s est, ces derniĂšres annĂ©es, contestĂ©e. Dâailleurs, la longue intervention de Mme la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e illustre Ă elle seule lâextrĂȘme inquiĂ©tude qui habite le Gouvernement et le PrĂ©sident de la RĂ©publique. Jây reviendrai atteint des niveaux sans prĂ©cĂ©dent ; la dĂ©fiance envers les Ă©lus et, plus encore, envers les partis politiques illustre le fossĂ© qui se creuse entre le peuple et ses reprĂ©sentants. Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LT. Les Français ont perdu confiance dans leurs Ă©lites, dans les Ă©lus notamment et dans les partis politiques, je le rĂ©pĂšte â ainsi que dans la presse, mais ce nâest pas lâobjet de nos dĂ©bats de ce soir. Lâabstention augmente de maniĂšre massive depuis les annĂ©es 1980, toutes Ă©lections confondues. En sâabstenant, le peuple signifie quâil nâa plus ni la voix pour se rĂ©volter dĂ©mocratiquement ni le pouvoir suffisant pour changer fondamentalement le cours de son Emmanuel Macron a Ă©tĂ© Ă©lu en 2017 par seulement 43,6 % des Ă©lecteurs inscrits 12 millions de Français se sont abstenus et plus de 3 millions ont votĂ© blanc. Il sâagit du record absolu sous la Ve RĂ©publique. Comment un prĂ©sident Ă©lu avec les voix dâune minoritĂ© dâinscrits peut-il reprĂ©senter les Français dans toute leur diversitĂ© ?Depuis la loi de 2014, dont mes collĂšgues du groupe UDI-I Ă©taient Ă lâorigine â je les en remercie â les votes blancs sont dĂ©sormais dĂ©comptĂ©s sĂ©parĂ©ment. Toutefois, ils nâentrent toujours pas dans la prise en compte des suffrages exprimĂ©s. Ainsi, ils ne sont que trĂšs insuffisamment portĂ©s Ă la connaissance du grand vote blanc est pourtant, dans son principe, trĂšs diffĂ©rent de lâabstention. Vous avez longuement parlĂ© de lâabstention, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, mais je parle, quant Ă moi, du vote blanc, qui est lâexpression dâune pensĂ©e affirmĂ©e. En votant blanc, les citoyens nous disent Je participe au vote mais aucun des candidats, » â vous comprendrez que je ne parle pas de moi â aucun des projets ne correspond Ă mes attentes ». Cela signifie que, sâils se sentent concernĂ©s par la vie dĂ©mocratique, ils ne se sentent ni compris ni reconnaissance du vote blanc pour lâĂ©lection prĂ©sidentielle poursuit donc plusieurs objectifs. Tout dâabord, il sâagit de reconnaĂźtre une volontĂ© populaire maintes fois exprimĂ©e les citoyens français y sont favorables dans leur immense majoritĂ©, comme le montrent lâensemble des sondages rĂ©alisĂ©s sur le sujet. Un sondage effectuĂ© par lâIFOP en 2017 rĂ©vĂ©lait que 86 % des Français sont favorables Ă la reconnaissance du vote blanc en tant que suffrage exprimĂ© pour lâĂ©lection prĂ©sidentielle. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Ils ne parlent pas dâabstention mais bien de vote blanc ! Câest prĂ©cisĂ©ment le contenu de la proposition de loi constitutionnelle dont je suis lâauteur et que nous examinons aujourdâ plus, reconnaĂźtre le vote blanc est de nature Ă entraĂźner une baisse de lâabstention â nous le constaterons trĂšs vite. Les Ă©lecteurs qui ne se reconnaissent pas dans lâoffre proposĂ©e, mais souhaitent exprimer leur attachement Ă la dĂ©mocratie, se rendront de nouveau aux la baisse de lâabstention redonnerait au PrĂ©sident de la RĂ©publique un socle Ă©lectoral solide et lui assurerait une vraie que je ne sache pas combien de temps de parole il me reste, je suis obligĂ© de rĂ©pondre Ă votre argumentaire, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, car je nâaurais sans doute pas dâautre occasion de le faire. Vous avez dit que, tout au long du XIXe siĂšcle, la reconnaissance du vote blanc avait fait lâobjet de vifs dĂ©bats. Sauf quâau XIXe siĂšcle, cela ne vous aura pas Ă©chappĂ©, le rĂ©gime changeait tous les vingt ans, ce qui, fort heureusement, nâest plus le cas de nos jours. La France sortait de la RĂ©volution et elle apprenait la RĂ©publique et la dĂ©mocratie. TrĂšs bien ! Vous avez Ă©galement Ă©voquĂ© la situation dans laquelle nous nous trouverions si le vote blanc arrivait en tĂȘte des suffrages. Toutefois, qui vous dit, madame, ce qui se passera lors de la prochaine Ă©lection prĂ©sidentielle ? Avez-vous senti le climat de colĂšre qui rĂšgne dans notre pays ? Avez-vous vu comment un candidat qui utilise des termes que je nâaurais jamais cru entendre dans le langage public actuel sur les plateaux de tĂ©lĂ©visions nationales â poussĂ© aux fesses dâailleurs par lâensemble des mĂ©dias â a pu monter Ă 15 % des intentions de vote en trois semaines ? Ne pensez-vous pas quâil y a lĂ de quoi ĂȘtre prĂ©occupĂ© ? Vous avez raison mais vous nous opposez une rĂ©ponse technique. Elle est trĂšs chouette, votre rĂ©ponse technique, mais moi, je vous parle de politique, madame ! Ce nâest pas la peine de crier ! Je sais que vous nâĂȘtes pas sourde, mais vous ĂȘtes quand mĂȘme trĂšs sourde lorsque vous rĂ©pondez ce que vous venez de nous rĂ©pondre. Ce nâest pas la peine de mâinsulter ! Vous ĂȘtes membre du Gouvernement depuis cinq ans et vous nâavez tenu aucun compte⊠Ne mâinsultez pas, sâil vous plaĂźt ! Je vous ai laissĂ© parler, laissez-moi aller au bout de mon propos, car nous nâaurons pas lâoccasion de dĂ©battre dâun sujet dâune telle gravitĂ© tous les jours. Votre inquiĂ©tude perce dans votre regard et dans celui du Gouvernement. Câest une attaque personnelle pour la deuxiĂšme fois ! On se calme ! Nous avons encore la possibilitĂ© de parler tranquillement de ce sujet mais, dâici peu de temps, nous nâen aurons plus le loisir, surtout si vous campez sur des positions aussi rigides et aussi Ă©loignĂ©es des demandes du peuple souverain â vous voyez que je peux mâexprimer calmement. Câest mieux ! Mais lâAssemblĂ©e nationale, câest aussi la passion, madame⊠Tout Ă fait ! âŠet câest le murmure⊠Sans crier ! âŠde ceux qui croient Ă la paix, Ă la dĂ©mocratie, Ă la libertĂ© de notre grand pays, ce peuple souverain qui est devenu universaliste Ă travers mers et montagnes, et qui est en train de perdre ce quâil Ă©tait. Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Câest beau, ça ! Il vous restait deux minutes, monsieur parole est Ă M. Alexis CorbiĂšre. Le dĂ©bat sâachĂšvera aprĂšs ma prise de parole mais je veux remercier les membres du groupe LibertĂ©s et territoires â ils ont beaucoup Ă©tĂ© remerciĂ©s tout au long de cette journĂ©e et je ne voudrais pas quâils en prennent lâhabitude â dâavoir engagĂ© une discussion politique sur un aussi beau et grand sujet, celui de la reconnaissance du vote blanc, que le groupe la France insoumise avait Ă©galement alimentĂ© en proposant un dĂ©bat sur le droit de rĂ©voquer les Ă©lus. Pour ce qui nous concerne, nous englobons ces rĂ©flexions dans une volontĂ© de convocation dâune assemblĂ©e constituante, afin que ces grands sujets soient examinĂ©s par lâensemble du peuple qui dĂ©signerait des reprĂ©sentants pour en le savez, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, le PrĂ©sident de la RĂ©publique a Ă©tĂ© Ă©lu dans des conditions quâil avait lui-mĂȘme qualifiĂ©es avec humour de hold-up » câest dire combien la derniĂšre Ă©lection avait Ă©tĂ© bouleversante ! Il sait trĂšs bien que les conditions de ce volcan politique rĂ©unies en 2017 sont encore dâ quoi parlons-nous ? Du fait que, encore rĂ©cemment, Ă lâoccasion des Ă©lections dĂ©partementales et rĂ©gionales, 70 % des Ă©lecteurs ne se sont pas rendus aux urnes. Vous avez dit que, si nous instaurions le dispositif proposĂ© dans ce texte, la stabilitĂ© institutionnelle serait remise en cause. Jâaffirme quâelle lâest dĂ©jĂ . Applaudissements sur les bancs du groupe LT. Lorsquâun prĂ©sident de rĂ©gion est dĂ©signĂ© par seulement 15 % des Ă©lecteurs inscrits, nous pouvons bien parler dâinstabilitĂ©. François Hollande, avec son humour, disait Ce quâil y a de bien dans les institutions de la Ve RĂ©publique, câest que mĂȘme un gouvernement et un prĂ©sident impopulaires peuvent continuer Ă agir. » Jâestime que cette phrase est profondĂ©ment antirĂ©publicaine. Lorsquâon est impopulaire, quâon nâa plus le peuple avec soi, quâun segment seulement du peuple vous Ă©lit â 15 % â, il nây a plus de RĂ©publique. M. Jean Lassalle applaudit. Jâapplique dâailleurs ce principe Ă moi-mĂȘme jâai Ă©tĂ© Ă©lu dans la 7e circonscription de la Seine-Saint-Denis avec, au second tour, 60 % des suffrages exprimĂ©s, mais, en rĂ©alitĂ©, cela reprĂ©sentait 20 % seulement des Ă©lecteurs inscrits, ce qui signifie que 80 % des Ă©lecteurs de ma circonscription nâont pas votĂ© pour le dĂ©putĂ© qui les reprĂ©sente â câest le cas de nous tous. Que ceux qui forment la reprĂ©sentation nationale ne reprĂ©sentent en vĂ©ritĂ© que 20 % des Ă©lecteurs inscrits dans leur circonscription dĂ©montre bien la faiblesse du socle Ă©lectoral politique et pose le problĂšme du consentement Ă lâ Ă la question essentielle celle de la souverainetĂ© du corps Ă©lectoral » pour reprendre cette magnifique expression. Un corps doit sâexprimer dans son entitĂ©, sans jamais ĂȘtre amputĂ©. M. Jean Lassalle applaudit. Voter individuellement nâa pas de sens lâintĂ©rĂȘt du vote est que tout le monde sâexprime. Or ce nâest plus le cas. Que devons-nous faire ? Il faut donner des droits nouveaux la prise en considĂ©ration du vote blanc permettrait aux citoyens qui ne se reconnaissent pas dans lâoffre politique â au second tour, voire dĂšs le premier tour â dâĂȘtre entendus. Ils veulent dâailleurs ĂȘtre entendus pour dire prĂ©cisĂ©ment cela Je ne me reconnais pas dans lâoffre politique. » En leur accordant des droits nouveaux, nous leur donnons une nouvelle motivation de vous Ă©voquiez les consĂ©quences dâun tel dispositif sâil Ă©tait appliquĂ© lors du second tour. Câest intĂ©ressant ! Si celui qui sera amenĂ© Ă concentrer tous les pouvoirs dâun prĂ©sident sous la Ve RĂ©publique nâarrive mĂȘme pas Ă rĂ©unir 50 % des suffrages exprimĂ©s au second tour, cela rĂ©vĂšle un problĂšme politique de fond ! Câest dâailleurs pourquoi, dans cette hypothĂšse, il serait prĂ©fĂ©rable de recommencer le vote. Il y a donc un intĂ©rĂȘt indiscutable Ă ce que les millions de nos concitoyens qui, au second tour, ne se reconnaĂźtraient dans aucun des deux candidats en prĂ©sence, puissent se faire entendre au moyen de leur vote blanc et provoquer, Ă©ventuellement, une nouvelle devons inlassablement donner des droits qui permettent Ă nos concitoyens de se faire entendre. Câest un enjeu fondamental. Nous ne durerons pas longtemps dans le cadre des institutions actuelles si nous nâengageons pas une rĂ©forme significative, et si nous continuons Ă tourner autour de cette question. Je suis favorable Ă la prise en compte du vote blanc et au vote obligatoire les deux vont de pair. On ne peut instaurer le vote obligatoire que si on permet aux citoyens de sâexprimer Ă tout moment, mĂȘme quand les circonstances ne prĂ©sentent pas des candidats qui les satisfont. Ce seraient des avancĂ©es vos arguments contre la proposition de loi de nos collĂšgues, madame la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e, vous avez Ă©voquĂ© la question du rĂ©fĂ©rendum sous la Ve RĂ©publique. Vos propos Ă©taient pertinents, mais ils rĂ©vĂ©laient surtout lâarme que reprĂ©sente le plĂ©biscite pour la Ve RĂ©publique mĂȘme Ă lâheure actuelle, la formulation de la question contient la perversitĂ© que vous avez justement dĂ©noncĂ©e. Les citoyens sont convoquĂ©s pour se prononcer sur une question, mais sâils votent non, la situation est maintenue en lâĂ©tat, alors quâils ne sont pas nĂ©cessairement favorables au oui. Prenons le rĂ©fĂ©rendum sur le passage au quinquennat un citoyen qui nâest favorable ni au septennat ni au quinquennat ne peut pas se faire entendre, puisque la question est aurait donc fallu voter la prĂ©sente proposition de loi, qui est vĂ©ritablement passionnante elle bouleverserait notre systĂšme Ă©lectoral, mais redonnerait la parole au peuple. Il faut toujours redonner la parole au peuple, sans jamais avoir peur de lui, ni considĂ©rer que lorsquâil ne vote pas, on peut continuer Ă agir. Interrogeons-nous pour ĂȘtre Ă la hauteur de cette grave prĂ©occupation. Si nous ne le faisons pas, la tentative autoritaire pourrait lâemporter â et alors, ce sera tout autre chose. Applaudissements sur les bancs des groupes FI et LT. En application du quatriĂšme alinĂ©a de lâarticle 50 du rĂšglement, qui prĂ©voit que la derniĂšre sĂ©ance de la journĂ©e doit ĂȘtre levĂ©e Ă minuit, je vais lever la sĂ©ance. Prochaine sĂ©ance, mardi 8 fĂ©vrier 2022, Ă quinze heures Questions au Gouvernement ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, du projet de loi relatif Ă la diffĂ©renciation, la dĂ©centralisation, la dĂ©concentration et portant diverses mesures de simplification de lâaction publique locale ;Lecture dĂ©finitive de la proposition de loi visant Ă rĂ©former lâadoption ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, du projet de loi en faveur de lâactivitĂ© professionnelle indĂ©pendante ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, de la proposition de loi visant Ă amĂ©liorer la protection des lanceurs dâalerte ;Discussion, sur le rapport de la commission mixte paritaire, de la proposition de loi organique visant Ă renforcer le rĂŽle du DĂ©fenseur des droits en matiĂšre de signalement dâ sĂ©ance est levĂ©e. La sĂ©ance est levĂ©e Ă minuit. Le directeur des comptes rendusSerge Ezdra
Lasemaine prochaine dans « Ici tout commence » : les résumés en avance et les spoilers ITC du 21 au 25 février 2022 (+ bande-annonce). Que va t-il se passer à partir de lundi dans « Ici tout commence » ou ITC pour les inconditionnels ? Début de réponse dÚs maintenant avec les spoilers (résumés courts, ndrl) du lundi 21 au vendredi 25 février 2022 inclus.
Nathalie Baye et Dominique Besnehard - 27Úme cérémonie des Lauriers de l'Audiovisuel au théùtre Marigny à Paris le 21 février 2022. © Coadic Guirec/Bestimage
AprÚsMaxime, Judith est sur le départ dans Demain nous appartient. Victoire traque Benjamin et Noor n'est pas au bout de ses peines entre le
il y a 6 moisDEMAIN NOUS APPARTIENT EN AVANCE. Dans les prochains Ă©pisodes de Demain nous appartient Ă partir du 21 fĂ©vrier 2022, Maxime part s'installer Ă San Francisco. RĂ©sumĂ© en avance et NOUS APPARTIENT EN AVANCE. Dans les prochains Ă©pisodes de Demain nous appartient Ă partir du 21 fĂ©vrier 2022, Maxime part s'installer Ă San Francisco. RĂ©sumĂ© en avance et spoilers.[Mis Ă jour le 18 fĂ©vrier 2022 Ă 19h20] Dans les Ă©pisodes de DNA Ă partir du 21 fĂ©vrier, Audrey se fait belle avant d'aller au travail, Ă©veillant les soupçons de ses enfants qui pensent Ă un rendez-vous galant avec son nouveau copain. Mais Damien, qui s'est Ă©galement mis sur son 31, la plante, appelĂ© sur les lieux d'un cambriolage. Ils se retrouvent un peu plus tard au Spoon et dĂ©cident de sortir dĂźner. Mais de retour chez elle, Audrey a oubliĂ© que c'est le soir oĂč ils doivent fĂȘter la victoire au concours d'Ă©loquence. Saura-t-elle conjuguer vie de mĂšre cĂ©libataire de famille nombreuse et nouveau flirt ?Ailleurs Ă SĂšte, toujours dans l'Ă©pisode de DNA Ă partir du 21 fĂ©vrier, Alex est de retour Ă la maison mais son amnĂ©sie fait de lui un homme tout Ă fait diffĂ©rent d'avant. Maxime quitte la famille pour les Etats-Unis. Les adieux Ă sa famille vont ĂȘtre Ă©mouvants. Puis, devant la gare, il croit voir SalomĂ© dans les mĂȘmes circonstances que celles de leur rencontre, mais il s'agit juste d'une jeune femme qui lui ressemble. Maxime ClĂ©ment RĂ©miens quitte SĂšte et s'envole pour les Etats-Unis afin de devenir chef Ă San dans les prochains Ă©pisodes de Demain nous appartient Ă partir du 21 fĂ©vrier, aprĂšs avoir dĂ©couvert la barrette qu'Emma portait quand elle a disparu, Victoire est troublĂ©e, mĂȘme si sa copine Soraya essaie de la rassurer en lui disant que ce genre d'accessoire est commun. Victoire ne peut s'empĂȘcher de penser que Benjamin pourrait ĂȘtre le pĂšre du bĂ©bĂ© d'Emma. En parallĂšle, le tĂ©lĂ©phone d'Emma borne Ă nouveau et les policiers arrĂȘte l'homme qui s'en sert il jure l'avoir achetĂ© d'occasion surâŠAnaĂŻs PaulayLire tout l'article
Retrouvezen avance le résumé des épisodes de Demain nous appartient pour la semaine du 21 au 25 février. A suivre sur TF1, du lundi
La sĂ©ance est ouverte. La sĂ©ance est ouverte Ă seize heures. Lâordre du jour appelle la discussion, en nouvelle lecture, de la proposition de loi relative au choix du nom issu de la filiation nos 5036, 5057. La parole est Ă M. le garde des sceaux, ministre de la justice. Nous nous retrouvons aujourdâhui parce que la commission mixte paritaire CMP nâa pu aboutir Ă un accord, ce que, croyez bien, je regrette amĂšrement. Une fois de plus, la majoritĂ© et le Gouvernement se retrouvent seuls, avec toutefois un certain nombre de groupes de lâopposition⊠Ah oui ! âŠque je veux saluer, respectueusement, chaleureusement, qui nous aident Ă donner vie Ă une nouvelle loi de libertĂ© et dâĂ©galitĂ© pour chacun de nos loi vise aussi Ă simplifier la vie de milliers de Français qui vivent au quotidien des difficultĂ©s, voire des souffrances quâil ne tient quâĂ nous, Gouvernement et Parlement, dâallĂ©ger, voire dâapaiser, par une rĂ©forme qui est au fond de grand bon sens. Oui, il est de notre devoir dâadapter les rĂšgles Ă notre sociĂ©tĂ©, car ce nâest pas le droit qui façonne celle-ci mais bien lâinverse. Je le redis sans dĂ©tour et avec force jâapprouve cette cette rĂ©forme car, jâen suis convaincu, elle va amĂ©liorer la vie de nombre de nos concitoyennes et concitoyens. Je lâapprouve car elle rĂ©pond Ă des attentes fortes de simplification. Je lâapprouve car il nâest pas normal dâobliger, par exemple, nos compatriotes Ă porter le nom de leur bourreau. Porter son nom, oui ; le supporter comme on supporte un fardeau, non. Jâapprouve enfin cette rĂ©forme car elle va faciliter la vie des mĂšres qui doivent prĂ©senter leur livret de famille Ă tout bout de champ parce que leurs enfants ne portent pas leur nom. Vous lâaurez compris, jâapprouve cette rĂ©forme parce quâelle est je lâai entendu aussi, cette rĂ©forme a suscitĂ© des inquiĂ©tudes. Certaines sont lĂ©gitimes et je me suis efforcĂ© et mâefforcerai dây rĂ©pondre jusquâau dernier moment. Dâautres semblent un peu plus politiciennes. Dâaucuns ont parlĂ© de grand chambardement ». Dâautres, dans une espĂšce de surenchĂšre rĂ©actionnaire de mauvais aloi, ont parlĂ© de dĂ©construction de la famille » â rien que ça. Je souhaite devant vous insister encore une fois cette proposition de loi nâa pas pour ambition de changer notre sociĂ©tĂ© mais bien de rĂ©soudre des problĂšmes concrets auxquels nos concitoyennes et concitoyens sont confrontĂ©s dans leur me permettrez donc de revenir quelques instants sur ce qui sâest passĂ© au SĂ©nat, que lâon peut rĂ©sumer en un mot dĂ©tricotage en bonne et due du nom dâusage, tout dâabord, vous aviez souhaitĂ© en premiĂšre lecture que le parent dont le nom nâa pas Ă©tĂ© transmis puisse unilatĂ©ralement adjoindre son nom Ă celui de lâenfant, Ă condition dâen avoir prĂ©alablement informĂ© lâautre parent. CâĂ©tait une demande forte des mĂšres cĂ©libataires, prĂŽnĂ©e haut et fort par le collectif Porte mon SĂ©nat a supprimĂ© ce dispositif. Ă la place, il voulait que le juge soit saisi par le parent qui souhaitait ajouter son nom, câest-Ă -dire que lâon revienne purement et simplement au droit actuel. Câest contraire Ă lâesprit mĂȘme de cette proposition de loi de libertĂ© et dâĂ©galitĂ©. Mais, au-delĂ , câest surtout trĂšs injuste puisque cela revient Ă faire peser sur la mĂšre la responsabilitĂ© de saisir le juge. Car, oui, il faut le dire, câest bien des mĂšres quâil sâagit la plupart du me fĂ©licite donc que votre commission ait rĂ©tabli la possibilitĂ© dâadjoindre unilatĂ©ralement au nom de lâenfant le nom dâusage du parent qui ne lâa pas transmis. Câest trĂšs bien ainsi. Cette facultĂ©, en effet, ne retire rien au parent dont lâenfant porte le nom puisquâon ajoute simplement le nom de lâautre parent. Câest une question dâĂ©galitĂ© qui rĂ©pond Ă des attentes concrĂštes et fortes dâhommes et de femmes, mais surtout de femmes. Il Ă©tait temps de changer les choses en la ce qui est du changement de nom de famille pour les majeurs, enfin, le SĂ©nat a refusĂ© purement et simplement la rĂ©forme proposĂ©e et renvoyĂ© Ă un amĂ©nagement inutilement lourd et bureaucratique qui aurait alliĂ© tous les inconvĂ©nients des deux systĂšmes sans en prĂ©senter aucun des avantages. CâĂ©tait assurĂ©ment une fausse bonne idĂ©e. Pour choisir entre le nom du pĂšre et le nom de la mĂšre ou lâadjonction des deux noms, une procĂ©dure passant par une instruction des services de la Chancellerie et un arrĂȘtĂ© du ministre nâest pas justifiĂ©e. En tout cas, Ă nos yeux, elle ne lâest plus. Il Ă©tait donc indispensable de rĂ©tablir la procĂ©dure simplifiĂ©e de changement de nom, ce que votre commission a fait dĂšs jeudi. Je mâen fĂ©licite et lâen texte est bien trop important pour en faire une proie de certaines considĂ©rations bassement politiciennes que jâai lues ici et lĂ dans la voudrais prendre un instant pour remercier les parlementaires qui se sont saisis de mon invitation Ă travailler ensemble en bonne intelligence et dans une logique transpartisane. Je pense bien sĂ»r aux parlementaires Ă ma gauche, qui ont accompagnĂ© lâĂ©lan progressiste de cette proposition de loi. Mais je pense aussi Ă certains Ă ma droite qui ont compris que nul ici ne voulait dĂ©structurer quoi que ce soit mais plutĂŽt apaiser les douleurs et simplifier la vie de ces hommes et femmes pour qui le nom de famille est synonyme de souffrance ou de difficultĂ©s ne sais sâil votera in fine le texte mais je veux saluer le dĂ©putĂ© Schellenberger â vous lui transmettrez, si vous voulez bien â qui nous a accompagnĂ©s pour intĂ©grer Ă cette loi un dĂ©lai de rĂ©flexion, sur lequel je reviendrai dans un instant. Câest lĂ une amĂ©lioration concrĂšte du voudrais Ă©galement remercier le rapporteur Vignal qui nâa pas mĂ©nagĂ© sa peine pour parvenir Ă la rĂ©daction qui vous est prĂ©sentĂ©e. Il a pu compter sur le soutien des dĂ©putĂ©es Camille Galliard-Minier â et sa maĂźtrise fine des enjeux juridiques â, Aude Luquet et Alexandra Louis, qui nous accompagnent depuis longtemps sur tous les sujets dâ veux conclure en Ă©voquant trĂšs rapidement le principal ajustement apportĂ© au texte par rapport Ă la premiĂšre version issue de lâAssemblĂ©e je parle du dĂ©lai de rĂ©flexion. Votre commission a fait le choix judicieux dâintroduire un dĂ©lai de rĂ©flexion pour le changement de nom dans le cadre de la procĂ©dure simplifiĂ©e. Vous vous souvenez que nous avions Ă©voquĂ© cette question lors des dĂ©bats en premiĂšre est raisonnable, plus mĂȘme, il est responsable dâempĂȘcher que le changement de nom se fasse sur un coup de tĂȘte car, oui, si cette loi a autant de force, câest parce que changer de nom nâest pas une broutille. Tout en le simplifiant, il est donc important de donner Ă cet acte toute la solennitĂ© qui convient. DĂ©sormais, il faudra donc confirmer devant lâofficier de lâĂ©tat civil, aprĂšs un dĂ©lai qui ne pourra ĂȘtre infĂ©rieur Ă un mois, la volontĂ© de changer de nom. Ce dĂ©lai et cette confirmation soulignent lâimportance et la solennitĂ© de la dĂ©marche de changement de nom. Avec cette modification, je crois que le texte a dĂ©sormais atteint un Ă©quilibre presque le savez maintenant, je crois en cette rĂ©forme avec vigueur, avec enthousiasme. Elle simplifie la vie de nos concitoyens, elle est logique et surtout elle est juste. Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, Dem, Agir ens et LT. â M. Jean-Paul Lecoq applaudit Ă©galement. La parole est Ă M. Patrick Vignal, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la lĂ©gislation et de lâadministration gĂ©nĂ©rale de la RĂ©publique. Le garde des sceaux lâa dit, la commission mixte paritaire des deux chambres, la semaine derniĂšre, nâest pas parvenue Ă un accord. Je le regrette. Nous sommes donc rĂ©unis aujourdâhui afin dâexaminer en nouvelle lecture la proposition de loi dont jâai la fiertĂ© dâĂȘtre le est fort probable que nous devrons nous retrouver pour un vote dĂ©finitif le jeudi 24 fĂ©vrier, et la loi entrera alors en vigueur le 1er juillet 2022. Ce sera un moment de cĂ©lĂ©bration collective pour des milliers dâhommes et de femmes pris dans lâembarras des tracasseries quotidiennes, comme celui de devoir supporter une identitĂ© civile quâils abhorrent. Ils pourront enfin changer de nous dit que nous nâavons pas conduit dâĂ©tude dâimpact. Les nombreux tĂ©moignages reçus et le caractĂšre long, difficile, incertain et coĂ»teux de la procĂ©dure de changement de nom constituent Ă nos yeux la meilleure justification de la nĂ©cessitĂ© de lĂ©gifĂ©rer. Les auditions successives que nous avons menĂ©es, lâĂ©tude du collectif Porte mon nom, mais aussi les dĂ©bats que nous conduisons successivement Ă lâAssemblĂ©e et au SĂ©nat nous Ă©clairent suffisamment sur la est la genĂšse de cette proposition de loi ? Un matin, jâai reçu dans ma permanence la porte-parole du collectif Porte mon nom, Marine Gatineau DuprĂ©, qui mâa fait part des difficultĂ©s rencontrĂ©es par les parents sĂ©parĂ©s pour prendre un avion ou conduire leur enfant Ă lâhĂŽpital. Au dĂ©part, je me suis demandĂ© sâil nây avait pas de sujets plus importants â Ă©conomie, sĂ©curitĂ©, immigration, grand remplacement » pour certains â, puis je me suis rendu compte que ces prĂ©occupations du quotidien concernaient beaucoup de monde autour de moi. Dâailleurs, je sais, monsieur le garde des sceaux, que votre boĂźte aux lettres Ă©lectronique est, comme la mienne, tous les jours pleine de point de dĂ©part est donc la proposition de ce collectif et je mâen fĂ©licite. Il serait temps que les lois partent aussi du terrain et soient non seulement discutĂ©es et amendĂ©es de maniĂšre juridique avec des cabinets parisiens, mais aussi votĂ©es avec des collectifs. Câest peut-ĂȘtre comme cela que les Français retrouveront le chemin des urnes, en nous faisant demande du collectif portait uniquement sur le nom dâusage Ă ajouter quand un des deux parents nâa pas transmis le nom Ă son enfant, il doit pouvoir ajouter le nom dâusage, et uniquement ce dernier. Mais quâavons-nous dĂ©couvert, avec la puissance citoyenne ? Nous avons dĂ©couvert des tĂ©moignages glaçants, oĂč une personne de soixante-dix ans vous dit quâelle ne veut pas que sur sa tombe il y ait le nom de son bourreau. Rien que pour cette personne cette loi mĂ©rite dâexister. Imaginez aussi quand des personnes ont des noms comme Abdeslam ou Fourniret, des noms trĂšs compliquĂ©s quâelles nâont pas demandĂ© de porter mais qui leur ont Ă©tĂ© imposĂ©s. Sur lâarticle 2, nous sommes donc allĂ©s plus loin, en permettant la substitution ou lâajout dâun nom, et tant voudrais remercier deux personnes le prĂ©sident du groupe La RĂ©publique en marche, Christophe Castaner, et Richard Ferrand, le prĂ©sident de notre assemblĂ©e. Monsieur le garde des sceaux, nous avons travaillĂ© avec vos services, et je dois dire que nous avons bĂ©nĂ©ficiĂ© de votre soutien inoxydable. Tout Ă lâheure, je disais que pour connaĂźtre les rĂ©ponses, il faut vivre les questions, et câest votre cas. VoilĂ ce qui nous a sensibilisĂ©s, et câest ainsi quâon parviendra Ă retrouver de la prestance aux yeux de nos concitoyens. Les lois peuvent ĂȘtre impulsĂ©es dans les cabinets ministĂ©riels â on a besoin des sachants â, mais on a Ă©galement besoin de la force citoyenne, des gens qui vivent les rĂ©alitĂ©s du terrain tous les jours et qui nous Ă©clairent sur les dispositions Ă ĂȘtre trop long, je voudrais Ă©galement remercier lâopposition. Dâailleurs, dans les dĂ©bats que nous avons eus, ce nâĂ©tait pas vraiment une opposition. Quand jâai Ă©coutĂ© mes amis socialistes, ou encore DaniĂšle Obono â avec laquelle je ne partage pourtant rien politiquement â, jâai constatĂ© quâil existait une concorde intĂ©ressante entre quasiment tous les groupes. Certains membres des RĂ©publicains se sont mĂȘme contentĂ©s de sâabstenir face Ă une loi de bon sens, une loi dâĂ©quitĂ©, une loi dâĂ©galitĂ©. Au passage, je voudrais aussi saluer le travail dâEmmanuelle MĂ©nard. Madame MĂ©nard, nous ne sommes pas dâaccord sur plein de sujets, mais vous avez su nous aider Ă construire la loi parce que vous avez compris son intĂ©rĂȘt, et je vous en collĂšgues, je ne vous cache pas que lorsque la proposition de loi a quittĂ© lâAssemblĂ©e, elle avait une magnifique robe de mariĂ©e. Je pensais quâune fois au SĂ©nat, elle serait amendĂ©e dans le mĂȘme esprit. Au SĂ©nat, jâai entamĂ© la mĂȘme dĂ©marche quâĂ lâAssemblĂ©e je suis allĂ© voir Jean-Pierre Grand, sĂ©nateur du groupe Les RĂ©publicains et jâai demandĂ© son soutien ; jâai Ă©galement rencontrĂ© les sĂ©nateurs Hussein Bourgi, Henri Cabanel et Christian Bilhac. Je suis allĂ© voir les collĂšgues en leur disant Câest la fin du quinquennat, pensez Ă ces gamins qui nous regardent dans les tribunes. Quelle fiertĂ© de finir avec une loi qui ne prend rien Ă personne, une loi qui remet de la justice et de lâĂ©quitĂ© ! »Malheureusement, certains en ont fait un objet de politique politicienne. Eh oui ! Comment oser mâaccuser de lobbying ? Comment ignorer le combat de lâassociation Porte mon nom ou encore les plus de 3 000 demandes de changement de nom chaque annĂ©e ? Vous avez la possibilitĂ© de remĂ©dier Ă des souffrances, et on vous explique que vous faites du lobbying ou que vous dĂ©tricotez la ne sais pas si nous avons tout bien fait au cours de la lĂ©gislature. Je pense que nous avons commis des erreurs,⊠On a la liste ! âŠmais finir la session parlementaire avec une loi⊠âŠde libertĂ© ! âŠde sociĂ©tĂ©, une loi capable de rassembler, main dans la main, la majoritĂ© des Ă©lus, dans une chaĂźne dâunion pour lâintĂ©rĂȘt des citoyens, me semble ĂȘtre un beau que la future majoritĂ© â que ce soit nous ou dâautres â sera capable de faire confiance Ă des collectifs de citoyens et de sâappuyer sur la parole citoyenne. Il faudra se rendre compte un jour quâil nây a pas que lâavis des sachants il y a aussi des gens qui ont lâexpĂ©rience quotidienne du que nous serons tous prĂ©sents jeudi, dernier jour de sĂ©ance de la session, pour voter en lecture dĂ©finitive cette loi qui ne retire rien Ă personne, mais qui met du cĆur. Or je le sais bien la justice a du cĆur. Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, Dem, Agir ens et LT. Bravo ! Dans la discussion gĂ©nĂ©rale, la parole est Ă M. Antoine Savignat. Le choix du nom issu de la filiation tel est le sujet qui nous prĂ©occupe aujourdâhui. Vaste dĂ©bat, vous en conviendrez, compte tenu de lâĂ©chec de la CMP â que je regrette Ă©galement, mais que nous nâavons pu que est question du nom, pas simplement celui servant Ă identifier tel ou tel objet, mais bien le nom de famille, celui dĂ©terminant lâappartenance Ă une lignĂ©e, Ă une famille, Ă une histoire ; celui qui ouvre des droits et comporte des devoirs â succĂ©der mais aussi secourir et protĂ©ger ses descendants ou ses est question de cette identitĂ© qui nous appartient et qui permet dâĂȘtre en sociĂ©tĂ©. Câest la premiĂšre des choses qui est faite Ă notre naissance nommer le nouveau-nĂ© est une obligation figurant Ă lâarticle 57 du code civil. Il sâagit de nommer pour identifier, pour savoir qui lâon est, pour savoir dâoĂč lâon vient ; pour protĂ©ger le nouveau-nĂ©, pour quâil dispose dâune filiation et de la protection qui en nom, nous en avons tous un, parfois deux. Ce ou ces noms nous ont Ă©tĂ© attribuĂ©s Ă la naissance selon les dispositions de lâarticle 311-21 du code civil. Nous ne les avons pas choisis et nous apprenons avec lâĂąge ce quâils engendrent. Les alĂ©as et parfois la violence de la vie peuvent rendre insupportable dâavoir Ă porter le nom de celle ou de celui dont on souhaite se oublier, pour ne plus avoir Ă subir le regard des autres ou tout simplement pour ĂȘtre soi-mĂȘme, changer de nom est une possibilitĂ© offerte par la loi. Mais Ă quel prix ? Au moyen de quels efforts, dans quels dĂ©lais et suivant quelles procĂ©dures ? Celui qui nâa jamais lu le dĂ©sarroi dans les yeux dâun candidat au changement de nom, lorsquâil vient de prendre connaissance du parcours du combattant dans lequel il souhaite sâengager, ne peut pas avons tous une histoire que nous portons, Ă travers notre filiation, depuis lâenfance â une histoire imposĂ©e. Mais une fois majeurs, nous avons aussi notre histoire, celle que nous avons vĂ©cue et qui, du fait de fautes ou de manquements de lâun ou lâautre des parents, peut nous conduire Ă vouloir changer de nom, juste pour ĂȘtre soi-mĂȘme aux yeux de la sociĂ©tĂ© et non le prolongement, Ă travers le nom, des errances dâun pĂšre ou dâune ce dont il est question aujourdâhui ne pas imposer le poids du passĂ©, le poids du vĂ©cu, Ă ceux qui ne seraient plus en mesure de le supporter et encore moins de lâassumer Ă travers un nom trop lourd ou trop douloureux Ă porter. Cela nâenlĂšvera rien Ă la filiation Ă lâĂ©tat civil, mais Ă©vitera Ă certains dâavoir Ă supporter, Ă subir la douleur profonde Ă lâĂ©vocation dudit la loi de 2002, le nom de naissance nâest plus nĂ©cessairement patronymique lâenfant peut porter le nom du pĂšre ou de la mĂšre, ou encore les deux lorsque les parents sont soit dâaccord soit, au contraire, en dĂ©saccord. Aujourdâhui, huit enfants sur dix portent le nom de leur pĂšre. Câest souvent le choix assumĂ© dâune pratique traditionnelle dont les familles nâentendent pas se dĂ©partir. Ce choix demeurera non seulement possible, mais restera Ă©galement la rĂšgle aprĂšs lâadoption du prĂ©sent notre sociĂ©tĂ© Ă©volue la famille monoparentale est de plus en plus frĂ©quente et le nombre de mĂšres Ă©levant seules un enfant qui ne porte pas leur nom est de plus en plus important, avec la lĂ©gion de complications administratives que cela entraĂźne, sans compter le possible problĂšme identitaire auquel lâenfant peut ĂȘtre confrontĂ©, souvent douloureux et toujours source de confusion pour les plus convient donc de simplifier la procĂ©dure de changement de nom du mineur, mais Ă©galement de respecter le choix du majeur. Ce choix continuera Ă respecter la lignĂ©e parentale â le nom ne pouvant quâĂȘtre celui de lâun ou lâautre des parents â, pour faciliter le quotidien, mais aussi et surtout â et câest Ă eux que je pense en premier â pour dĂ©charger certains du poids dâun passĂ© quâils nâont pas terminerai par cette citation de LĂ©on TolstoĂŻ Toutes les familles heureuses le sont de la mĂȘme maniĂšre, les familles malheureuses le sont chacune Ă leur façon. » Alors, parce que nous ne pouvons lĂ©gifĂ©rer pour tous ceux qui souffrent individuellement, Ă leur maniĂšre et pour les raisons qui sont les leurs, offrons-leur tout de mĂȘme la possibilitĂ© de choisir ; pas dâeffacer, mais dâoublier un lâaurez compris, ce sujet de sociĂ©tĂ© nâa rien de politique, il relĂšve de la conscience et du vĂ©cu de chacun. Le texte ne changera rien pour ceux qui le rejettent, il ouvrira un nouvel avenir Ă ceux qui en bĂ©nĂ©ficieront ; la continuitĂ© pour les uns, la paix pour les autres. Nous voterons donc chacun en notre Ăąme et conscience. Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM. TrĂšs bien ! La parole est Ă Mme Aude Luquet. Je ne sais pas si dans cet hĂ©micycle et dans celui du SĂ©nat certains sont de lâancien monde ou du nouveau monde mais ce qui est sĂ»r, câest quâils sont dans un autre monde, pour ĂȘtre aussi hermĂ©tiques Ă certaines souffrances et Ă certaines rĂ©alitĂ©s souffrances de femmes et dâhommes, de mĂšres et de pĂšres, ou dâenfants qui portent leur nom ou lâabsence de nom comme un la proposition de loi que nous examinons, on ne parle pas de changer de nom pour le plaisir et encore moins pour choisir un nom farfelu. Non, on pense Ă la mĂšre qui souhaite ne plus avoir Ă sortir son livret de famille pour prouver que son enfant est bien le sien dans les dĂ©marches du quotidien. On pense Ă cette jeune fille ou ce jeune homme, victimes dâun pĂšre ou dâune mĂšre bourreau et qui, une fois devenus adultes, font le choix courageux et salutaire de ne plus vouloir porter un nom qui leur fait si mal. Eh oui ! Vous qui ĂȘtes opposĂ©s Ă ce texte, que leur rĂ©pondez-vous ? Que ce sera encore Ă cette mĂšre dâaller devant la justice parce que son ex-mari lui refuse ne serait-ce que lâadjonction de son nom ? Que cette jeune fille ou ce jeune homme victime devra encore supporter une dĂ©marche longue, coĂ»teuse et alĂ©atoire auprĂšs de la Chancellerie pour changer le nom de son bourreau et se reconstruire ? Que dâĂ©nergie gaspillĂ©e et de temps perdu !Nous avons une autre ambition que le statu quo . Nous voulons lever ces obstacles inutiles et parfois inhumains. Dâautant plus que le texte installe un cadre commun et clair le choix de substituer un nom ou dâadjoindre un autre nom ne peut se faire quâentre le nom du pĂšre et celui de la mĂšre, dans le respect de la filiation. OĂč est la perte dâidentitĂ©, oĂč est la rupture ? Il nây en a groupe Mouvement dĂ©mocrate MODEM et dĂ©mocrates apparentĂ©s, nous sommes fiers de soutenir une loi qui vient faciliter le quotidien de Françaises et des Français qui souffrent face Ă une administration qui les freine dans leur reconstruction ou dans leur vie ne devons pas craindre dâavancer, dâentendre les souffrances et les demandes de nos concitoyens. La procĂ©dure simplifiĂ©e de changement de nom Ă lâĂ©tat civil que nous avons adoptĂ©e en premiĂšre lecture Ă lâAssemblĂ©e nationale est une rĂ©ponse Ă ces attentes. Pour autant, elle ne vient pas remettre en cause nos principes fondamentaux relatifs Ă la filiation. Le SĂ©nat sâest montrĂ© frileux sur cette procĂ©dure simplifiĂ©e et a souhaitĂ© la recentraliser, remettre du formalisme en gage de garantie. Nous avons entendu les inquiĂ©tudes des sĂ©nateurs il est en effet important de sâassurer que le changement de nom Ă lâĂ©tat civil ne se fera pas sur un coup de tĂȘte. Câest la raison pour laquelle, en commission des lois, nous avons adoptĂ© un amendement du rapporteur visant Ă ajouter Ă la procĂ©dure un dĂ©lai de rĂ©flexion. Cependant, nous devons rester dans la simplification, avec une dĂ©marche effectuĂ©e auprĂšs de lâofficier dâĂ©tat Ă©tions prĂȘts Ă Ćuvrer pour une commission mixte paritaire conclusive, mais ce point Ă©tait pour nous une ligne rouge Ă ne pas franchir sous peine de dĂ©naturer la proposition de loi. Nous nâavons pas rĂ©ussi Ă trouver un Ă©quilibre avec les sĂ©nateurs sur cette procĂ©dure, câest bien collĂšgues, inutile dâĂȘtre plus longue. Notre groupe votera cette loi pour ajouter un peu plus dâhumanitĂ© dans notre monde qui, lui, est bien rĂ©el. Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. La parole est Ă Mme Marietta Karamanli. Il est des lois qui changent les choses et ouvrent des perspectives ; il est des lois qui accompagnent le changement et rĂ©pondent Ă des besoins exprimĂ©s et non encore possibles. AssurĂ©ment, ce texte ressortit Ă la seconde Ă ce que certaines interventions dans notre assemblĂ©e ou au SĂ©nat ont pu laisser entendre, lâusage du nom de famille prĂ©cĂ©dĂ© du prĂ©nom nâa pendant longtemps Ă©tĂ© ni la rĂšgle ni une Ă©vidence. Jusquâau XIe siĂšcle, le patronyme nâĂ©tait pas hĂ©rĂ©ditaire ; le principe de lâimmuabilitĂ© du nom nâa Ă©tĂ© consacrĂ© que sept siĂšcles aprĂšs. Dans notre pays, lâenfant lĂ©gitime portait exclusivement le nom de son pĂšre, le nom de la mĂšre pouvait seulement ĂȘtre ajoutĂ© Ă titre dâusage, mais nâĂ©tait pas transmissible. On notera de façon complĂ©mentaire que le livret de famille, qui date de 1870, a gelĂ© dĂ©finitivement la façon dont on a Ă©crit les loi du 4 mars 2002, sous le gouvernement Jospin, a supprimĂ© la transmission automatique et exclusive du nom du pĂšre Ă lâenfant. Elle a permis aux parents de choisir le nom de famille de lâenfant soit le nom du pĂšre, soit celui de la mĂšre, soit leurs deux noms accolĂ©s dans lâordre choisi par eux. JusquâĂ cette loi, lâenfant lĂ©gitime portait obligatoirement le nom de son pĂšre seulement dans trois pays europĂ©ens la Belgique, la France et lâItalie. Par la suite, la loi du 17 mai 2013 est allĂ©e un peu plus loin en permettant Ă lâenfant, en cas de dĂ©saccord entre les parents, de porter leurs deux noms accolĂ©s par ordre alphabĂ©tique. Si jâinsiste sur ces points dâhistoire, câest pour montrer que lâĂ©volution a Ă©tĂ© longue, mais quâelle ne sâarrĂȘte pas Ă ce qui a Ă©tĂ© sociale passe aujourdâhui par le droit au respect de la vie privĂ©e et familiale garanti par lâarticle 8 de la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme et le principe de non-discrimination figurant Ă lâarticle 14. La Cour europĂ©enne des droits de lâhomme a eu lâoccasion dâaffirmer que le nom est un Ă©lĂ©ment dâidentification de la personne et quâĂ ce titre, il se rattache bien Ă sa vie privĂ©e et familiale. Que lâĂtat soit en mesure dâen rĂ©glementer lâusage ne retire rien au fait que le nom patronymique est dâabord un Ă©lĂ©ment essentiel de la relation de lâindividu avec ses texte dont nous discutons ne bouscule pas le cadre existant. Il lui donne une souplesse qui permettra de concilier une potentielle Ă©volution personnelle et la stabilitĂ© que requiert lâidentitĂ© des personnes. En ce sens, il modifie la donne de façon raisonnable et 1er donne le droit Ă toute personne majeure de porter, Ă titre dâusage, le nom de famille du parent qui ne lui a pas transmis le sien, par substitution ou adjonction Ă son propre nom et dans lâordre quâelle choisit, dans la limite â bien entendu â dâun nom de famille pour chacun des parents. Lâarticle 2 prĂ©voit que toute personne puisse demander Ă lâofficier dâĂ©tat civil dĂ©positaire de son acte de naissance de changer de nom, par substitution ou adjonction Ă son propre nom du nom de famille du parent qui ne lui a pas transmis le sien. Quant Ă lâarticle 3, il Ă©tablit les conditions dans lesquelles cette capacitĂ© peut ĂȘtre mobilisĂ©e pour les majeurs texte permet donc dâintroduire davantage de responsabilitĂ© et de libertĂ©. Il facilitera les changements de nom des enfants qui, malheureux car victimes de violences de la part de leur pĂšre ou ayant fait lâobjet dâun abandon, pourront choisir, sans difficultĂ© majeure et en Ă©vitant un parcours qui peut ĂȘtre long, amer et humiliant, de faire correspondre leur identitĂ© patronymique avec celle de parents aimants. Il complĂšte un mouvement lĂ©gislatif auquel les dĂ©putĂ©s du groupe Socialistes et apparentĂ©s ont contribuĂ© et collĂšgues du SĂ©nat se sont majoritairement opposĂ©s Ă la disposition pivot de la proposition de loi, qui concerne la simplification du changement de nom de famille ; ils ont proposĂ© une procĂ©dure spĂ©cifique, relevant du ministĂšre de la justice. Ils ont par ailleurs repoussĂ© la substitution de nom pour les mineurs. Enfin, ils se sont opposĂ©s Ă la possibilitĂ© pour un parent de dĂ©cider seul dâadjoindre, Ă titre dâusage, son nom de famille Ă celui de lâenfant. Autrement dit, ils ont vidĂ© le texte de sa substance, mus par la volontĂ© de faire comme si le processus dâĂ©volution Ă©tait en la matiĂšre dĂ©jĂ achevĂ©. Nous le constatons et pour ma part, je le regrette, car il sâagit dâun combat dâ amendements dĂ©posĂ©s et dĂ©fendus par les dĂ©putĂ©s du groupe Socialistes et apparentĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©battus et adoptĂ©s. En lâĂ©tat, le texte permet donc dâatteindre un nouveau point dâĂ©quilibre. Nous le voterons car il se conforme Ă une Ă©volution sociale â certains diraient sociĂ©tale â, rĂšgle des situations personnelles et familiales difficiles et garantit mieux le droit sâappliquant au nom patronymique, qui constitue un Ă©lĂ©ment majeur de la vie privĂ©e et familiale. Nous sommes heureux dâĂȘtre rĂ©unis pour travailler en ce sens. Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, Dem et LT. La parole est Ă Mme Alexandra Louis. Voici un texte qui devrait nous rassembler ; en effet, il a trait Ă un sujet qui prĂ©occupe au quotidien nombre de nos concitoyens. Malheureusement, nous ne sommes pas parvenus Ă un accord avec nos collĂšgues sĂ©nateurs en commission mixte paritaire, et je dois dire que je le regrette moi aussi profondĂ©ment, en particulier au nom de ceux qui attendent beaucoup dâune telle proposition de loi. Son objectif est simple elle vise Ă permettre aux Français de modifier leur nom patronymique ou leur nom dâusage quand la nĂ©cessitĂ© le une question de bon sens, comme lâa rappelĂ© M. le ministre, et câest dâailleurs la vocation du code civil que de faciliter la vie de nos concitoyens en sâadaptant Ă la sociĂ©tĂ© dans laquelle nous vivons. Ce nâest pas aux Français de sâadapter au code civil â et encore moins au code NapolĂ©on ; câest lâinverse, et il est important de le lâobjectif du texte que nous voterons, je lâespĂšre, aujourdâhui est de clarifier deux types de situation. Tout dâabord, la proposition de loi simplifie la procĂ©dure de changement de nom de famille dans le cas oĂč une personne majeure souhaite porter le nom du parent qui ne lui a pas transmis le sien. Ensuite, elle ouvre la possibilitĂ©, pour le parent qui nâa pas transmis son nom, de lâadjoindre au nom de lâenfant Ă titre dâusage ; Ă©videmment, le consentement personnel de lâenfant est requis lorsque celui-ci est ĂągĂ© de plus de treize proposition de loi, qui a dĂ©jĂ Ă©voluĂ© lors de nos nombreux dĂ©bats parlementaires, nâimpose donc rien ! Au contraire, elle promeut un nouveau droit et simplifie une procĂ©dure complexe, tout en maintenant un cadre strict qui permet de mĂ©nager le principe de stabilitĂ© de lâĂ©tat civil. En outre, nous prenons en compte lâintĂ©rĂȘt de lâenfant, notamment en ce qui concerne le nom dâusage, Ă propos duquel des interrogations Ă mon sens inutiles ont Ă©tĂ© exprimĂ©es par le SĂ©nat lors de la bien conscience, chers collĂšgues, quâil existe dans notre droit français une certaine sacralisation du nom de famille. Câest notre identitĂ© administrative qui est en jeu, mais aussi les liens qui nous rattachent Ă la sociĂ©tĂ© et mĂȘme Ă notre famille. Câest la raison pour laquelle il est trĂšs difficile dâen changer. Lâobjectif du texte nâest pas dâautoriser les gens Ă sâinventer un nouveau nom, mais bien de leur permettre de porter celui de leur autre parent. Rassurons donc nos concitoyens et â sans doute â certains de nos collĂšgues il ne sâagit pas ici dâattaquer la famille mais au contraire de la reconnaĂźtre dans toutes ses dimensions, au plus proche de sa rĂ©alitĂ© individuelle et pourquoi jâaimerais revenir avec vous plus en dĂ©tail sur quelques aspects principaux du texte et sur les modifications que nous avons dĂ©fendues Ă la suite de lâĂ©chec de la CMP. Le premier point â celui qui a suscitĂ© le plus de dĂ©bats â consiste Ă crĂ©er une procĂ©dure simplifiĂ©e de changement de nom. Il vise Ă mettre fin Ă un parcours du combattant qui, chaque annĂ©e, empĂȘche de nombreux Français de changer de nom. Pour certains, porter le nom de famille quâils ont reçu Ă la naissance est un enfer. Nous voulons donc leur simplifier la vie sans quâils aient Ă sâengager dans une procĂ©dure fastidieuse et coĂ»teuse, comme câest le cas aujourdâ ce texte, nous ouvrons le droit Ă toute personne majeure de demander, une fois dans sa vie, Ă lâofficier dâĂ©tat civil dĂ©positaire de son acte de naissance dâadjoindre ou de substituer Ă son nom de famille celui du parent qui ne lui a pas transmis le sien. Les sĂ©nateurs souhaitaient revenir sur cette mesure phare, mais la commission des lois de lâAssemblĂ©e nationale a fort heureusement rĂ©intĂ©grĂ© la disposition, tout en prenant en compte leurs interrogations. Ainsi, un dĂ©lai de rĂ©flexion dâun mois minimum sera respectĂ© entre le dĂ©pĂŽt du formulaire et la confirmation du changement de nom, ce qui permettra dâĂ©viter par exemple des dĂ©cisions qui, prises sous le coup de lâĂ©motion, pourraient sâavĂ©rer hĂątives â mĂȘme si je pense que cela ne concernerait quâun nombre de cas trĂšs limitĂ©. Une telle modification est la preuve que notre assemblĂ©e a entendu les remarques de nos collĂšgues sĂ©nateurs et a soutenu jusquâĂ lâhĂ©micycle un texte de deuxiĂšme point concerne le nom dâusage. Il sâagit de simplifier le quotidien des familles, et particuliĂšrement celui des mĂšres et de leurs enfants, en indiquant clairement dans le code civil quâil est possible pour lâenfant dâutiliser le nom dâusage de sa mĂšre en plus de celui de son pĂšre. Nous avions fait adopter un amendement visant Ă bien prĂ©ciser quâil revenait au parent sâopposant Ă lâadjonction de saisir le juge aux affaires familiales JAF, en cas de dĂ©saccord sur le nom dâusage de lâenfant. La rapporteure au SĂ©nat a souhaitĂ© revenir au droit actuel en cas de dĂ©saccord, le JAF peut ĂȘtre saisi par le parent souhaitant adjoindre son nom, pour quâil statue en fonction de lâintĂ©rĂȘt de lâenfant. Cela ne nous paraĂźt absolument pas opportun. En effet, câest Ă celui qui fait obstacle Ă cette mesure de simplification que doit incomber la charge de la procĂ©dure judiciaire. Je me rĂ©jouis donc quâune telle logique ait Ă©tĂ© rĂ©tablie dans le texte, en nouvelle lecture Ă lâAssemblĂ©e malgrĂ© une CMP non conclusive, le groupe Agir ensemble se satisfait de constater que les deux chambres se sont accordĂ©es sans difficultĂ© sur lâarticle 2 bis . Il a Ă©tĂ© intĂ©grĂ© en sĂ©ance au moyen dâun amendement dĂ©posĂ© par notre groupe et tous les groupes de la majoritĂ©, afin de faciliter le changement de nom des enfants dont le parent sâest vu retirer lâautoritĂ© conclure, considĂ©rant quâainsi amendĂ© il confĂšre enfin Ă tout Français le droit de porter un nom reflĂ©tant plus fidĂšlement son histoire familiale, le groupe Agir ensemble votera bien Ă©videmment pour le texte, dans sa version adoptĂ©e jeudi soir en commission des lois. Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. Bravo ! La parole est Ă Mme Sylvia Pinel. Que lâon puisse prendre le nom de son autre parent, câest-Ă -dire le plus souvent celui de sa mĂšre, ne va pas entraĂźner la destruction de la sociĂ©tĂ© ni de la famille. Cela ne va pas non plus contribuer Ă la crĂ©ation dâun Ă©tat civil Ă la carte, ou nuire Ă lâintĂ©rĂȘt de lâenfant. Tous ces arguments, avancĂ©s pour sâopposer Ă la prĂ©sente proposition de loi, sont bien loin de la regrette donc que le SĂ©nat nâait pas su entendre lâaspiration citoyenne Ă lâorigine de ce texte lâĂ©chec de la commission mixte paritaire en a rĂ©sultĂ©. Si porter son nom est une fiertĂ© pour beaucoup dâentre nous, cela peut ĂȘtre un lourd fardeau pour certaines et pour certains. Un nom de famille renvoie Ă lâidentitĂ© dâune personne, Ă son hĂ©ritage. Il suit lâindividu toute sa vie ; il est bien plus intime quâune simple appellation de nombreuses personnes sont condamnĂ©es Ă porter le nom de quelquâun qui les a abandonnĂ©es, dĂ©laissĂ©es, maltraitĂ©es ou abusĂ©es sexuellement lorsquâelles Ă©taient enfants. Câest pour elles quâune telle loi est nĂ©cessaire. Dans leur cas, changer de nom peut ĂȘtre vĂ©cu comme une ailleurs, porter le nom de la personne qui nâexerce pas lâautoritĂ© parentale est souvent source de lourdes complications administratives. Nous le savons, cette situation se rencontre de plus en plus frĂ©quemment, en particulier dans les familles monoparentales. Il arrive bien souvent quâune mĂšre Ă©lĂšve seule un enfant ne portant pas son nom mais celui du pĂšre, ce qui complique le â câest lâhĂ©ritage dâune sociĂ©tĂ© patriarcale â, le code civil de 1804 avait inscrit dans la loi que les enfants prendront le nom de leur pĂšre, dâailleurs longtemps dĂ©signĂ© sous le terme de patronyme ». Aujourdâhui encore, plus de huit enfants sur dix portent le seul nom de famille de leur pĂšre. Faciliter la possibilitĂ© de changer de nom, câest aussi faciliter la transmission du nom de la mĂšre. En la matiĂšre, notre droit a dĂ©jĂ largement Ă©voluĂ© ces derniĂšres annĂ©es, et câest heureux. Ainsi, depuis la loi de 2003 relative Ă la dĂ©volution du nom de famille, les parents peuvent choisir le nom de leur enfant, qui peut ĂȘtre celui du pĂšre, celui de la mĂšre ou lâadjonction des deux noms. Depuis la loi de 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de mĂȘme sexe, en cas de dĂ©saccord entre les parents, lâenfant se voit attribuer le nom composĂ© de ceux des deux parents, dans lâordre prĂ©sente proposition de loi permettra de franchir une Ă©tape supplĂ©mentaire bienvenue, et jâen profite pour remercier et saluer son auteur, Patrick Vignal, pour le travail important quâil a effectuĂ©. Elle prĂ©voit, pour les personnes qui le souhaitent, la possibilitĂ© de substituer Ă leur nom dâusage â celui quâelles utilisent dans la vie quotidienne â le nom du parent qui ne leur a pas transmis le sien. Cette mesure va faciliter la vie de nombreuses personnes, notamment des mĂšres de familles monoparentales, qui pourront donner leur nom aux enfants quâelles se chargent dâ proposition de loi vise aussi Ă simplifier considĂ©rablement la procĂ©dure de changement de nom de famille â celui inscrit sur lâacte de naissance â, dans le cas oĂč une personne majeure souhaite porter le nom du parent qui ne lui a pas transmis le sien. Elle rend ainsi possible le changement de nom de famille une fois au cours de la vie, sans avoir Ă le justifier, par simple dĂ©claration auprĂšs de lâofficier dâĂ©tat civil. Cette nouvelle procĂ©dure simplifiĂ©e, trĂšs attendue, va rendre accessible au plus grand nombre ce qui ressemble aujourdâhui Ă un parcours du de conclure, je souhaite remercier les nombreuses et nombreux citoyens qui ont ĆuvrĂ© pour porter ce sujet jusquâau Parlement. Le collectif Porte mon nom a collectĂ© des milliers de tĂ©moignages de personnes souhaitant changer de nom de famille, ce qui illustre lâattente forte ressentie par une partie de la population en la matiĂšre. La lecture de ces tĂ©moignages dresse un constat trĂšs clair trop nombreux sont ceux qui sont contraints de porter un nom qui est pour eux synonyme de souffrance au une pensĂ©e toute particuliĂšre Ă ces personnes, qui attendent avec impatience le vote de cette loi. Vous lâaurez compris le groupe LibertĂ©s et territoires renouvelle son plein soutien au texte et le votera avec conviction. Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et Dem. La parole est Ă M. Jean-Paul Lecoq. La proposition de loi relative au choix du nom issu de la filiation nâest pas anodine. Elle constitue une vĂ©ritable avancĂ©e pour des milliers de femmes, dâhommes et dâenfants qui souffrent de porter un nom de famille ne correspondant pas Ă leur histoire. Le nom de famille est un des Ă©lĂ©ments constitutifs de notre identitĂ©, de notre hĂ©ritage et ensuite de ce que nous transmettons, lorsque nous avons Ă notre tour des comment accepter de porter le nom dâun parent qui vous a abandonnĂ©, dâun pĂšre ou dâune mĂšre qui vous a maltraitĂ© ? Comment ne pas entendre la souffrance que reprĂ©sente le fait de transmettre Ă ses propres enfants un nom synonyme de violences ? Comment justifier lâenfer vĂ©cu par les mĂšres de famille qui Ă©lĂšvent seules leurs enfants et qui ne portent pas le mĂȘme nom de famille quâeux ? Oui ! Pour mener Ă bien des procĂ©dures administratives ou de simples actes de la vie courante, elles sont sans cesse obligĂ©es de justifier quâil sâagit bien de leurs enfants. Eh oui ! Oui, le texte apporte une rĂ©ponse concrĂšte et Ă©quilibrĂ©e Ă de nombreuses souffrances, qui relĂšvent le plus souvent de lâintime. En effet, la procĂ©dure actuelle est inadaptĂ©e, trop lourde et trop coĂ»teuse. Elle enferme des femmes, des hommes et des enfants dans un nom de famille qui ne reflĂšte en rien leur identitĂ© et les liens dâamour qui les exigeant un motif lĂ©gitime pour procĂ©der au changement de nom, en prĂ©voyant lâobligation dâune instruction par la Chancellerie et en demandant le paiement de 200 euros, les dĂ©marches actuellement en vigueur dĂ©couragent nos concitoyennes et nos concitoyens de se lancer dans ce qui sâapparente parfois Ă un parcours du dĂ©putĂ©s du groupe de la Gauche dĂ©mocrate et rĂ©publicaine dĂ©noncent lâattitude de la majoritĂ© sĂ©natoriale qui, par peur de dĂ©construire la famille et par refus de lĂ©gifĂ©rer pour une minoritĂ©, a empĂȘchĂ© lâadoption du texte. Nous rejetons ses arguments, Ă la fois faux et empreints dâune vision patriarcale archaĂŻque, et nous soutenons la proposition de loi issue des travaux de la commission des lois de lâAssemblĂ©e texte marque une nouvelle Ă©volution de notre droit, qui, aprĂšs avoir prescrit lâattribution automatique du nom du pĂšre, a prĂ©vu la possibilitĂ© dây adjoindre le nom de la mĂšre et, aujourdâhui, celle de changer, substituer ou complĂ©ter le nom de famille sur simple demande Ă un officier dâĂ©tat civil. Le droit de changer, et non plus simplement de demander Ă changer, est une rĂ©elle avancĂ©e, que notre groupe droit doit ĂȘtre en phase avec la sociĂ©tĂ©. Or la souplesse offerte par le texte, quâil sâagisse du nom dâusage, dĂ©sormais sĂ©curisĂ©, ou du nom inscrit sur lâacte de naissance, traduit la volontĂ© de rendre la mĂšre visible dans la filiation. Si cet objectif nâest pas directement au cĆur de la proposition de loi, il lâinspire fortement, comme il a inspirĂ© les diffĂ©rentes rĂ©formes de lâĂ©tat civil depuis la loi du 23 dĂ©cembre 1985 relative Ă lâĂ©galitĂ© des Ă©poux dans les rĂ©gimes matrimoniaux et des parents dans la gestion des biens des enfants 85 % des enfants qui naissent portent le nom de leur pĂšre, ce qui sâexplique par le poids des traditions dans notre sociĂ©tĂ©, qui reste profondĂ©ment marquĂ©e par le patriarcat. Nous ne changerons pas cela du jour au lendemain la sociĂ©tĂ© Ă©volue petit Ă petit, et le droit avec est nĂ©cessaire de mieux informer les parents pour quâils sachent quâils ont dĂ©sormais la possibilitĂ© de choisir le nom de famille quâils donnent Ă leur enfant, et surtout dâaccoler les noms du pĂšre et de la mĂšre. Ă cet Ă©gard, nous avons une proposition Ă vous faire, monsieur le garde des sceaux. Dans le cadre de lâĂ©volution des droits de lâenfant, un paragraphe sur lâautoritĂ© parentale et la responsabilitĂ© des parents en matiĂšre dâĂ©ducation a Ă©tĂ© ajoutĂ© dans les articles du code civil consacrĂ©s au mariage. Nous proposons de complĂ©ter ces articles par une phrase Ă lâintention des mariĂ©s et des personnes qui assistent au mariage afin de les informer des dispositions de la prĂ©sente proposition de loi. Le mariage est un moment adĂ©quat pour faire leur Ă ce qui a Ă©tĂ© dit par la droite sĂ©natoriale, la proposition de loi ne nie pas le rĂŽle du pĂšre et ne dĂ©construit pas la famille, bien au contraire. En permettant Ă chacune et chacun dâĂȘtre Ă lâaise avec son nom de famille, de se reconnaĂźtre dans son identitĂ© et de sâancrer dans une histoire familiale, tout en se projetant dans le futur par la transmission du nom, nous donnons plus de force aux familles, Ă toutes les familles, dans leur soutenons la simplification du changement de nom et la possibilitĂ© pour chacun de porter, Ă titre dâusage, le nom du parent qui nâa pas Ă©tĂ© transmis. Ă la lecture des centaines de tĂ©moignages prĂ©sentĂ©s par le collectif Porte mon nom, Ă la lumiĂšre des rĂ©cits que nous avons tous entendus dans nos circonscriptions, nous voulons agir concrĂštement et rapidement, car nous connaissons les souffrances engendrĂ©es par le systĂšme actuel. Câest la raison pour laquelle les dĂ©putĂ©s du groupe de la Gauche dĂ©mocrate et rĂ©publicaine soutiendront une nouvelle fois la proposition de loi. Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. Merci ! La parole est Ă Mme Camille Galliard-Minier. Le 4 mars prochain, nous fĂȘterons les vingt ans de la loi relative au nom de famille, qui a ouvert aux parents la possibilitĂ© de choisir le nom de leur enfant il sâagissait dâune vĂ©ritable avancĂ©e, alors que le droit antĂ©rieur prĂ©voyait la dĂ©volution automatique du nom du pĂšre. DĂ©sormais, grĂące Ă cette loi, les parents ont le choix, Ă la naissance de leur enfant, de lui attribuer lâun de leurs deux noms ou les deux, dans lâordre quâils souhaitent. La proposition de loi prĂ©sentĂ©e par notre collĂšgue Patrick Vignal et soutenue par le groupe La RĂ©publique en marche sâinscrit dans la lignĂ©e de ce texte fondateur et codifie les rĂšgles du choix du nom dâusage, en accordant un choix identique Ă lâenfant devenu texte est attendu par nos concitoyens et reflĂšte lâĂ©volution et la modernisation de la sociĂ©tĂ©. En premiĂšre lecture, un grand nombre de dĂ©putĂ©s de tous les bancs lâont dâailleurs soutenu et lâont amĂ©liorĂ© par leurs propositions de modification. Je pense, en particulier, Ă nos collĂšgues du groupe Mouvement dĂ©mocrate MODEM et dĂ©mocrates apparentĂ©s, auxquels nous devons la modification du titre, qui traduit dĂ©sormais parfaitement lâobjet du texte, câest-Ă -dire le choix du nom, mais aussi son champ dâapplication, le nom issu de la filiation. Je pense Ă©galement Ă nos collĂšgues du groupe Socialistes et apparentĂ©s, qui ont souhaitĂ© que le choix du nom inclue lâordre des noms, ce qui Ă©tait en effet utile. Une nouvelle rĂ©daction a Ă©tĂ© adoptĂ©e en commission afin de tenir compte de cette demande et de prĂ©ciser expressĂ©ment lâensemble des options offertes aux parents Ă la naissance, telles que visĂ©es par lâarticle 311-21 du code travail dâĂ©changes et de discussion sâest poursuivi avec nos collĂšgues du SĂ©nat en vue dâune rĂ©daction commune de la proposition de loi emportant lâapprobation des deux chambres. Malheureusement, malgrĂ© notre volontĂ© partagĂ©e dâaboutir et les nombreuses propositions qui ont Ă©tĂ© formulĂ©es, nous avons Ă©chouĂ© Ă nous entendre, ce qui reste une vĂ©ritable dĂ©ception. Nous avons manquĂ© une occasion de nous rĂ©unir autour de ce texte dâĂ©galitĂ©, de libertĂ© et de points nous ont dĂ©finitivement Ă©loignĂ©s. Le premier concerne le nom dâusage. La disposition adoptĂ©e par lâAssemblĂ©e nationale en premiĂšre lecture prĂ©voyait la possibilitĂ© dâadjoindre Ă titre dâusage, sans lâautorisation de lâautre parent, le nom du parent qui nâa pas transmis le sien Ă la naissance, rĂ©servant la double autorisation Ă la substitution du nom. Le SĂ©nat a souhaitĂ© rĂ©tablir cette double autorisation, y compris pour lâ compromis nâĂ©tait possible dĂšs lors que cette nouvelle disposition Ă©tait considĂ©rĂ©e par nos collĂšgues sĂ©nateurs comme ne rĂ©pondant quâĂ lâintĂ©rĂȘt des parents, et non Ă celui de lâenfant. La disposition sera effectivement conforme Ă lâintĂ©rĂȘt du parent qui ne porte pas le mĂȘme nom que celui de son enfant, puisque son quotidien, notamment ses relations avec les Ă©coles, les clubs de sport et les hĂŽpitaux, sera grandement facilitĂ©, mais elle ne sera pas pour autant contraire Ă lâintĂ©rĂȘt de lâenfant. Une disposition qui nâest pas prise en fonction de lâintĂ©rĂȘt de lâenfant, câest-Ă -dire qui nâest pas guidĂ©e par cet intĂ©rĂȘt, nâest pas forcĂ©ment en contradiction avec aux sĂ©nateurs, nous sommes convaincus que cette disposition apaisera les tensions entre les parents sĂ©parĂ©s et sera donc bĂ©nĂ©fique Ă leurs enfants. En effet, cette nouvelle rĂšgle aura pour effet de sortir la question de lâadjonction du nom dâusage du champ des discussions, et donc dâĂ©viter de possibles dissensions. Le contentieux sera ainsi rĂ©servĂ© aux hypothĂšses dans lesquelles lâautre parent serait fondĂ© Ă sâopposer Ă cette alors mĂȘme que nous nous accordons tous sur la nĂ©cessitĂ© de simplifier la vie des Français, notamment dans leurs rapports avec lâadministration, les sĂ©nateurs souhaitaient Ă tout prix maintenir, dans la procĂ©dure de choix du nom, lâintervention des services du ministĂšre de la justice. Ă quelle fin ? Pour Ă©viter une prĂ©tendue surcharge des officiers dâĂ©tat civil, qui seraient amenĂ©s, avec le texte, Ă supporter de nouvelles missions. Cet argument est parfaitement irrecevable. En effet, que sera-t-il demandĂ© demain aux officiers dâĂ©tat civil dans le cadre de la procĂ©dure de choix du nom de famille ? Ils auront Ă reporter le nom de famille mentionnĂ© sur le document CERFA sur lâacte dâĂ©tat civil du demandeur, soit lâexacte mission dont ils sont chargĂ©s aujourdâhui, que ce soit Ă la naissance de lâenfant, en inscrivant le nom choisi par les parents, ou aprĂšs la procĂ©dure de changement de nom actuellement prĂ©vue par le code civil. Cette procĂ©dure est dĂ©centralisĂ©e auprĂšs des mairies, auxquelles il appartient de tenir les registres des actes dâĂ©tat civil. Imposer une autre boucle administrative, avec un passage obligĂ© par une administration centrale, nâa aucun sens et serait contraire Ă lâesprit de simplification qui guide la proposition de bout du compte, nous conserverons tout de mĂȘme une avancĂ©e des Ă©changes avec nos collĂšgues sĂ©nateurs â notre collĂšgue RaphaĂ«l Schellenberger lâa Ă©voquĂ©e lors de la premiĂšre lecture. En effet, malgrĂ© lâĂ©chec de la commission mixte paritaire, le principe dâune confirmation du choix du nom Ă lâĂ©tat civil aprĂšs le dĂ©pĂŽt de la demande a Ă©tĂ© introduit par un amendement de notre rapporteur, assortie dâun dĂ©lai dâun groupe La RĂ©publique en Marche est convaincu de la nĂ©cessitĂ© de soutenir la proposition de loi dans sa version adoptĂ©e en premiĂšre lecture par lâAssemblĂ©e et amendĂ©e en nouvelle lecture par la commission des lois. Il votera en faveur de ce texte avec fiertĂ© et enthousiasme ! Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM. La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard. Changer de nom, câest changer de destin » a dit Marek Halter. Le nom, câest quelque chose qui vous appartient et qui, en mĂȘme temps, est offert Ă la sociĂ©tĂ© pour vous faire connaĂźtre. Sylviane Agacinski le dit dâailleurs trĂšs bien LâĂ©tat civil, câest lâinstitution de la personne dans son identitĂ© sociale, son inscription symbolique dans une gĂ©nĂ©alogie, un ordre qui ne dĂ©pend pas dâelle. » Selon elle, chacun ne peut pas dĂ©cider de la loi nom de famille » â quelle belle expression ! â est aujourdâhui lâobjet de toute notre attention. Selon lâexposĂ© des motifs de la proposition de loi initiale, lâĂ©galitĂ© entre les parents et la libertĂ© dans le choix du nom mĂ©ritent dâĂȘtre encore mieux garanties tout en conservant un objectif de stabilitĂ© de lâĂ©tat civil. » DĂšs lors, le nom devient un sujet de revendication il sâagit de changer de modĂšle de sociĂ©tĂ© et de passer dâune sociĂ©tĂ© patriarcale, nous dit-on, Ă une sociĂ©tĂ© de lâĂ©galitĂ© â Ă©galitĂ© entre les hommes et les femmes, lesquelles, victimes du patriarcat, seraient aujourdâhui, grĂące Ă vous, libĂ©rĂ©es une nouvelle fois par une loi de progrĂšsâŠDans sa premiĂšre version, le texte permettait Ă un fils ou Ă une fille dâabandonner le nom de son pĂšre par dĂ©sir personnel il autorisait non seulement la juxtaposition des noms de famille du pĂšre et de la mĂšre, mais aussi la substitution du nom du pĂšre par celui de la mĂšre. Cette possibilitĂ© a suscitĂ© de nombreuses rĂ©actions. Car sâil Ă©tait permis Ă une personne de porter le nom de sa mĂšre Ă la place du nom de son pĂšre, cela revenait in fine Ă lui permettre de porter le nom de son grand-pĂšre maternel. On en revenait donc au patriarcat, pourtant pris pour cible par la proposition de loi ! Vous en conviendrez, la revendication Ă©galitariste Ă©tait mal embarquĂ©eâŠCette faille dans la version initiale du texte nâĂ©tait pas la seule, puisque celui-ci ouvrait Ă©galement droit Ă une identitĂ© Ă la carte qui permettait lâeffacement dâune partie de lâidentitĂ©. Comme je lâai soulignĂ© en commission et en sĂ©ance publique, cette possibilitĂ© soulĂšve plusieurs questions. Quâen est-il, par exemple, des dĂ©biteurs, qui pourraient se soustraire plus facilement Ă leurs obligations grĂące Ă un changement de nom, ou des dĂ©linquants, Ă qui une telle possibilitĂ© permettrait dâĂ©chapper Ă des poursuites judiciaires â nous lâavons dĂ©jĂ vu ? Je me suis Ă©galement interrogĂ©e sur les consĂ©quences de la proposition de loi sur lâorganisation de lâĂtat si les Français dĂ©cidaient massivement de changer de nom de famille. Rappelons que celui-ci constitue un outil de police le garde des sceaux, vous mâavez en partie rĂ©pondu au sujet des dĂ©linquants en mâassurant quâils feront lâobjet dâun suivi particulier. Quand une modification de nom est adoptĂ©e Ă la Chancellerie, le service du casier judiciaire national, dĂ©sormais totalement informatisĂ©, est tout de suite informĂ©, mâavez-vous assurĂ© en premiĂšre lecture. Vous avez dâailleurs soulignĂ© que sâil suffisait de changer de nom pour passer sous les radars de la justice », vous nâauriez jamais dĂ©fendu le texte, et je veux bien vous croire. NĂ©anmoins, il reste quelques zones dâ sous-directeur des libertĂ©s publiques, auditionnĂ© par le SĂ©nat, a expliquĂ©, en effet, que ni le ministĂšre de lâintĂ©rieur ni le ministĂšre de la justice ne disposent aujourdâhui de la possibilitĂ© de sâinterconnecter avec le rĂ©pertoire national dâidentification des personnes physiques RNIPP [âŠ] alimentĂ© par les communes qui doivent retransmettre au fil de lâeau les modifications apportĂ©es Ă lâĂ©tat civil. » Avouez, monsieur le garde des sceaux, que cela affaiblit quelque peu votre dĂ©monstration !Il est regrettable que la proposition de loi nâait pas fait lâobjet dâune Ă©tude dâimpact, car elle est guidĂ©e par de bonnes intentions. Faciliter la vie dâune femme divorcĂ©e, qui doit prouver en permanence quâelle est bien la mĂšre de ses enfants, dont elle ne porte plus le nom ; permettre Ă une personne de ne pas porter le nom de son bourreau lorsquâelle a Ă©tĂ© victime de violences intrafamiliales Ă©videmment, ces demandes sont lĂ©gitimes. Mais pourquoi ne pas avoir choisi de prĂ©ciser et de simplifier lâarticle 61 du code civil, qui impose un motif lĂ©gitime pour tout changement de nom ? Cela aurait permis dâapporter des rĂ©ponses rapides Ă ces cas le texte prĂ©sentĂ© aujourdâhui a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ© et il nâest plus question de substituer tel nom par un autre. Seule lâadjonction est libĂ©ralisĂ©e. De mĂȘme, le caractĂšre dĂ©finitif du changement est rappelĂ©, ainsi que le changement de nom automatique des mineurs dont les parents choisissent de modifier leur nom. Je salue ces avancĂ©es, en espĂ©rant quâelles ne seront pas le prĂ©lude Ă un nouveau modĂšle de sociĂ©tĂ© dans lequel le pĂšre serait encore un peu plus Ă©cartĂ© ou congĂ©dié⊠La discussion gĂ©nĂ©rale est close. Jâappelle maintenant, dans le texte de la commission, les articles de la proposition de loi sur lesquels les deux assemblĂ©es nâont pu parvenir Ă un texte identique. La parole est Ă M. FrĂ©dĂ©ric Reiss, pour soutenir lâamendement no 1. Cet amendement a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© Ă lâinitiative de Xavier Breton, qui, vous le savez, est â avec de nombreux autres dĂ©putĂ©s â un grand dĂ©fenseur des valeurs de la 1er modifie les rĂšgles relatives au nom dâusage et au changement de nom. La proposition de loi consacrerait la dĂ©composition des familles si chacun pouvait dĂ©sormais choisir une combinaison de noms diffĂ©rente. Elle consacrerait Ă©galement lâeffritement du rapport au collectif, en prĂ©tendant soumettre lâĂ©tat civil Ă des critĂšres affectifs, et lâirruption dĂ©finitive du sentimentalisme, du subjectif et du relatif dans la loi et dans lâidentitĂ© française. Loin dâapporter une solution Ă des situations affectives ou familiales difficiles, la libĂ©ralisation de lâĂ©tat civil conduirait Ă exporter sur la scĂšne publique ce qui relĂšve de lâ outre, lâarticle 1er est dĂ©jĂ satisfait par lâarticle 61 du code civil, qui permet Ă toute personne de changer de nom si elle justifie dâun intĂ©rĂȘt lĂ©gitime Ă le avons bien compris que cette proposition de loi vise Ă rĂ©pondre Ă certains problĂšmes de sociĂ©tĂ©, mais un changement de nom ne peut suffire Ă lui seul Ă rĂ©soudre tous les problĂšmes dâune personne. Il ne paraĂźt pas raisonnable dâadopter, en fin de lĂ©gislature, une modification aussi importante que celle-ci sans Ă©tude dâimpact et sans avis du Conseil dâĂtat. DâoĂč cet amendement de suppression de lâarticle 1er. Quel est lâavis de la commission ? Cet article, qui ne porte que sur le nom dâusage, est au cĆur de la rĂ©forme proposĂ©e. Nous ne comptons pas y renoncer, pour deux raisons il donne plus de visibilitĂ© au nom dâusage Ă raison de la filiation en lâinscrivant dans le code civil ; il simplifie les dĂ©marches du parent qui nâa pas transmis son nom Ă lâenfant et qui veut lâajouter au nom dâusage de lâ collĂšgue, vous irez dire Ă des gens qui ont subi des souffrances physiques ou sexuelles que le fait de changer de nom ne compte pas pour eux. Avis dĂ©favorable. Quel est lâavis du Gouvernement ? JâĂ©mets Ă©videmment un avis dĂ©favorable sur cet amendement dont, en rĂ©alitĂ©, je ne comprends pas le sens. Lâamendement no 1 nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard, pour soutenir lâamendement no 27. Il sâagit de complĂ©ter lâalinĂ©a 2 de cet article 1er, en prĂ©cisant que lâadjonction de nom doit se faire selon un ordre choisi ».Si cette proposition de loi vise Ă assouplir la modification du nom de famille, en lâoccurrence le nom dâusage, il convient de rappeler que ce nom de famille est une donnĂ©e structurante de notre identitĂ© et doit donc garder une certaine une fratrie, les frĂšres et sĆurs issus dâun mĂȘme pĂšre et dâune mĂȘme mĂšre biologiques ne porteront plus nĂ©cessairement le mĂȘme nom de famille, mĂȘme si câest un nom dâusage ils pourront avoir un seul nom ou deux noms dans un ordre diffĂ©rent. Ne parlons pas de la gĂ©nĂ©alogie, qui pourrait devenir de plus en plus un souci dâunitĂ© et de protection des fratries, je propose donc dâapporter cette prĂ©cision. Quel est lâavis de la commission ? Cette prĂ©cision est inutile lâarticle 225-1 du code civil permet dĂ©jĂ Ă la personne qui dĂ©cide dâajouter le nom de son conjoint Ă son nom dâusage de choisir lâordre des deux noms. Lâamendement Ă©tant satisfait, jâĂ©mets un avis dĂ©favorable. Lâamendement no 27, repoussĂ© par le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă M. FrĂ©dĂ©ric Reiss, pour soutenir les amendements nos 3 et 4, qui peuvent faire lâobjet dâune prĂ©sentation groupĂ©e. Lâamendement no 3 vise Ă supprimer les alinĂ©as 5 Ă 9, qui permettraient Ă toute personne majeure de porter, Ă titre dâusage, le nom de famille du parent qui ne lui a pas transmis le sien. Une telle disposition, signe de lâessor croissant de lâindividualisme, marquerait un bouleversement dans la construction de lâidentitĂ© et risquerait de faire Ă©clater des fratries, des frĂšres et sĆurs ne portant parfois plus le mĂȘme nom de no 4, amendement de repli, se concentre sur la suppression de lâalinĂ©a 7 de cet article. On ne peut exclure quâun enfant soit pris dans un conflit familial qui le conduise Ă accepter un changement de nom, puis Ă le regretter et Ă le reprocher Ă ses parents une fois devenu adulte. Aussi les mineurs doivent-ils ĂȘtre exclus du champ dâapplication de cette mesure. Quel est lâavis de la commission ? Lâamendement no 3 ne vise pas seulement Ă en rester Ă lâĂ©tat du droit il tend purement et simplement Ă supprimer le nom dâusage Ă raison de la filiation. Avis dĂ©favorable, car un tel recul est absolument Ă lâamendement no 4, il ne conduirait pas Ă la suppression du nom dâusage pour les enfants mineurs, mais Ă celle dâune prĂ©cision apportĂ©e par lâalinĂ©a 7 le choix du nom dâusage dâun enfant mineur est fait conjointement par les parents exerçant lâautoritĂ© parentale. Pour ma part, je pense quâil faut au contraire conserver cet alinĂ©a et faire en sorte que les parents essaient de trouver un accord sur ce nom dâusage. Avis dĂ©favorable. Quel est lâavis du Gouvernement ? Monsieur le dĂ©putĂ©, câest une chose que vous ne vouliez pas aller de lâavant et faire Ă©voluer le droit pour tenir compte des Ă©volutions rĂ©centes de la sociĂ©tĂ© parce que vous ne voulez voir ni le prĂ©sent ni lâavenir. Câen est une autre de chercher Ă retourner vers le passĂ©, ce que vous nous proposez avec ces deux amendements. Câest mĂȘme de nature Ă mâinquiĂ©ter un la faveur de cette intervention, jâaimerais saluer des citoyens prĂ©sents dans les tribunes qui attendent ce texte, quâils ont appelĂ© de leurs vĆux. Cette proposition de loi vient du terrain, des vrais gens. Oui, des vrais gens ! Vous avez eu raison de rappeler, monsieur le rapporteur, quâil y a ceux qui savent le droit et ceux qui vivent les aussi saluer le conseil municipal des jeunes, nos futurs citoyens quâil est trĂšs touchant de voir ici, au cĆur du dĂ©bat dĂ©mocratique. Dans un tel dĂ©bat, on peut ne pas ĂȘtre tous dâaccord. Pour ma part, je ne suis pas dâaccord avec vos propositions, monsieur le dĂ©putĂ©. Avis dĂ©favorable pour les deux amendements. On a le droit de dĂ©battre ! Câest prĂ©cisĂ©ment ce que je viens de dire ! La parole est Ă Mme ValĂ©rie Bazin-Malgras. Ă mon tour, je voudrais saluer les membres du conseil municipal des enfants de Troyes, comme vous lâavez fait trĂšs gentiment, monsieur le en revenir au texte, sans ĂȘtre rĂ©trograde, je trouve que vous allez faire courir un vrai risque aux fratries. Lâexistence de diffĂ©rents noms est perturbante. Si nous voulons protĂ©ger la famille et les enfants, attendons que ceux-ci soient majeurs avant de leur ouvrir une telle possibilitĂ©. TrĂšs bien ! Avant de donner la parole Ă M. le garde des sceaux, je rappelle que les parlementaires et les membres du Gouvernement nâont pas Ă solliciter le public. Comme nous sommes en fin de session, je ne vais pas en faire un drame si dâaucuns lâont oubliĂ©. Sourires. Monsieur le prĂ©sident, je nâai pas sollicitĂ© le public je lâai saluĂ©, ce qui est singuliĂšrement diffĂ©rent. Dâailleurs, jâai dĂ©jĂ entendu des prĂ©sidents saluer⊠Le prĂ©sident peut le faire, en application dâun usage local assez ancien. Mais tout ce qui est ancien est peut-ĂȘtre condamnable⊠Exclamations et sourires sur divers bancs. Vous ĂȘtes-vous adressĂ© au garde des sceaux, Ă Mme la dĂ©putĂ©e ou aux deux, monsieur le prĂ©sident ? Aux deux ! Je mâadressais aux deux. Je les ai saluĂ©s puisque câest fait, je ne vais pas recommencer, monsieur le en revenir au dĂ©bat, je vous poserai une question quand une femme se marie et dĂ©cide de prendre le nom de son Ă©poux comme nom dâusage, pensez-vous que cela bouscule les fratries ? Cela existe dĂ©jĂ . Cela nâa rien Ă voir ! Les amendements nos 3 et 4, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptĂ©s. La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard, pour soutenir lâamendement no 22. Il sâagit de complĂ©ter lâalinĂ©a 7 par les mots pour tous les enfants communs ».Le SĂ©nat avait souhaitĂ© imposer lâadjonction de nom Ă tous les enfants communs du couple, pour des raisons dâunitĂ© des fratries issues dâune mĂȘme nâest pas question ici de nier la rĂ©alitĂ© et lâexistence de familles constituĂ©es dâenfants qui ne portent pas le mĂȘme nom parce que leurs parents biologiques ne sont pas les mĂȘmes une mĂšre peut avoir des enfants issus de plusieurs revanche, quand il sâagit de changer le nom de famille de son enfant par lâadjonction de son propre nom, il convient dâeffectuer ce changement pour tous les enfants de la fratrie issus de la mĂȘme union. Ătant biologiquement frĂšres et sĆurs, ils partagent un hĂ©ritage quâil convient de rappeler dans leur nom de famille. Par cohĂ©rence, les enfants issus dâune mĂȘme union doivent partager ce allez me dire, monsieur le rapporteur, que câest impossible il faut lâaccord des mineurs de plus de 13 ans et ceux-ci peuvent donc refuser. Il me semble que cet ordre identique est nĂ©anmoins souhaitable. Si le port de deux noms adjoints a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©, il devrait sâappliquer Ă tous. Quel est lâavis de la commission ? Madame MĂ©nard, je partage votre objectif il est Ă©videmment souhaitable que les parents choisissent un mĂȘme nom dâusage pour tous les enfants communs. Toutefois, lâadoption de votre amendement poserait plusieurs problĂšmes. Sur le plan pratique, elle conduirait Ă complexifier lâĂ©mission des titres dâidentitĂ© lorsquâils sont demandĂ©s pour un seul enfant au sein dâune fratrie. En outre, elle ne permettrait pas de garantir que tous les membres dâune fratrie aient le mĂȘme nom, puisque le consentement des enfants de plus de 13 ans est requis. Nous devons et pouvons faire confiance aux Français. Avis dĂ©favorable. Quel est lâavis du Gouvernement ? MĂȘme avis, pour les mĂȘmes raisons. La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard. Je comprends votre argument concernant les mineurs de plus de 13 ans â je vous ai dit moi-mĂȘme que je savais dâavance que vous alliez me lâopposer. En revanche, je ne comprends pas votre propos sur la complexitĂ© de lâĂ©tat civil et des cartes dâidentitĂ©. Sâil sâagit de ne pas compliquer la tĂąche des services de lâĂ©tat civil, restons-en Ă la loi actuelle on ne compliquera rien du tout ! Exactement ! Cet argument ne me semble donc pas recevable. Lâamendement no 22 nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard, pour soutenir lâamendement no 23. Il vise Ă complĂ©ter lâalinĂ©a 7 par la phrase suivante Elle est dĂ©finitive. »Un changement de nom nâest jamais anodin. Il convient de ne pas lâautoriser Ă plusieurs reprises, pour Ă©viter un nom Ă la carte » qui ne voudrait plus rien dire. Une fois encore, monsieur le rapporteur, je sais ce que vous allez mâobjecter vous allez me dire que câest impossible puisque, par dĂ©finition, un nom dâusage nâest pas rĂ©alitĂ©, il ne sâagit pas de rendre un nom dâusage dĂ©finitif ou non, mais dâĂ©viter aux services de lâĂ©tat civil â je vais ici dans votre sens â une surcharge de travail qui ne manquerait pas de se produire si lâon autorisait des changements de nom dâusage Ă tout bout de champ au grĂ© des changements de sâil nâest que dâusage, un nom participe Ă la construction de lâidentitĂ© dâun individu. Pour que lâon ne puisse pas en changer Ă tout bout de champ, il faut indiquer que le changement est dĂ©finitif. Quel est lâavis de la commission ? Cet amendement est problĂ©matique, car par dĂ©finition, un nom dâusage attribuĂ© Ă un enfant ne peut pas ĂȘtre dĂ©finitif. Quand il deviendra adulte, lâenfant pourra lĂ©gitimement changer de nom dâusage Ă raison de la filiation. Lorsquâil se mariera, il pourra, tout aussi lĂ©gitimement, dĂ©cider de prendre le nom de son conjoint comme nom dâusage. Avis dĂ©favorable. Lâamendement no 23, repoussĂ© par le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard, pour soutenir lâamendement no 21. Il sâagit de complĂ©ter lâalinĂ©a 8 en prĂ©cisant que la dĂ©claration doit se faire devant un officier dâĂ©tat propos de ce nouvel article 311-24-2, le rapporteur affirmait que lâemploi du nom dâusage nâest pas confirmĂ© devant un officier dâĂ©tat civil, mais notifiĂ© Ă lâadministration ». Mon amendement tend Ă rappeler que le nom est constitutif de toute personne et quâil ne serait pas judicieux de pouvoir le modifier sans une certaine solennitĂ©, et cela par respect pour les outre, le passage automatique devant un officier dâĂ©tat civil permettrait de sĂ©curiser davantage cette adjonction. Si un parent qui nâa pas transmis son nom de famille Ă la naissance lâadjoint, Ă titre dâusage, au nom de son enfant mineur, un minimum de solennitĂ© sâimpose. Câest le cas lorsque lâenfant a plus de 13 ans, puisque son consentement personnel est toujours requis. Pour les enfants de plus de 13 ans, ce sera un moment important dans la construction de leur identitĂ©. Le fait de passer devant un officier dâĂ©tat civil est un Ă©lĂ©ment constitutif de cette solennitĂ©. Quel est lâavis de la commission ? Le nom dâusage ne peut pas ĂȘtre dĂ©clarĂ© Ă lâofficier dâĂ©tat civil, car lâobjectif est de simplifier les dĂ©marches et non de les complexifier. Avis dĂ©favorable. Quel est lâavis du Gouvernement ? Madame la dĂ©putĂ©e, dites clairement que vous ne voulez pas de cette loi, quâelle ne correspond pas Ă lâimage que vous vous faites de la sĂ©nateurs nous ont affirmĂ© quâune telle disposition alourdirait la charge des officiers dâĂ©tat civil â nous avons discutĂ© de ce sujet pendant des heures. Jâajoute que lorsque la Chancellerie dĂ©cide de la modification dâun nom, au terme dâune instruction longue, coĂ»teuse et alĂ©atoire, lâofficier dâĂ©tat civil transcrit de toute façon ce changement dans les actes dâĂ©tat civil â cette Ă©tape est voilĂ que vous souhaitez ajouter, alors que personne ne le prĂ©voit, une charge non compensĂ©e. Au fond, tous les prĂ©textes sont bons pour ne pas dire clairement que vous ne voulez pas des mesures que nous prenons pour les familles modernes, pour les femmes, notamment celles qui sont en difficultĂ©. ArrĂȘtons de tourner autour du pot vous usez dâun artifice technique qui a peu de sens Ă nos avez laissĂ© entendre dans votre discours que nous Ă©tions presque dâaccord, que cette proposition de loi Ă©tait bonne, quâelle allait dans le bon sens. La rĂ©alitĂ© nâest pas tout Ă fait celle-lĂ vous mettez tous les bĂątons dont vous disposez dans nos roues afin que ce texte ne prospĂšre doit se positionner clairement. Il sâagit dâune loi sociĂ©tale importante. Vous ne voulez pas la dĂ©fendre avec nous, soit. Que voulez-vous que je vous dise ? Acceptez ce clivage ! La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard. Vous vous trompez, monsieur le ministre. Ah, trĂšs bien ! Il y a pourtant vingt amendements ! Depuis le dĂ©but de lâexamen de ce texte, jâai proposĂ© des amendements, en commission comme en sĂ©ance, en essayant de le faire de la maniĂšre la plus constructive premiĂšre lecture, jâavais dĂ©jĂ dit quâĂ quelques corrections prĂšs, je nâĂ©tais absolument pas opposĂ©e Ă lâarticle 1er, relatif au nom dâ ne me fais pas le porte-parole du SĂ©nat. Non seulement je ne siĂšge pas Ă la chambre haute, mais je ne suis pas dâaccord avec tout ce qui y est proposĂ© â loin de la dĂ©claration de consentement devant un officier de lâĂ©tat civil, pour un mineur de plus de 13 ans, apporterait un tout petit peu de solennitĂ© Ă ce le ministre, vous-mĂȘme nous avez dit dans cet hĂ©micycle, en premiĂšre lecture, que les demandes de changement de nom concernaient environ 3 000 Ă 4 000 personnes par an en France. Jâen dĂ©duis que ce chiffre est beaucoup moins Ă©levĂ© si lâon considĂšre uniquement les mineurs de 13 Ă 18 ans. Cela ne reprĂ©sente, dans chaque ville ou dans chaque dĂ©partement, que quelques cas par an qui ne vont pas submerger lâadministration et les services de lâĂ©tat ne me semble pas complĂštement aberrant de confĂ©rer un peu de solennitĂ© Ă ce moment en demandant Ă lâenfant â qui doit de toute façon, comme le prĂ©voit le texte, donner son accord pour lâadjonction du nom du parent Ă titre dâusage â de confirmer son choix devant un officier de lâĂ©tat ne vois pas en quoi une telle disposition serait pour moi une maniĂšre de manifester mon opposition Ă cette proposition de loi, que jâapprouve en partie â seulement en partie, certes. Souffrez que je ne sois pas absolument dâaccord avec tout ce que vous proposez cela peut arriver, câest mĂȘme Ă cela que servent les oppositions. Lâamendement no 21 nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard, pour soutenir lâamendement no 25. Câest un amendement de cohĂ©rence. Lâamendement no 25, repoussĂ© par la commission et le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard, pour soutenir lâamendement no 26. Avec cet amendement, je reviens sur une expression employĂ©e dans lâalinĂ©a 8 en temps utile ». Jâavais dĂ©jĂ soulevĂ© ce problĂšme en premiĂšre lecture. Le texte prĂ©voit en effet que le parent qui souhaiterait adjoindre son nom au nom dâusage de son enfant doit en informer lâautre parent â celui qui a transmis son nom patronymique â en temps utile ».Jâai dĂ©jĂ fait part de mes interrogations Ă propos de cette formule qui me semble un peu floue. Vous allez encore me dire que câest parce que je suis contre le texte, mais ce nâest pas le premiĂšre lecture, monsieur le rapporteur, vous avez justifiĂ© lâusage de ces mots en expliquant que la rĂ©daction Ă©tait inspirĂ©e de lâarticle 373-2 du code civil, qui dispose que tout changement de rĂ©sidence de lâun des parents, dĂšs lors quâil modifie les modalitĂ©s dâexercice de lâautoritĂ© parentale, doit faire lâobjet dâune information prĂ©alable et en temps utile de lâautre parent ». Lâexpression Ă©tant dĂ©jĂ utilisĂ©e dans un autre article du code civil, vous considĂ©rez quâelle peut ĂȘtre selon moi, cette notion est trop floue sâagissant dâun changement de nom. Si lâon peut comprendre son utilisation pour un changement de rĂ©sidence â qui implique des dĂ©marches telles que la signature dâun bail, un dĂ©mĂ©nagement ou encore des inscriptions scolaires â, la question se pose bien diffĂ©remment sâagissant dâun changement de nom, qui nâa pas les mĂȘmes implications en temps utile » autorise toutes les interprĂ©tations â ce nâest pas moi qui le dis, ce sont des commentaires de jurisprudence. Il me semblerait donc plus judicieux dâemployer une autre expression, par exemple dans un dĂ©lai raisonnable », plus simple Ă utiliser en droit, plus communĂ©ment admise et donc plus claire. Quel est lâavis de la commission ? Votre amendement vise Ă supprimer purement et simplement les mots en temps utile ». Il produirait donc lâeffet inverse de celui que vous recherchez, lâinformation de lâautre parent ne faisant plus lâobjet dâaucune contrainte temporelle. Jâestime prĂ©fĂ©rable de conserver ces termes, qui pourront dâailleurs ĂȘtre pris en considĂ©ration par le juge si celui-ci est saisi en cas de dĂ©saccord. Avis dĂ©favorable. Quel est lâavis du Gouvernement ? DĂ©favorable Ă©galement. La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard. Dans un esprit constructif, rien ne vous empĂȘche de corriger ou de sous-amender mon amendement si vous estimez que lâexpression dĂ©lai raisonnable » est un peu plus pertinente. En tant que rapporteur, vous en avez la en temps utile » me pose problĂšme, car elle pourrait crĂ©er des situations instables. Lâenfant pourrait ainsi ĂȘtre nommĂ© diffĂ©remment selon quâil se trouve chez son pĂšre ou chez sa mĂšre â il porterait soit son nouveau nom soit son nom dâorigine, selon les ne me semble absolument pas judicieux dâemployer lâexpression en temps utile » dans le texte, car elle pourrait susciter bon nombre dâ faites signe que non, monsieur le ministre, mais nous verrons Ă lâusage ! Cela pourrait ĂȘtre problĂ©matique dans des contextes de sĂ©paration difficile. Lâamendement no 26 nâest pas adoptĂ©. Lâamendement no 17 de M. Xavier Breton est dĂ©fendu. Lâamendement no 17, repoussĂ© par la commission et le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă M. FrĂ©dĂ©ric Reiss, pour soutenir lâamendement no 5. Jâavais prĂ©vu de dire simplement DĂ©fendu ! » Mais votre rĂ©action face Ă lâamendement no 21 de Mme MĂ©nard, monsieur le rapporteur, monsieur le ministre, me laisse penser que vous ĂȘtes un peu mal Ă lâaise sur cette texte prĂ©voit que le consentement est requis pour les mineurs de plus de 13 ans. Par cet amendement, nous proposons de complĂ©ter lâalinĂ©a 9 â et non le 8 comme Mme MĂ©nard â en prĂ©cisant que ce consentement doit ĂȘtre recueilli devant un officier dâĂ©tat civil. Nous venons dâavoir cette pense sincĂšrement que la charge supplĂ©mentaire que vous invoquez ne pourrait ĂȘtre que bĂ©nĂ©fique au vu de la solennitĂ© que rĂ©clame un changement de nom. Câest pourquoi nous souhaitons que le mineur donne son consentement devant un officier dâĂ©tat civil. Quel est lâavis de la commission ? Le nom dâusage ne fait lâobjet dâaucune â je dis bien aucune â inscription Ă lâĂ©tat civil. VoilĂ ! Lâintervention dâun officier dâĂ©tat civil nâa donc pas lieu dâĂȘtre en la matiĂšre, tout revanche, parce que nous faisons confiance Ă la jeunesse, le consentement de lâenfant de plus de 13 ans sera recueilli par lâagent en charge de lâenregistrement de la demande du titre dâidentitĂ© si celle-ci sâaccompagne dâune demande dâadjonction pour le seul nom dâusage. Avis dĂ©favorable. Nous nâavons pas la mĂȘme conception des choses, câest tout ! Lâamendement no 5, repoussĂ© par le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. Je suis saisi de deux amendements identiques, nos 6 et no 6 de M. Xavier Breton est parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard, pour soutenir lâamendement no 29. Je vais dĂ©fendre ce nouvel amendement, au risque dâĂȘtre accusĂ©e de faire de lâobstruction â ce qui, comme vous le savez, nâest absolument pas ma volonté⊠Mais non ! Je vous sens un peu ironique, monsieur le ministre !Par cet amendement, je souhaite prĂ©voir, Ă lâalinĂ©a 9, une pĂ©riode de rĂ©flexion dâun an. M. le rapporteur et M. le ministre lĂšvent les bras au ciel. Je vous vois bondir ! Mais, je le rĂ©pĂšte, un changement de nom de famille nâest pas une dĂ©marche le ministre, jâaimerais vous poser une question actuellement, lorsquâune personne formule une demande de changement de nom auprĂšs de vos services, combien de temps, Ă peu prĂšs, dure lâinstruction ? Dans le cas du changement de nom de famille, dix Ă douze mois⊠Dix Ă douze mois ? Pendant ce dĂ©lai, la personne peut donc retirer sa demande, se rĂ©tracter⊠Je vous parlais Ă lâinstant du changement de nom de famille. Or nous discutons ici du changement de nom dâusage, qui ne nĂ©cessite pas mĂȘme une seconde. On ne saisit pas la Chancellerie pour le nom dâusage. Pardon, monsieur le prĂ©sident⊠Vous pourrez prendre la parole si vous le souhaitez dans un instant, monsieur le est lâavis de la commission sur ces amendements ? Je vois quâun public nombreux assiste Ă nos dĂ©bats dans les tribunes. Je vais ĂȘtre clair nous avons voulu simplifier la loi, comme nous le faisons Ă lâarticle 2, pour des personnes qui souhaitent changer de nom pour diverses raisons â il peut sâagir par exemple dâun nom difficile Ă porter, ou de celui de votre demander au citoyen de la rue sâil pense que les lois sont conformes Ă ce quâil souhaite, si nous allons assez vite pour changer la sociĂ©tĂ©. Je vous le dis de façon trĂšs amicale et sympathique, madame la dĂ©putĂ©e, car je sais que vous ĂȘtes une Ă©lue de quelquâun qui a dĂ©cidĂ© de changer de nom parce que celui-ci reprĂ©sente un fardeau, un boulet. Faut-il lui demander dâattendre un an pour ĂȘtre sĂ»r quâau terme de cette pĂ©riode, il aura bien rĂ©flĂ©chi ? Lorsque nous avons soumis ce texte aux sĂ©nateurs, nous avions prĂ©vu quâils formuleraient ce type de demande. Je dois le reconnaĂźtre, ils ont proposĂ© dâinstaurer un dĂ©lai de rĂ©flexion de trois mois. Nous prĂ©fĂ©rons faire confiance aux Français et fixer un dĂ©lai dâun mois, pendant lequel la personne dĂ©sireuse de changer de nom pourra se entendu quelquâun prĂ©tendre quâun jeune majeur pourrait se rendre Ă la mairie un beau matin pour demander un changement de nom parce que son pĂšre ou sa mĂšre nâaurait pas voulu lui prĂȘter sa voiture ! ArrĂȘtons dâinfantiliser nos concitoyens et faisons-leur confiance ! Avis dĂ©favorable. La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard. Jâentends ces arguments. Dans la mesure oĂč nous parlons du nom dâusage, je retire mon amendement. Lâamendement no 29 est retirĂ©. Merci ! Vous avez oubliĂ© de me donner la parole, monsieur le prĂ©sident, mais vous noterez que par mon silence, jâai rĂ©ussi Ă convaincre Mme MĂ©nard ! Câest souvent ainsi, monsieur le ministre câest en ne disant rien quâon obtient ce que lâon veut ! Sourires. Mes silences sont particuliĂšrement Ă©loquents, je vous le concĂšde ! Lâamendement no 6 est retirĂ©. Lâarticle 1er est adoptĂ©. La parole est Ă M. FrĂ©dĂ©ric Reiss, pour soutenir lâamendement no 7, qui tend Ă supprimer lâarticle 2. Lâarticle 2 ouvre la procĂ©dure simplifiĂ©e de changement de nom par dĂ©claration devant lâofficier de lâĂ©tat civil aux personnes majeures qui souhaitent substituer ou adjoindre Ă leur propre nom le nom de famille du parent qui nâa pas Ă©tĂ© lĂ©gislation actuelle, qui donne dĂ©jĂ de nombreuses possibilitĂ©s en termes de dĂ©volution du nom de famille, permet dâen changer dans des cas lĂ©gitimes. La proposition de loi est fondĂ©e sur la rĂ©fĂ©rence Ă des cas particuliers qui ne justifient pas lâabandon du cadre commun, dâoĂč cet amendement de suppression. Lâamendement no 7, repoussĂ© par la commission et le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. Lâamendement no 8 de M. Xavier Breton est dĂ©fendu. Lâamendement no 8, repoussĂ© par la commission et le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. Je suis saisi de deux amendements identiques, nos 9 et no 9 de M. Xavier Breton est parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard, pour soutenir lâamendement no 30. Il vise Ă ajouter, Ă lâalinĂ©a 3 de lâarticle 2, la notion de motif lĂ©gitime » qui figurait dĂ©jĂ dans lâarticle 61 du code civil. Je le rĂ©pĂšte, le changement de nom nâest pas un acte anodin. Quel est lâavis de la commission sur ces amendements ? Ils visent Ă revenir sur une avancĂ©e qui, rappelons-le, avait fait lâobjet dâun accord entre lâAssemblĂ©e nationale et le SĂ©nat. Nous estimons que lorsquâune personne souhaitant changer de patronyme choisit un nom issu de la filiation, lâĂtat nâa pas Ă apprĂ©cier si le motif du changement est lĂ©gitime ou plus, lâadoption de ces amendements imposerait aux officiers dâĂ©tat civil dâapprĂ©cier le caractĂšre lĂ©gitime du motif invoquĂ©. Outre que ce nâest pas leur rĂŽle, cela crĂ©erait des divergences dâapplication selon les territoires. Avis dĂ©favorable. Les amendements identiques nos 9 et 30, repoussĂ©s par le Gouvernement, ne sont pas adoptĂ©s. La parole est Ă Mme Albane Gaillot, pour soutenir les amendements nos 18 et 19, qui peuvent faire lâobjet dâune prĂ©sentation groupĂ©e. Je nâai pas eu lâoccasion de mâexprimer durant la discussion gĂ©nĂ©rale pour saluer le rĂ©tablissement de la rĂ©daction de lâarticle 1er, qui permettra aux mĂšres dâadjoindre leur nom Ă celui de leur enfant sans recueillir lâautorisation du pĂšre. Le rapporteur lâa rappelĂ© Ă juste titre, ce changement bĂ©nĂ©ficiera aux mĂšres divorcĂ©es ou encore aux femmes Ă la tĂȘte de familles monoparentales qui Ă©taient Ă la merci dâune saisine du juge aux affaires familiales par leur ex-conjoint ou le pĂšre de leurs amendements nos 18 et 19 visent Ă mettre en avant la libertĂ© de choisir son nom. Jâestime que la procĂ©dure de changement de nom doit ĂȘtre facilitĂ©e, dans une dĂ©marche de rĂ©appropriation de soi il appartient aux individus, et non aux services du ministĂšre de la justice, de juger de la pertinence dâun tel changement. Je propose donc de supprimer cette deuxiĂšme modification prĂ©vue dans les amendements concerne le principe, que vous avez conservĂ©, dâun unique changement de nom au cours de la vie. MĂȘme si je comprends votre souci dâassurer la stabilitĂ© de lâĂ©tat civil, une telle limitation me semble excessive chaque individu peut, selon sa propre histoire, vouloir changer de nom plus dâune fois dans sa vie, sans pour autant bouleverser lâĂ©tat civil. Supprimer cette contrainte nâentraĂźnerait pas une multiplication des demandes abusives, la majoritĂ© des personnes ne souhaitant pas changer de nom. Quel est lâavis de la commission sur ces amendements ? La rĂ©daction de lâalinĂ©a 3 qui avait Ă©tĂ© adoptĂ©e par le SĂ©nat a Ă©tĂ© modifiĂ©e afin de gagner en clartĂ© le renvoi Ă lâarticle 311-21 du code civil permet de couvrir tous les choix de noms possibles. Câest pour cette raison que la procĂ©dure ne doit pouvoir ĂȘtre utilisĂ©e quâune seule fois au cours de la vie. Si une personne regrette son choix initial, elle devra passer par la procĂ©dure existante, prĂ©vue Ă lâarticle 61 du code civil. Avis dĂ©favorable aux deux amendements. Quel est lâavis du Gouvernement ? MĂȘme position, pour les raisons exposĂ©es par le rapporteur. Les amendements nos 18 et 19, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptĂ©s. Je suis saisi de deux amendements identiques, nos 10 et parole est Ă M. FrĂ©dĂ©ric Reiss, pour soutenir lâamendement no 10. Je le retire, monsieur le prĂ©sident. Lâamendement no 10 est retirĂ©. Lâamendement no 31 de Mme Emmanuelle MĂ©nard est dĂ©fendu. Lâamendement no 31, repoussĂ© par la commission et le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. Lâamendement no 11 de M. Xavier Breton est dĂ©fendu. Lâamendement no 11, repoussĂ© par la commission et le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă M. FrĂ©dĂ©ric Reiss, pour soutenir lâamendement no 12. RĂ©digĂ©, comme les prĂ©cĂ©dents, par mon collĂšgue Xavier Breton, il vise Ă exclure les mineurs du champ du texte. Le simple fait, pour un enfant, de se trouver dans une situation de conflit familial pourrait le conduire Ă choisir un nom plutĂŽt quâun autre, dĂ©cision quâil pourrait regretter par la suite. Un tel choix suppose une certaine maturitĂ©. Câest pourquoi nous proposons de supprimer lâalinĂ©a 6. MaturitĂ© le mot est juste ! Quel est lâavis de la commission ? Contrairement Ă ce que vous suggĂ©rez dans lâexposĂ© sommaire de votre amendement, lâarticle 2 ne permettra pas aux enfants de moins de 13 ans de choisir leur nom. En revanche, si une fois devenu adulte, lâenfant souhaite choisir le nom de son autre parent, il aura Ă son tour la possibilitĂ© dâutiliser la procĂ©dure simplifiĂ©e nouvellement créée, une fois dans sa vie. Nous entendons donner le choix aux individus. Avis dĂ©favorable. Lâamendement no 12, repoussĂ© par le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. La parole est Ă Mme Emmanuelle MĂ©nard, pour soutenir lâamendement no 20. Il sâagit dâun amendement dâappel â pas dâopposition, et encore moins dâobstruction. Je propose de remplacer les mots de plein droit » par lâexpression de facto », pour mâassurer â mais je retirerai bien volontiers mon amendement si vous me confirmez que tel sera bien le cas â que le changement de nom sâappliquera bien automatiquement aux mineurs de moins de 13 ans. Quel est lâavis de la commission ? Je vous le confirme. Lâemploi des mots de plein droit », qui figurent dâailleurs dĂ©jĂ Ă lâarticle 61-2 du code civil, me paraĂźt plus correct sur le plan juridique. Avis dĂ©favorable. Quel est lâavis du Gouvernement ? Depuis lâordonnance de Villers-CotterĂȘts, la langue de lâadministration est en outre le français et non le latin. Sourires. Avis dĂ©favorable. Lâamendement no 20 est retirĂ©. Lâarticle 2 est adoptĂ©. Je suis saisi dâun amendement, no 13, tendant Ă supprimer lâarticle 4. La parole est Ă M. FrĂ©dĂ©ric Reiss, pour le soutenir. Pour les raisons dĂ©jĂ Ă©voquĂ©es au cours de ce dĂ©bat, il est dĂ©fendu. Lâamendement no 13, repoussĂ© par la commission et le Gouvernement, nâest pas adoptĂ©. Lâamendement no 14 de M. Xavier Breton est est lâavis de la commission ? DĂ©favorable. Quel est lâavis du Gouvernement ? MĂȘme avis. La parole est Ă M. Jean-Paul Lecoq. Je souhaite connaĂźtre lâavis du garde des sceaux sur la suggestion consistant Ă prĂ©voir quâĂ lâoccasion des mariages, les officiers dâĂ©tat civil, aprĂšs avoir donnĂ© lecture des articles prĂ©vus par la loi, mentionnent dâune phrase le droit au changement de nom de famille. Si lâon rĂ©pĂšte souvent que nul nâest censĂ© ignorer la loi », il peut parfois sâavĂ©rer nĂ©cessaire de consacrer un moment Ă rappeler que certains droits existent, sans entrer dans le dĂ©tail. Quelle est lâopinion du ministre sur ce point ? La parole est Ă M. le garde des sceaux. Câest toujours une bonne idĂ©e que de faire connaĂźtre les textes existants, surtout quand ils sont faits pour simplifier la vie de nos compatriotes. Seulement, 65 % des enfants naissent hors mariage. Les articles dont lâofficier dâĂ©tat civil donne lecture â de mĂ©moire, les articles 212 et suivants du code civil â disposent notamment que les Ă©poux se doivent mutuellement respect, fidĂ©litĂ©, secours, assistance » ils sâinscrivent strictement dans le cadre du mariage. Ces principes peuvent bien sĂ»r sâappliquer hors mariage, mais il sâagit alors de morale, et non plus de droit. VoilĂ oĂč est la ne mâoppose pas Ă votre suggestion, mais je tiens surtout Ă vous rassurer nos travaux sont suivis de trĂšs prĂšs par nos compatriotes. Comme je lâai indiquĂ© Ă plusieurs reprises, jâai reçu au sujet de cette proposition de loi un nombre invraisemblable de lettres, couvrant toutes sortes de situations â si nous avons, les uns et les autres, citĂ© de nombreux exemples, nous en avons dâailleurs oubliĂ© beaucoup. Je pense, trĂšs franchement, que nos concitoyens connaĂźtront lâexistence de ce droit et quâil entrera dans les mĆurs. La parole est, trĂšs briĂšvement, Ă M. Jean-Paul Lecoq, qui profite en cette occasion de mon indulgence coupable. Au-delĂ des articles 212 et suivants, les officiers dâĂ©tat civil donnent aussi lecture de lâarticle relatif Ă lâautoritĂ© parentale, dans sa nouvelle version. Oui ! Si lâon suivait votre raisonnement, on en conclurait que ceux qui ne se marient pas ne sont pas informĂ©s du droit de leurs enfants Ă ĂȘtre associĂ©s aux dĂ©cisions qui les concernent. Pourtant, ce rappel est bien effectuĂ© Ă lâoccasion des mariages, ce qui permet aussi dâassurer la publicitĂ© de ce droit auprĂšs de tous ceux qui y assistent Ă cette occasion, câest la sociĂ©tĂ© qui prend connaissance de la loi. VoilĂ pourquoi je faisais cette suggestion le mariage est un Ă©vĂ©nement qui permet de communiquer Ă lâensemble des personnes prĂ©sentes. Les cĂ©rĂ©monies sont toujours publiques, en effet. Lâamendement no 14 nâest pas adoptĂ©. Lâarticle 4 est adoptĂ©. Sur lâensemble de la proposition de loi, je suis saisi par le groupe Socialistes et apparentĂ©s dâune demande de scrutin scrutin est annoncĂ© dans lâenceinte de lâAssemblĂ©e nationale. La parole est Ă Mme Marietta Karamanli, pour une explication de vote. Jâai demandĂ© un scrutin public, car jâestime que sâagissant dâun texte aussi important, il est nĂ©cessaire de montrer Ă nos concitoyens que les choses Ă©voluent et suivent le cap tracĂ© avec lâadoption des lois de 2002, puis de 2013. Il est nĂ©cessaire dâaffirmer cette volontĂ© auprĂšs des enfants, des familles et de tous ceux qui peuvent ĂȘtre concernĂ©s par cette question. Câest pourquoi nous avons demandĂ© la tenue dâun scrutin public, afin de marquer clairement notre choix. Je mets aux voix lâensemble de la proposition de loi. Il est procĂ©dĂ© au scrutin. Voici le rĂ©sultat du scrutin Nombre de votants 38 Nombre de suffrages exprimĂ©s 36 MajoritĂ© absolue 19 Pour lâadoption 34 Contre 2 La proposition de loi est adoptĂ©e. Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, Dem et SOC. Prochaine sĂ©ance, demain, Ă neuf heures Questions orales sans sĂ©ance est levĂ©e. La sĂ©ance est levĂ©e Ă dix-sept heures quarante. Le directeur des comptes rendusSerge Ezdra
. 325 16 135 320 186 367 409 197
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